Du plomb dans la tête, tome 1 : Les petits poissons

- Deux mille dollars pour une paire de pompes! T'es barge, Louis!

- Ouais jimmy, deux milles dollars ''chez Jerome'' sur Park Avenue, importées d'Italie, faites à la main. Des pompe comme ça, c'est comme des bijoux, ça court pas les rues. Jerome il n'en importe que deux ou trois paires par modèle, comme ça t'es sûr de pas croiser un cave qui porte les même à tous les coins de rue. Tu trouve pas ça cool?

- Bof.

- Le style, Jimmy. L'élégance. La thune. C'est dans les pompes que ça se voit. Tu prend un mec en costard classe mais avec des pompes nazes, c'est un naze... Un mec qui à des pompes classes, bien entretenues, quelle que soit la façon dont il est fringué, c'est un mec classe... Et les filles mon vieux, elles s'en rendent compte. Elle t'a pas expliqué ça, ta mère?

- Moi, tout ce que je vois, c'est des pompes de maquereau à deux milles dollars, les miennes, je les paie cent dollars, je les répare pas, je les cire pas, je m'emmerde pas, quoi.

- Ces pompes là, tu vois, Jimmy, c'est pas des pompes de maquereau. C'est les pompes les plus classes que t'as jamais vues... Seulement, t'es tellement habitué à voir de la merde que tu sais même plus faire la différence. Non mais regard-toi, tu portes des putains de baskets tous les jours que Dieu fait, et avec un costard Boss en plus! Comme un dealer du Bronx ou de Treme! Adidas, Fila, Nike, New balance, Pony...

-Arrête, mes Pony, c'est des pièces de musée comme qui dirait!

-Tu as raison Jimmy, chacun sa façon de voir.