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Citations sur Clair de Lune et autres nouvelles (43)

C’était la fille d’un percepteur de province, mort depuis plusieurs années. Elle était venue ensuite à Paris avec sa mère, qui fréquentait quelques familles bourgeoises de son quartier dans l’espoir de marier la jeune personne. Elles étaient pauvres et honorables, tranquilles et douces. La jeune fille semblait le type absolu de l’honnête femme à laquelle le jeune homme sage rêve de confier sa vie. Sa beauté modeste avait un charme de pudeur angélique, et l’imperceptible sourire qui ne quittait point ses lèvres semblait un reflet de son cœur.
Tout le monde chantait ses louanges ; tous ceux qui la connaissaient répétaient sans fin : « Heureux celui qui la prendra. On ne pourrait trouver mieux. »
M. Lantin, alors commis municipal au ministère de l’intérieur, aux appointements annuels de trois mille cinq cents francs, la demanda en mariage et l’épousa.
Il fut avec elle invraisemblablement heureux. Elle gouverna sa maison avec une économie si adroite qu’ils semblaient vivre dans le luxe. Il n’était point d’attentions, de délicatesses, de chatteries qu’elle n’eût pour son mari ; et la séduction de sa personne était si grande que, six ans après leur rencontre, il l’aimait plus encore qu’aux premiers jours.
Il ne blâmait en elle que deux goûts, celui du théâtre et celui des bijouteries fausses.

LES BIJOUX.
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C'est d'ailleurs une chose curieuse et intéressante à noter que la facilité des hommes, de tous les hommes, et même des femmes,d e toutes les femmes, à se laisser tromper. Nous sommes pris aux moindres ruses de tous ceux qui nous entourent, de nos enfants, de nos amis, de nos domestiques, de nos fournisseurs. L'humanité est cédule; et nous ne déployons point pour soupçonner, deviner et déjouer les adresses des autres le dixième de la finesse que nous employons quand nous voulons, à notre tour, tromper quelqu'un.
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Alors le docteur, éperdu d’orgueil, revint vers la foule. Dès qu’il fut assez près pour se faire entendre, il cria : « Hurrah ! hurrah ! La République triomphe sur toute la ligne. »
Aucune émotion ne se manifesta.
Le médecin reprit : « Le peuple est libre, vous êtes libres, indépendants. Soyez fiers ! »
Les villageois inertes le regardaient sans qu’aucune gloire illuminât leurs yeux.
À son tour, il les contempla, indigné de leur indifférence, cherchant ce qu’il pourrait dire, ce qu’il pourrait faire pour frapper un grand coup, électriser ce pays placide, remplir sa mission d’initiateur.
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Mais chez ceux-là que le hasard a fait passionnés, madame, les sens sont invincibles. Pouvez-vous arrêter le vent, pouvez-vous arrêter la mer démontée? Pouvez-vous entraver les forces de la nature? Non. Les sens aussi sont des forces de la nature, invincibles comme la mer et le vent. Ils soulèvent et entraînent l'homme et le jettent à la volupté sans qu'il puisse résister à la véhémence de son désir. Les femmes irréprochables sont les femmes sans tempérament.
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Je gagnai les Champs-Élysées où les cafés-concerts semblaient des foyers d’incendie dans les feuillages. Les marronniers frottés de lumière jaune avaient l’air peints, un air d’arbres phosphorescents. Et les globes électriques, pareils à des lunes éclatantes et pâles, à des œufs de lune tombés du ciel, à des perles monstrueuses, vivantes, faisaient pâlir sous leur clarté nacrée, mystérieuse et royale, les filets de gaz, de vilain gaz sale, et les guirlandes de verres de couleur.
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Ils animèrent tout à coup ce paysage immobile qui les enveloppait comme un cadre divin fait pour eux.
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Un sceptique de génie a dit : « Dieu a fait l’homme à son image, mais l’homme le lui a bien rendu. »
Ce mot est d’une éternelle vérité et il serait fort curieux de faire dans chaque continent l’histoire de la divinité locale, ainsi que l’histoire des saints patrons dans chacune de nos provinces. Le nègre a des idoles féroces, mangeuses d’hommes ; le mahométan polygame peuple son paradis de femmes ; les Grecs, en gens pratiques, avaient divinisé toutes les passions.
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Je l'ai gardée dans le fond intime de moi, dans ce fond où l'on cache les secrets pénibles, les secrets honteux, toutes les inavouables faiblesses que nous avons dans notre existence.
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Tout lui paraissait créé dans la nature avec une logique absolue et admirable. Les « Pourquoi » et les « Parce que » se balançaient toujours. es aurores étaient faites pour rendre joyeux les réveils, les jours pour mûrir les moissons, les pluies pour les arroser, les soirs pour préparer au sommeil et les nuits sombres pour dormir.
Les quatre saisons correspondaient parfaitement à tous les besoins de l’agriculture ; et jamais le soupçon n’aurait pu venir au prêtre que la nature n’a point d’intentions et que tout ce qui vit s’est plié, au contraire, aux dures nécessités des époques, des climats et de la matière.
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Le cercueil qui descend dans ce trou fangeux ; serre le cœur d’angoisse ; mais le bûcher qui flambe sous le ciel a quelque chose de grand, de beau et de solennel.
(Le bûcher)
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