AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,28

sur 43 notes
5
0 avis
4
3 avis
3
6 avis
2
0 avis
1
0 avis
C'est très très bien écrit, ce n'est pas larmoyant, au contraire . Je dirais, malgré tout, plutôt attendrissant, parfois drôle. Loin d'être plaintif, on a ici le récit peu banal de la fille ainée d'une famille dont le père, beau parleur, frimeur, séducteur aimant les femmes et les risques, qui nous raconte les trop peu nombreux moments qu'elle a vécu avec celui-ci. Le père, Grec ayant grandi à Alger, qui se retrouve à Montréal, puis New York, qui n'a pas hésité à abandonner sa femme et ses trois filles pour aller voir ailleurs, se définit lui-même comme "...un cosmopolite, un vrai. Pas un français, pas un Algérien pas même un Grec." Mais qui est ce genre de père ? Le genre qu'aucune situation ni lieu ne peut retenir. Un père instable, absent. Le genre de père que l'on déteste mais que l'on attend avec amour, exaltation tout en sachant que les moments passés avec lui ne dureront pas mais seront ancrés à jamais dans notre mémoire. La fille ainée retrace pour nous cette vie du père, la route frénétique, insensée et passionnée de l'immigrant. Une belle présentation du père, une rencontre intime, complice guidée par la fille.
Commenter  J’apprécie          310
Une femme est hantée par son passé, par son père dont elle rencontre même le fantôme pendant une tempête de neige sur Montréal.

On dit que c'est un roman autobiographique, mais il comporte une part de fantastique, du moins c'est ce que j'espère, surtout avec autre tempête de neige annoncée au canal météo…

Avec l'auteur, on remonte dans ses souvenirs de petite fille, ses voyages avec son père qui lui donnait souvent une place à côté de lui. Elle raconte une famille éclatée, un père charmeur qui invente des histoires abracadabrantes, un homme trop excentrique pour entrer dans le cadre d'une vie normale.

L'écriture est sans reproches, d'une grande qualité. J'ai trouvé l'incursion du spectre paternel un peu déstabilisante à côté de la vivacité des émotions de l'enfance. Mais bon, ne vit-on pas tous aussi avec des fantômes de notre passé?
Commenter  J’apprécie          250
Ce livre raconte les rapports d'une fille avec son père.
Ce père, qui est décédé, vient un an après la hanter afin de lui demander un dernier service avant de disparaître, qui est celui de déterrer l'urne dans la tombe où il est enterré pour répandre ses cendres dans un lieu qu'elle devra choisir.
Tout au long du livre on suit la vie de ce père qui était assez dissolue, qui avait des maîtresses, jamais d'emplois stables. Sa fille raconte les moments passés, par intermittence, avec ce père, les souvenirs heureux qu'elle a en mémoire, mais également le manque. Ce père est souvent absent mais il revient régulièrement dans sa vie.
Je ne suis pas vraiment rentré dedans, il ne m'a pas transporté. Mais c'est un livre facile à lire, agréable.
Commenter  J’apprécie          100
Vassilis Papadopoulos est un père fantasque, charmeur, joueur ; celui d'Erina et de ses petites soeurs. Il est celui qui est capable de faire en deux jours de voiture le trajet de Montréal à Key West, juste pour faire admirer l'océan à ses filles le soir du nouvel an. Un bon vivant, qui croque la vie comme la nourriture : à pleines dents. Mais c'est le même homme qui est tout aussi capable d'abandonner sa famille, de disparaitre subitement, ou d'emmener sa fille de dix ans avec lui au casino en espérant que cette dernière lui porte chance...

Alors quand Erina, devenue adulte, le croise dans les rues de Montréal durant une tempête de neige, bien qu'il soit mort et enterré depuis neuf mois, elle a toutes les raisons du monde de se demander ce que veut son fantôme de père. Peut-être lui apprendre, à elle, la thésarde spécialiste de Shakespeare, ce que signifie la petite phrase d'Hamlet, lourde de sens : "le temps est hors de ses gonds"? Au fil des souvenirs égrenés par Erina, nous découvrons un homme complexe, qui quitte sa Grèce natale à six ans pour débarquer à Alger, où il travaille très jeune afin d'aider sa mère. Puis à New York, pour "faire l'Américain". de cet exil, reste la trace d'un homme qui ne sait jamais où poser ses valises, qui est susceptible de s'évaporer à chaque instant, évanescent, exilé définitif.

Tout au long de ma lecture, j'ai relevé et aimé la précision des phrases, le style parfaitement maîtrisé, l'écriture pleine d'émotion qui ne tombe jamais dans la mièvrerie, l'intelligence du propos, les sauts dans le temps qui se tiennent. La rencontre entre Erina et son père mort m'a bouleversée. Quoique surréaliste, j'étais émue car je me prenait à rêver d'une conversation avec des êtres chers, disparus. J'ai envié l'auteure d'avoir pu grâce à ses mots, faire revenir les morts parmi les vivants. J'ai été enthousiasmée par cette réflexion autour du "temps hors de ses gonds", cette idée qu'une fois morts nous pourrions faire ce que nous n'aurions pas fait en étant en vie. Quel bonheur si cela pouvait être vrai ! Et à propos de temps, je ne l'ai pas vu passer en dévorant ce roman. En fait, c'est bien simple : la seule chose que je n'ai pas aimé, c'est d'arriver à la dernière page, au dernier mot. Mais toutes les bonnes choses ont une fin...

http://manoulivres.canalblog.com/
Lien : http://manoulivres.canalblog..
Commenter  J’apprécie          70
3.5 : Ce livre est un vraiment particulier, court, intense, Catherine Mavrikakis vient d'écrire une odyssée spatio-temporelle en moins de 200 pages !

Cette lecture fût un vrai plaisir surtout au travers des souvenirs de la narratrice. Érina est une jeune fille qui a dû se forger dans l'absence de son père ou tout du moins ses départs sans une sûreté de retour. Je me suis vraiment attachée à elle, c'est un personnage mature, touchant, intelligent et l'on a envie de la comprendre plus encore.
Autre protagoniste bien entendu il s'agit de Vassili Papadopoulos : le père. La figure paternelle dans la quête de sa présence, un père qui ne s'attache à aucun lieu mais qui s'imprègne de tous les endroits qu'il traverse, de toutes les personnes qu'il rencontre. Cette recherche qu'Erina se refuse à admettre mais qui l'amène à revoir son père qui est pourtant décédé.

Je dois avouer que j'ai adoré les passages de flashbacks tant sur les souvenirs de l'héroïne avec son père dans différentes parties du globe que l'enfance de Vassili. L'auteur mélange à la fois le récit, les pensées, les sentiments et la description de paysage avec une force efficiente indéniable.
J'ai d'ailleurs largement préféré ces moments de souvenir que le récit de 2013 où Erina va revoir Vassili alors que ce dernier est mort : à la fois une inspiration fantastique mais qui à mes yeux n'était pas forcément nécessaire. J'aurai, en effet aimé un approfondissement des souvenirs de chaque personne pour mieux les comprendre ainsi que sur les études du personnages qui ressent un amour pour les mots d'où le choix de son métier.

J'ai aussi découvert le monde de l'émigration notamment grâce à Vassili : un grec immigré en Algérie puis aux Etats-Unis qui ne peut s'empêcher de voyager. Ainsi l'odyssée aurait pu encore continuer cela aurait été avec plaisir !

L'écriture est vraiment très belle, elle est limpide, poétique et correspond parfaitement à l'histoire. En définitive, un roman que je vous conseille si vous avez envie d'un instant de voyages, d'intimité, de découvertes émotionnelles...
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
Commenter  J’apprécie          70
Ce roman est un hommage sans concessions au père disparu, père extravagant, menteur et volage mais conteur hors pair d'histoires extraordinaires. On l'aime et on le déteste comme l'héroïne du roman. de beaux paysages, une belle écriture, malgré les sauts dans le temps on ne perd jamais le fil car il s'agit d'un portrait.
Commenter  J’apprécie          50
Hommage au père fantasque, adoré, puis honni pour avoir disparu maintes fois pour de longues absences, semblant oublier sa famille. le texte est joliment écrit, il démarre bien, finit élégamment. On ne reconnaît pas le portrait du père durant sa jeunesse, si tôt face à des responsabilités, trop lourdes pour lui, en le comparant à l'adulte qu'il est devenu, père irresponsable, fuyant les obligations familiales. Lorsqu'il réapparaît, fantôme exigeant ses dernières volontés, on s'interroge : le texte fait remplissage et je m'en suis désintéressée.
Commenter  J’apprécie          50
Voici un bel éloge envers un papa fantasque!
Le roman est-il autobiographique?

Toujours est-il que les paroles d'Erina, la narratrice, sont chargées d'admiration et d'émotion face à ce père fantasque, qui mène dix vies entrecroisées et simultanées et s'en invente vingt autres tout aussi extraordinaires!
Les épisodes en présence du père, Vassili Papadopoulos, sont marqués par l'extravagance: cet homme au charme ravageur obtient tout ce qu'il désire: chambres d'hôtel, femmes, parties de casino, etc. Parti de Grèce durant son enfance, le voilà dénommé chef de famille une fois arrivé en Algérie avec sa mère, gravement malade, et sa fratrie. L'appel d'un de ses oncles, émigré au Québec, ne restera pas longtemps sans réponse. Car Vassili veut voir le monde, profiter de la vie. Plus tard, son épouse, malgré toute la patience et l'abnégation dont elle fait preuve, n'arrivera jamais à convaincre cet homme de se poser, de rester là, avec elle et leurs trois filles . La vie pour lui est une urgence.
Ses filles, dont Erina, en souffriront. Forcément. Mais en même temps, ce père trop absent, trop volage, trop tangent, n'était pas sans affection. Et son souvenir, plus que son absence, nourrit un amour inconditionnel.

Un roman plaisant à lire quand il est question des moments passés avec ce père, toujours mouvementés; mais nettement moins intéressant quand il est représenté sous forme de fantôme: les descriptions et pensées philosophiques deviennent très vite lassante comparé à la personnalité si foisonnante de cet homme!
Commenter  J’apprécie          41
Résumé: Vassili avance à vive allure en direction du sud, il veut montrer la mer à ses trois filles. Pour le garçon d’Alger, pauvre mais futé, l’Amérique est une chance. On le retrouve à Montréal avec sa petite famille, à New York avec sa maîtresse, à Key West ou Kalamazoo au volant de ses grosses voitures. Dans les casinos de Las Vegas ou Monte-Carlo, il fait rouler les dés d’un geste théâtral sur le tapis vert. Beau parleur et séduisant, l’homme aime le risque, le commerce et les femmes. Cosmopolite, toujours en mouvement, il multiplie les amitiés et les trahisons dans les restos grecs de l’avenue du Parc, au célèbre Sloppy Joe’s Bar tout au bout de la Floride ou dans un gîte en Toscane. La vie passe ainsi et, un soir d’hiver, alors qu’il joue avec l’accent pied-noir Hamlet en robe de chambre dans son petit appartement de la rue Sainte-Famille, il demande à sa fille aînée, Érina, son héritière, un étrange et ultime service.

Commentaire:Née au Québec en 1961. C’est son sixième roman. Elle a gagné plusieurs prix au Québec.
Belle écriture. Un vrai plaisir à lire. Récit parfois surréaliste, situations cocasses, loufoques, comportements excentriques du père qui tout au cours du récit est de plus en plus attachant. Une figure paternelle touchante malgré sa personnalité complètement éclatée. : charmeur, extravagant, coloré, surprenant, mais aussi magouilleur, menteur, volage. Une relation très forte avec sa fille. C’est un personnage qui m’a beaucoup touchée et qui n’est pas sans me rappeler la personnalité de mon père qui n’a jamais voulu suivre le même chemin que les autres et qui par sa marginalité (sans être magouilleur ni menteur) nous a fait vivre mille et une situations marginales avec tout ce que ça comporte de plaisir et de déstabilisation. C'est pour ça que j'ai été touchée par ce roman.
Commenter  J’apprécie          20
Catherine Mavrikakis nous emmène dans un road-movie volontairement déconstruit, sur les traces de Vassili , ce père tout à tour brillant raconteur d'histoires, beau-parleur et charmeur de ces dames, menteur et fantasque pour sa femme et ses enfants à qui il fausse compagnie. Erina, la narratrice et fille aînée, malgré sa mort est toujours hantée par ce père au point de ne pas s'étonner de le rencontrer un soir au coin d'une rue de Montréal. Cet homme né à Rhodes, parti très jeune pour Alger, bourlingua à New york "pour faire l'américain", s'établit quelques années à Kalamazoo dans le Michigan, vendeur de berlines de luxe.... semble avoir beaucoup de mal à se trouver et à faire sa place quelque part; Cette quête du père, dans laquelle l'auteur a surement distillé de sa propre histoire familiale (fille d'une mère française et d'un père d'origine grecque ayant grandi à Alger, Catherine Mavrikakis, enseigne au Quebec), est touchante de sincérité. L'écriture fluide, juste , souvent ponctuée de traits d'humour fait mouche et émeut bien souvent .
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (84) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature québécoise

Quel est le titre du premier roman canadien-français?

Les anciens canadiens
La terre paternelle
Les rapaillages
L'influence d'un livre
Maria Chapdelaine

18 questions
220 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature québécoise , québec , québécoisCréer un quiz sur ce livre

{* *}