Les endroits situés dans les zones dites frontalières de la Chine portent tous des noms à résonance étrangère. Plus l’endroit est éloigné, plus son nom est étranger. Ces lieux sont comme ces animaux qui vivent en pleine nature et que l’on aperçoit rarement ; certains sont captivants ; d’autres, extrêmement sauvages; d’autres, enfin, se manifestent juste par un cri à peine audible qui, pourtant, nous émeut jusqu’aux larmes. Ils ont tous conservé leur instinct naturel. Et ils sont reliés au passé, ce passé qui n’est qu’un effluve de souvenirs, un moment de nostalgie.
– Tsering Woeser, "La beauté des cartes" (Jentayu 4, "Cartes et Territoires")
Il y a des hommes qui, sans cesse, sont comme tirés vers leur lieu d’origine alors que d’autres ont l’impression que tout retour leur est quasiment impossible. Dans la plupart des cas, c’est comme si une sorte de force fatale séparait ces deux catégories d’individus, sans qu’il y ait de rapport avec les sentiments qu’ils éprouvent pour leur pays natal.
Que cela me plaise ou non, il semble bien que j’appartienne à la seconde catégorie.
– Haruki Murakami, "Une marche jusqu'à Kobé" (Jentayu 4, "Cartes et Territoires")
Notre époque est si capitonnée de connaissances que toute existence d’un espace imaginaire est devenue impossible.
– Dung Kai-cheung, "Subtopie et unitopie" (Jentayu 4, "Cartes et Territoires")