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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est toujours un plaisir de retrouver un personnage comme le commissaire Stavros Nikopolidis. Fort en caractère, intègre, juste et amoureux de son pays. L'enquête que devra mener le commissaire et intimement reliée à l'investissement économique chinois en Grèce. Quand on retrouve le corps de monsieur Lee, investisseur immobilier chinois au pied d'un hôtel encore en construction, on sait déjà que l'enquête va nous mener dans les hautes sphères politiques et financières d'un pays qui peine à se relever de la crise. Ce que j'aime dans les romans policiers de Sophia Mavroudis c'est son regard sans concession sur un pays qu'elle connaît bien. On profite ainsi de tout ce qui fait la Grèce et les grecs. le passé antique y tient une place de choix avec de nombreuses références aux poètes et philosophes grecs. Mais aussi on apprend à connaître les « petites gens » comme Matoula la patronne du café où Stavros aime venir quotidiennement où encore comme sa voisine qui a du mal à s'en sortir financièrement. On comprend mieux ce que peut être que de vivre dans un pays où tout est à vendre jamais au bénéfice de la population. L'auteur choisit toujours des thèmes importants qui gangrènent la société grecque, comme le vol du patrimoine archéologique dans « Stavros », l'immigration dans « Stavros contre Goliath » ou les investissements chinois dans ce troisième opus. On retrouve aussi ses collaborateurs sans qui l'enquête n'avancerait pas aussi vite : Dora, l'ancienne des forces spéciales, Eugène le hacker et Nikos le petit Albanais et bien entendu son étrange et détestable supérieur, l'inspecteur Livanos. Un polar aux couleurs helléniques qui nous transporte aux portes de l'Orient mais encore en Europe faisant apparaître la problématique du « péril jaune » plus présente que jamais. Un savoureux moment de lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Stavros sur la route de la soie
de Sophia Mavroudis

Chronique de Bruno Delaroque

Ce troisième roman de Sophia Mavroudis commence dans une Athènes libérée après quatre mois de confinement. le commissaire Stavros, son héros fétiche, est attablé à la terrasse de l'hôtel Hérodion en train de savourer cette liberté retrouvée. Il profite de la vue imprenable sur la ville et l'Acropole en savourant verres de blanc et pistaches.

En trois chapitres l'auteur nous offre la chaleur tardive d'une Grèce, une fois de plus martyrisée ; cette fois ci non pas par la finance européenne, mais par un virus sournois. Athènes fantomatique et calme pendant quatre mois revit enfin, retrouve sa ferveur, son sens de la fête et de la famille...et un cadavre, tombé du haut d'un immeuble en construction face à la terrasse où se trouvait Stavros en train de s'enivrer.

La situation se complique lorsqu'il s'avère que le mort est un promoteur immobilier chinois, vil et sans état d'âme, rachetant à tour de bras terrains et vieux immeubles, pour y construire plus ou moins légalement des bâtiments défigurant la cité.

En une bonne soixante de page, Sophia Mavroudis nous brosse un portrait de son pays après les crises et le confinement. Regard posé et juste, à travers les réflexions d'un Stavros ou des membres de son équipe. Il y a du fond dans cette histoire et on devine que cette fois-ci, notre romancière va nous livrer quelque chose d'assez époustouflant.

C'est à une enquête trouble et difficile que Stavros et son équipe, Dora, Zervenis, Glyka et Eugène, vont avoir droit. Interroger la société chinoise de Monsieur Lee (notre macchabée), au profil bien opaque, va se révéler être un affrontement de culture et de civilisation. Et qui est donc cette beauté fatale répondant au nom de Yi Ho que l'on retrouve pratiquement partout ?

La Grèce a perdu de sa splendeur et a été vendue aux financiers chinois qui voient là une énorme porte d'entrée pour pénétrer en Europe. Entre logique économique de survie pour la Grèce et vendre son âme au diable, le choix s'est fait insidieusement. Après l'étouffement légal par la puissance financière bruxelloise vient l'étranglement sombre et progressif amené par l'argent chinois ; séduction dolosive et invasive de la pire espèce. Malheureusement le constat est sans appel et la Grèce est toujours le dindon de la farce.

Bruxelles + Covid + Chine = équation turbulente et meurtrière pour nos amis grecs ! En posant les pieds en Crète au mois de juin, j'ai pu vérifier par moi-même les dégâts occasionnés par les deux premiers. Des hôtels flambant neufs sur le front de mer de Chersonissos (construit peut-être grâce à des capitaux chinois), qui ne verront jamais le moindre client et sont fermés avant d'avoir ouverts.

Lorsque vous lisez un roman de Sophia Mavroudis, vous savez que vous embarquez pour un pays culturellement et historiquement riche. Si les touristes y vont pour le soleil et l'hospitalité des Grecs qui n'est pas un vain mot, vous verrez que l'auteur nous propose une radiographie de son pays, entre hédonisme et réalité crue, un pays sclérosé par la dette et rongé de mille maux.

Athènes, le Pirée, son port et ses quartiers, phare d'une civilisation naguère brillante sont la cible d'enjeux monstrueux. Bascule et gangrène, horreur et destruction, l'envahisseur chinois est peut-être le pire que la Grèce n'ait jamais eu à affronter. La Covid et les invasions anciennes font pâle figure à coté !

Dans la plus pure tradition de la Guerre Froide, la Chine a remplacé la Russie et elle est d'autant plus dangereuse qu'elle est larvée et pernicieuse, discrète et invisible en surface car elle englobe tous les secteurs et toutes les activités.

La Grèce est à vendre à la découpe où aux enchères et elle se fait piller ! Beaucoup sont prêts à tout pour avoir leur part du gâteau et la pieuvre chinoise, tapie dans l'ombre oeuvre depuis longtemps en manipulant, corrompant, mettant en place ses pièces maîtresse là où il le faut. Elle excelle comme à la plus belle époque soviétique.

D'une simple enquête pour meurtre, on passe à une vision globale effarante d'une Grèce aux abois dont on ne parle pas du tout ici en France ou ailleurs. C'est assez sidérant et Sophia Mavroudis nous éclaire avec ce roman coup de poing.

Son style s'est musclé en allant à l'essentiel, cela donne un propos beaucoup plus incisif et percutant. Les personnages sont parfaitement en place maintenant, mélanges de traditions et de résistance, de bonté et de finesse.

Ce troisième opus des aventures de Stavros est remarquable et je lui décerne un gros coup de coeur whoozonien. J'ai déjà envie de retourner en Grèce avec le prochain ouvrage de Sophia Mavroudis, de déguster un ouzo, du poulpe grillé, et de faire une pause à l'ombre d'une terrasse en dégustant un café….grec bien sûr.


Sophia Mavroudis sur WHOOZONE.COM
(Chroniques de Bruno Delaroque)

Stavros

Stavros contre Goliath

Stavros sur la route de la soie


Lien : https://www.whoozone.com
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Troisième tome des enquêtes de Stavros Nikopolidis après Stavros et Stavros contre Goliath. Si j'ai pu émettre des réserves sur le premier, je trouvais que le flic mettait un peu de temps à s'installer, il est devenu dans les deux romans suivants l'un des flics récurrents les plus intéressants et l'un de ceux que j'ai hâte de retrouver. D'abord parce que Sophia Mavroudis a bâti autour de lui une équipe soudée et originale: un hacker reconverti (Eugene), un piréote taiseux (Servedis) qui fume clope sur clope, un facho (Glykas) -qui se calme un peu- et une flique surentraînée qui veille jalousement sur son chef (Dora) sans oublier un grand chef (Livanos) frileux dès qu'on touche aux puissants mais qui sait suivre et soutenir ses enquêteurs.

Ensuite, parce que ses romans et celui-ci sans doute plus que les autres, sont ancrés dans la dure réalité de la Grèce qui, ruinée, a dû céder aux injonctions des Européens : "Nous sommes devenus le pays de la dette, défini par la dette, comme du bétail marqué au fer rouge ! Nous avons vendu nos entreprises en faillite et nos maisons pour une bouchée de pain aux rapaces qui les ont revendues dix fois le prix ou en font des Airbnb.Nous fuyons le centre-ville où les loyers sont inabordables. Les Chinois profitent de notre vulnérabilité. Nous ne sommes rien pour eux, qu'un pion dans leur stratégie, la tête de pont de leurs profits. [...] La Grèce est au coeur du projet chinois d'une nouvelle route de la soie qui relie l'Asie à l'Europe par voies terrestres, ferroviaires et maritimes. Nous sommes le premier pays européen en Méditerranée après le canal de Suez et la porte d'entrée de Pékin en Europe." (p.53/54/55)

C'est passionnant, davantage qu'un essai géopolitique sur la question des relations entre la Grèce et la Chine, parce qu'incarné par des héros qu'on connaît et forcément romancé puisque toute ressemblance est fortuite. La charge est violente parfois, la diatribe désabusée et les Grecs seuls face à leurs difficultés et face à ceux qui cherchent le profit sans se soucier du malheur qu'ils ne font qu'augmenter.

Cette enquête n'est pas banale, Stavros va devoir beaucoup en demander à Eugene le geek, car tout se passera par écrans interposés, sans que le rythme du livre n'en pâtisse, au contraire. Elle réserve rebondissements, fausses pistes et surprises jusqu'au bout et se love formidablement dans le contexte social et géopolitique. du grand noir, de ceux que j'aime particulièrement, qui, à l'instar d'un Henning Mankell -pour ne citer que lui parce que c'est l'un de mes préférés-, parlent de la société et de ses évolutions pas toujours souhaitables, de ses dérives.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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L'écriture et l'intrigue me paraissent plates et les personnages ont l'air de sortir d'un e BD, mais la n'est pas l'intéret de ce polar. En fait, sous le couvert de la fiction, Sophia Mavroudis nous montre le visage d'une colonisation économique chinoise qui prend son essor depuis le port du Pirée loué pour deux générations a un État grec qui peine a se remettre économiquement. Pour les amoureux d'Athenes, c'est aussi l'occasion d'une promenade dans une cité que les promoteurs immobiliers locaux sont en train de saccager pour le compte surtout d'entreprises et de spéculateurs immobiliers chinois. Ce document camouflé en fiction est d'autant plus intéressant que les journalistes rechignent d'habitude a aborder le sujet, de peur sans doute de se faire un ennemi qui a le bras de plus en plus long... D'ailleurs, l'auteure est plus que journaliste puisque docteur en sciences politiques, spécialisée dans les relations internationales et ayant une expérience personnelle de la haute fonction publique internationale.
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✒J'ai aimé cette plongée dans la tourmente d'un pays que l'on découvre à travers les yeux de son personnage principal Stavros Nikopolidis. Cette enquête permet de donner un état des lieux de la Grèce qui a subi bien des déboires économiques et ses répercussions sur sa société
Les personnages sont attachants, avec leurs caractères propres, chacun à une place dans cette équipe d'enquêteurs.
Le récit est dynamique,fluide, on est directement plongé dans l'intrigue. L'identité du cadavre donne le ton de l'enquête, on doit quelques fois s'accrocher aux pages pour comprendre le cheminement vu la complexité et les nombreux détails et pistes présentés. J'ai retrouvé dans les réflexions du commissaire une similitude avec le personnage de Montalbano (auteur Andrea Camilleri) dans ses observations des gens qui l'entourent (Sophia Mavroudis fait un petit 😉 dans le 📔). C'est mon 2ème roman qui se déroule en Grèce (Petros Markaris "épilogue Meurtrier"), je le trouve plus complet et plus actuel par rapport à ce que j'avais lu précédemment.
Note:❤❤❤❤❤/5
📖 Au pied d'un immeuble 🏬 en construction le cadavre d'un chinois est découvert mort. L'affaire est délicate vu la nationalité du défunt. La chine est devenu un investisseur important dans ce pays en pleine relance économique. Il ne faut pas froisser "l'empire du milieu". L'équipe de Stavros (Dora "l'ex.militaire", Zverinis dit "le taiseux",Glykas "le pessimiste" et Eugène "le Hacker") ne va pas se va pas se limiter à une banal enquête de suicide comme le souhaite Livanos "le chef de la section Crime"😑. Les fouilles vont faire ressurgir une magouille financière , pot de vin , blanchiment d'argent et fuite de capitaux avec quelques cadavres en prime 😳 !!
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