Boule de Suif - La Maison Tellier

Un recueil de neuf nouvelles très agréables à lire.

J'a été particulièrement choqué par la mentalité des personnages dans Boule de Suif et La Dot.

L'histoire du capitaine Épivent dans le Lit 29 ou encore celle de Rose son assez cocaces et drôles, et j'ai été particulièrement touché et émue par L'Attente.

Sans aucun doutes Guy de Maupassant était un génie et un grand auteur de son temps qui savait manier les mots et les émotions même dans un texte court.

Et il va sans dire que ces nouvelles doivent être lues au moins une fois.

Relire Maupassant pour la bonne cause du challenge solidaire en cours ? Boule de suif, bien sûr ! Cette nouvelle réaliste est mon texte préféré et j'ai eu toujours le même plaisir à le lire. La nouvelle met en scène , la réaction des Français face à l'occupation prussienne en opposant les couples "respectables", cornudet le "démoc" et Boule de suif, prostituée et patriotique. L'occupation prussienne de 1870 apporte son lot de perte de sens moral, comme toute occupation en temps de guerre.

Quelle magnifique nouvelle ! Une femme, le désir et le pouvoir d'un homme, les autres, spectateurs d'abord puis acteurs préoccupés par leur petit confort, leur petite personne. Avec un final d'un glaçant....

Et quelle description de l'humanité dans tout ce qu'elle peut avoir d'égoïsme, de bassesse, d'hypocrisie, d'ignominie , de monstruosité.... A part Boule de Suif, aucun personnage ne mérite le nom d'humain.
C'est acide, dur mais clairvoyant, tellement vrai.... en 1870 comme aujourd'hui.... Rien n'a vraiment changé....

Et quelle jolie langue ! C'est bien agréable aussi de se replonger dans les classiques pour prendre plaisir à ces belles tournures de phrases !

Boule-de-Suif est une jeune femme qui exerce le plus vieux métier du monde. Ainsi surnommée en raison de son embonpoint, cette brave fille, simple, sans manière ni malice est déjà une victime de la société.
Maupassant avec sa plume acrée égratigne habilement les "bonnes et honnêtes gens" et nous livre une critique moralisatrice et réaliste de la nature humaine. Un régal de littérature...

"Résumé : Boule de Suif, première nouvelle de cet ouvrage, c'est l'effondrement de toutes les valeurs prônées, avant que le souci de conservation personnelle devienne le seul qui compte : manger les provisions de la prostituée et la jeter dans les bras de l'officier allemand.
Marie-Claire Bancquart analyse les vingt et un contes de ce célèbre recueil. Des paysans avides et cruels décrits dans L'Aveu et Coco aux malheurs de Mathilde Loisel dans La Parure, Maupassant use de tous les registres : l'amour, la cupidité, le préjugé social, la jalousie, le bonheur. Chaque conte est un chef d'oeuvre et tous "saisissent dans leurs côtés cruels les réalités de la vie".
Bon classique

Boule de Suif et autres nouvelles de guerre. Edition Larousse pour ma part. Pour le challenge solidaire 2021, j'ai retroussé mes manches et fouillé parmi mes classiques du collège. Celui-ci a été lu quand j'étais en 3eme, autant vous dire, un bail ! Je me rappelais de bribes et je le re-découvre avec le même attrait. Maupassant savait si bien écrire. Je garde toujours un bon souvenir de ses écrits noirs du Horla. Alors, avec Boule de Suif et quelques nouvelles supplémentaires (Mlle Fifi, deux amis, Walter Schnaffs, le père Milon,..), c'est une satyre de la société en guerre au 19e siècle contre les Prussiens. Paysans, riches, prostituées. Tous Patriotes. Quelques pages de nouvelles décrivant la vie d'antan et les pensées et actes de personnes de catégories sociales toutes différentes qui ont tous leur mot à dire sur cette guerre. Sans oublier un rapport avec la nourriture bien étrange.

J'ai eu beaucoup de plaisir à parcourir cet ouvrage : divertissant, intriguant, et finaud.
Je ne connaissais pas Maupassant, et ça me donne envie de le lire à nouveau.

Les recueils et les nouvelles en général ne sont pas vraiment ma tasse de thé. Je préfère largement un énorme pavé avec beaucoup d'heures de lecture devant moi, alors forcément, une nouvelle de quelques pages me fait l'effet d'un chapitre inachevé. J'apprécie l'écriture De Maupassant qui est un auteur classique à valeur sûre donc je me suis enfin décidée à ressortir Boule de suif... Pour pouvoir m'en débarrasser, la vilaine ! Vu le peu d'épaisseur du livre, je ne gagne pas grand chose mais au moins c'est fait, il est relu, trié, j'ai la conscience tranquille ! Les histoires en elles-mêmes sont intéressantes, il faut le reconnaître. Boule de suif notamment provoque irrémédiablement l'indignation et la colère, la compassion pour cette jeune femme trahie et utilisée par une société qui s'imagine plus blanche en actes, mais certainement pas en pensées ! C'est la plus longue et la plus aboutie des nouvelles du recueil alors que les autres ne font vraiment que quelques pages (on a quand même 9 histoires en même pas 100 pages) et sont plus de l'ordre de l'anecdote pour certaines que la nouvelle en terme de contenu. Pour certaines, j'avoue n'avoir même pas su capter le message, car il y a toujours une morale a en retenir (encore faut-il le déceler !). La richesse de l'écriture De Maupassant, tant en style qu'en vocabulaire m'a quand même offert un joli moment de lecture.

« Il me tarde de vous dire que je considère Boule de suif comme un chef-d’œuvre ! [...] Ce petit conte restera, soyez-en sûr ! » écrivit Flaubert à son protégé Maupassant juste avant la sortie du recueil de textes dans lequel Boule de Suif figurait : Les soirées de Medan (1880). Ce chef-d’œuvre est un portrait collectif peint à traits rapides mais précis et incisifs, et sans exagération (d'ailleurs inspiré d'un fait divers relaté le 5 janvier 1871 dans le Journal du Havre) de ces gens de biens, bourgeois nouvellement parvenus comme héritiers ou encore aristocrates, qui, derrière le vernis des bonnes manières, dissimulent des valeurs et des âmes bien viles, de profiteurs, d'égoïstes : le portrait collectif de l'individualisme en somme.
Les meilleures amies du Christ sur terre, elles-mêmes, ne trouvent rien à redire dans cette immonde marchandisation de l'être humain. Bienvenue dans le siècle bourgeois, où ceux qui comptent le plus, leurs sous, les kilomètres, les heures, ce qu'il reste à manger, sont ceux sur qui l'on pourra le moins compter ; ceux qui ont coupé les liens avec le pays comme avec leurs compatriotes.
[Bienvenue dans le siècle des apparences, où la parure importe plus que le cœur qui bat au-dessous, et où la vérité est habillée dans l’écrin qui convient].
C'est un portrait au vitriol sur la lâcheté, la couardise, la grossièreté réelle, la mesquinerie, la bêtise encore, qui poussent à l'ombre d'une civilisation gangrénée par l'argent. Par une société de l’avoir plutôt que de l’être et où être ensemble n’a plus de sens.
C'est le portrait collectif de l'individualisme, au milieu duquel, la figure héroïque de la seule grande dame, Élisabeth Rousset, brille de mille feux et connaît le sens du mot vertu, quoiqu'on dise qu'elle en soit de petite.
Un récit touchant jusqu'aux larmes ou jusqu'aux cris de rage.

Un vrai plaisir, une jubilation! Boule-de-Suif, une prostituée attachante, aimable, vertueuse en vérité, se trouve face au vice: pas le sien en tout cas!
Une satire sociale extraordinaire, du grand Maupassant !