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3,72

sur 139 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Enfin un roman sans complaisance avec la famille ! Il est temps ! Faire détester au lecteur un père indifférent, froid et sec, engoncé dans ses principes poussiéreux, les oeillères soudées au crâne, c'est facile, déjà vu. Mais rendre une mère lamentable, en dépeignant celle-ci gargarisée de sens du sacrifice, possessive et passive, incapable de défendre ses enfants de la rudesse du père et uniquement soucieuse des apparences, c'est fort dans une société où les mères, quoi qu'elles fassent, se trouvent si souvent des excuses. On comprend alors la distance salvatrice prise par les enfants pour parvenir à mener leurs vies hors de la toile que la mère, pourtant, ne cesse de tisser pour tenter de les retenir. Pas une once de remise en question par ces parents qui paraissent figés dans la résine, comme si, sous prétexte d'avoir porté, nourri et logé leur progéniture, celle-ci devait leur être soumise sans condition. J'aimerais lire plus souvent de ces romans qui nous chuchotent : « oui, c'est la famille, et alors ? Si elle te nuit, pars en courant ! »
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Un moment de vie suspendu.
La table est mise sur la terrasse sous un soleil de plomb, la salade de tomates refroidit au frigo, la crème au chocolat cuit sur le feu.
Tout est prêt pour le déjeuner de famille, cette grande occasion de réunir tous les enfants.
Esther s'impatiente de recevoir tout le monde malgré son mal de crâne lancinant et la chaleur écrasante.
Elle attend les enfants qui tardent à arriver, ce déjeuner qu'elle a tant attendu, mais qui ne se passera pas comme prévu.

Je suis très agréablement surprise par ce petit livre pour lequel je n'avais pas particulièrement d'attente. L'histoire n'a pourtant rien d'exceptionnel mais je l'ai trouvée prenante et troublante de vérité.
C'est bien connu… on ne choisit pas sa famille. Les rapports peuvent parfois être compliqués, les affinités différentes entre frères et soeurs ou parents et enfants, la communication difficile. Pour autant, les liens du sang sont bien là, surtout quand il faut, pour les grandes occasions, quelles qu'elles soient.

Je n'en dévoile pas plus, et vous laisse découvrir par vous-même ce premier roman d'Alexandre Matine, qui malgré les premières apparences tire son épingle du jeu.
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Au commencement de la lecture, ce fût compliqué pour moi d'accrocher à l' histoire. Il m'a fallu une cinquantaine de pages afin d' être embarquée.
Histoire froide, dure et qui a fait ressurgir cette boule dans ma gorge, celle qui est là pour retenir mes larmes.
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J'avais été attirée par le titre : « les grandes occasions ». J'imaginais une histoire brodée autour des repas de famille qui rassemble lors des grands évènements, quelque chose qui aurait analysé ce qui se joue dans les relations humaines quand on se réunit autour d'une table. C'est en partie vrai, mais il s'agit en fait d'un seul repas, dont on ne sait de bout en bout s'il aura lieu ou non. C'est presque un huis clos. On est enfermé avec Esther dans cet appartement parisien, étouffé de chaleur, puis oppressé par la tension qui s'installe. L'attente ravive les souvenirs, souvent douloureux, de cette femme dans sa septième décennie. Comme Esther tisse une tapisserie imaginaire entre les membres de sa famille, l'auteure tire un à un les personnages et les souvenirs, les assemble, les fait comprendre. Plus que les « grandes occasions », j'aurais d'ailleurs choisi pour titre un terme qui évoque cette tapisserie. Car c'est bien l'enjeu pour Esther finalement  : parfaire sa tapisserie, son oeuvre familiale, qu'elle tisse avec dévotion et abnégation.
A dire vrai, l'histoire n'a rien de très original. Mais ce que l'on retient, plus que le fil conducteur, c'est la langue toute poétique, envoûtante, presque hypnotisante, d'Alexandra Matine. On se laisse naturellement conduire de souvenir en anecdote dans le fil des pensées d'Esther, avec tendresse et colère pour cette femme, ses accomplissements, mais aussi ses regrets, ses non-dits. Et en miroir, on se laisse sonder sur nos propres imperfections et nos propres projections.
Une plume à suivre.
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Alexandra Matine signe un premier roman bouleversant de justesse sur les failles de la famille. Elle maîtrise son style épuré contemporain à la petite mélodie poétique sans fausse note, ce qui fait de ce premier roman édité un début très prometteur. J'aime refermer un roman avec cette impression d'avoir lu un texte achevé, où chaque mot était là où il fallait, où tout était maîtrisé jusqu'au moindre détail.

L'histoire est tout à fait banale et il faut donc le talent de l'autrice pour y insuffler une couleur originale. On y rencontre Esther, une vieille dame ayant oeuvre sa vie durant pour souder sa famille, du moins le croit-elle, sans y parvenir. N'est ce pas cela le talent ? Émerveiller avec des histoires banales ? Rendre sa poésie au quotidien ?
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