Le Horla et autres contes fantastiques

Après avoir longtemps et souvent écouté en boucle le Horla de Nekfeu, (je pourrais demander pardon à feu Hannah Arendt mais je suis une très vilaine fille)j'ai été assaillie par une idée lumineuse!: "Et si je lisais celui De Maupassant?!" C'est ainsi que je l'ai téléchargé et lu intégralement sur mon téléphone. Ce fut une expérience inédite et plaisante. Dans mon lit dans le noir, cela m'a rappelé le délice de lire en colonies de vacances en secret sous les couvertures avec une lampe de poche mais sans avoir à tenir une lampe de poche puisque l'éclairage est intégré. le numérique, c'est magique.

Maintenant que l'essentiel a été abordé, passons à l'accessoire. le Horla traite de la difficulté de vivre et de mettre fin à une colocation avec son ennemi le plus terrifiant et le plus intime, avec au passage quelques dommages collatéraux. Pour le reste, d'authentiques et brillantes critiques ont été écrites par d'autres membres de Babelio. Je vous les conseille.

Angoisses, hallucinations, folie, paranoïa, maladie,
La souffrance (conséquence de sa syphilis) qu'a vécu Maupassant à cette période s'exprime avec force dans ces nouvelles et elle nous happe le coeur et la raison .
Ce n'est vraiment pas mon type de lecture préférée , mais je ne regrette en rien ce moment dérangeant avec Maupassant et son combat de fin de vie .

La folie est très présente dans l'oeuvre De Maupassant. Dans le Horla, il met en forme le rodeur de l'irréel.
Quand l'angoisse monte insidieusement en nous, quand nous sentons « l'inquiétude incompréhensible » nous envahir, qui est le fauteur de trouble? Notre moi, notre surmoi ? Maupassant l'appelle le Horla, Freud « l'inquiétante étrangeté », chacun essaye de comprendre ce dédoublement de personnalité qui amène à la déraison.
Maupassant cherche à comprendre, analyse les réactions, les attitudes de ce grand châtelain normand qui sent autour de lui rôder le surnaturel.
En réécrivant trois fois sa nouvelle, Maupassant a cherché les mots justes à poser pour décrire ce changement surnaturel qu'il ressentait déjà lui-même, lié aux conséquences de sa maladie.

Un Roman Particulièrement déroutant, une sorte de voyage intérieur envoutant et malaisant.

J'avais oublié que Maupassant avait touché au fantastique. Ce recueil de nouvelles est un petit bijou d'écriture et de suspens, sur des textes parfois très cours, ayant pour paysage (le style est très visuel) des coins de France que l'on peut encore visiter (la vallée de la seine, les alpes), et pour toile de fond la folie.

Le Horla se présente sous la forme d'un journal inachevé qui laisse craindre que son propriétaire n'ait sombré dans la folie. Il marque les prémices de la folie de Guy de Maupassant, qui mourra trois ans plus tard entre paranoïa, démence et syphilis. La folie du Horla, être surhumain, le conduira à de nombreuses actions toutes plus insensées les unes que les autres (mettre le feu à sa maison en laissant brûler vif ses domestiques...). Ce livre est dérangeant à souhait, angoissant et poignant. A conseiller aux amateurs du genre.

Une nouvelle que j'ai déjà lu plusieurs fois et qui parvient toujours à me fasciner, l'angoisse nous mène dans cette lecture, et on se demande ce qui est réel et ce qui ne l'est pas.
Maupassant raconte bien l'histoire et ramène beaucoup de mystère dans cette nouvelle.

Bonne lecture !
Lou

Le style d'écriture De Maupassant est un chef-d'oeuvre d'utilisation de la langue française. L'auteur n'a pas son pareil pour nous montrer la beauté de notre chère langue et s'en servir avec délicatesse . J'ai été époustouflée par la longueur de certaines de ces phrases (jusqu'à parfois 80 mots et oui, j'ai compté ;). Et malgré cette longueur, le récit ne se perdait pas. Cela étant dit, en dehors de "le Horla", histoire captivante et angoissante ; j'ai trouvé le reste de ses nouvelles sans grand intérêt. Peut-être suis-je passée à côté de ces histoires courtes ; je ne sais pas. Hormis l'admiration concernant l'écriture, on peut dire que ce n'est pas un essai concluant :/

J'avoue avoir abandonné ma lecture à la moitié du livre : il me faisait trop peur. Si c'était le but recherché par Maupassant, je lui tire mon chapeau, c'est tout à fait réussi ! A chaque page, j'avais un peu plus l'impression que quelqu'un m'observait et allait, dans ma chambre également, déranger des affaires pendant mon sommeil...

Une espèce de huit clos terrifiant

En effet, dans ce livre, vous vous retrouvez seul avec le Narrateur, dont on ne connaît quasiment rien et qui nous raconte ce qu'il perçoit. Et vous avez ainsi vraiment l'impression d'être seul au monde avec lui, de vous identifier totalement et limite de frissonner à chaque fois que vous lisez une pièce de son journal.

Le Narrateur perçoit donc d'étranges phénomènes et a l'impression de ne pas être tout seul. Il se pose la question : Suis-je fou ? (et nous aussi par la même occasion). Et cette question est vraiment pertinente car, comme le dit si bien le narrateur, un fou pense qu'il est lucide et peut paraître lucide. Tout est question de perception. S'il perçoit des choses que les autres ne perçoivent pas. Est-ce à dire qu'il est fou ou qu'il est surdoué dans un domaine ? C'est toute la question que se pose cette nouvelle et par là même Guy de Maupassant à travers cette nouvelle fantastique. Car nous n'aurons pas du tout la réponse dans ce livre. Jusqu'au bout le doute subsistera quant à la santé mentale du narrateur et l'on ne peut s'empêcher de vivre dans son état d'alerte perpétuel

Un frisson d'effroi me parcourut.

C'est vraiment une nouvelle à ne pas lire seul chez soit la nuit. Je ne le dis pas souvent mais la Magie de Maupassant a très bien fonctionné plus quinze ans après la première lecture. J'ai frissonné du début à la fin, j'ai lu comme une vraie possédée de la première à la dernière ligne. Et il m'a fallu quelques heures pour revenir dans mon petit monde rationnel, analyser ce qui a pu se passer et éteindre mes lumières.

Que vous dire ? C'est magique ! Pourquoi ne pas l'avoir lu si vous ne l'avez pas fait ? Il y a des classiques qui devraient être obligatoires (je plaisante bien sûr). Bêtise mise à part, le Horla pourrait bien faire partie de vos lectures d'Halloween au coin du feu

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