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Citations sur Lélia ou la Vie de George Sand (41)

Il y a des hommes qui viennent au monde tout faits et qui n'ont pas de lutte à soutenir contre les écueils où les autres s'engagent et se choquent : ils passent au travers sans savoir seulement qu'ils existent, et parfois ils s'étonnent de voir tant de débris flotter autour d'eux.
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Sous les arbres de Nohant, l'été de 1837 fut une admirable saison, tantôt illuminée par les éclairs du génie, tantôt assombrie par les orages des passions. Soleil brûlant. Tilleuls étincelants, immobiles. Or des rayons sous la feuillée. George tenait, chaque soir, le journal intime du docteur Piffoël : « La chambre d'Arabella est au rez-de-chaussée, sous la mienne. Là est le beau piano de Franz, au-dessous de la fenêtre d'où le rideau de verdure des tilleuls m'apparaît, la fenêtre d'où partent ces sons que l'univers voudrait entendre, et qui ne font ici de jaloux que les rossignols. Artiste puissant, sublime dans les grandes choses, toujours supérieur dans les petites. Triste pourtant et rongé d'une plaie secrète. Homme heureux, aimé d'une femme belle, généreuse, intelligente et chaste. Que te faut-il, misérable ingrat ? Ah ! si j'étais aimée, moi !... Quand Franz joue du piano, je suis soulagée. Toutes mes peines se poétisent, tous mes instincts s'exaltent. Il fait surtout vibrer la corde généreuse. Il attaque aussi la note colère, presque à l'unisson de mon énergie, mais il n'attaque pas la note haineuse. Moi, la haine me dévore [...]. J'aime ces phrases entrecoupées qu'il jette sur le piano, et qui restent un pied en l'air, dansant dans l'espace comme des follets boiteux. Les feuilles des tilleuls se chargent d'achever la mélodie, tout bas, avec un chuchotement mystérieux, comme si elles se confiaient l'une à l'autre le secret de la nature... »
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Dans sa province, irritée contre les mesquineries des petites villes, elle avait cru au monde des arts, de la politesse et de l'éloquence ; elle avait imaginé, à Paris, "une vie de choix, une société affable, élégante, éclairée, où les êtres doués de quelque mérite pouvaient être accueillis et trouver à échanger leurs sentiments et leurs idées". Elle ne savait pas que le génie est toujours solitaire et qu'il n'existe pas de hiérarchie morale unanimement acceptée par les meilleurs. Elle avait pris pour des poètes tous les gens qui faisaient des vers. Deux ans de dure expérience lui avaient montré que les grands hommes ne sont pas des géants, "que le monde est pavé de brutes et que l'on ne peut faire un pas sans en faire crier une". Elle avait cherché des maîtres ; elle avait trouvé de pauvres êtres prudents et hypocrites. Elle avait appris les dangers de la franchise.
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Ainsi va la vie. Deux êtres sont, l'un pour l'autre, ce qu'il y a de plus précieux au monde, mais il y a, dans cette communion quotidienne, une part immense d'habitude. Transplantez-les, éloignez-les l'un de l'autre, et les voici qui poussent des racines dans une terre nouvelle. A celui à qui on a tout dit, on ne peut se résoudre à dire des riens, et le silence s'établit. On imagine avec compassion Sand et Chopin, dans cet escalier de la rue de la Ville-l'Evêque, s'éloignant chacun de son côté, sans se retourner.
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« Je ne suis pas, disait-elle, de ces âmes patientes qui accueillent l'injustice avec un visage serein. »
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Sur la terrasse, autour de la lampe, on parla de Dieu, de Dorval et d'une fauvette recueillie par George. Celle-ci faisait du punch dont les flammes bleues, la nuit, éclairaient sa robe écarlate. Arabella observait, avec une sympathie un peu moqueuse, la nature ombrageuse de Charles Didier : « [...] retranché derrière ses lunettes d'or, son œil scrutait attentivement l'expression de nos visages, et souvent le sourire s'arrêtait sur ses lèvres, glacé soudain par une pensée de défiance et de doute. Caractère malheureux, ambition éthique, cœur de lion dans une boule de hérisson ! »

In les Mémoires de la Comtesse d'Agoult (Daniel Stern)
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Dans ce deuil, une fois encore, elle étonna ses amis par son immédiate résilience
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Elle a éprouvé et exprimé un amour sincère du peuple, bien avant que le suffrage universel imposât cette attitude.
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Parmi les aïeux de George Sand, tous les personnages sont extraordinaires. Les rois s'y mêlent aux chanoinesses, les grands soldats aux filles de théâtre. Toutes les femmes s'appellent Aurore, comme dans les contes de fées ; toutes ont des fils, des amants, et préfèrent les fils aux amants. Les enfants naturels y tombent comme grêle, mais sont reconnus, exaltés, royalement élevés. Tous sont séduisants, anarchistes, tendres et cruels. « À cette race impolie et forte, dit Maurras, George devait quelques grands traits de son caractère physique, la brutalité de la vie, l'audace impudente à la vivre ».
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Quand la révolution de Mirabeau devint celle de Danton, Mme Dupin cessa d'applaudir.
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