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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Logan, Illinois.

Dans la famille Morison, issue de la classe moyenne, en ces premiers jours de Novembre 1918, la vie s'écrit entre douleur et espoir, entre les difficultés dues au conflit, les inquiétudes et l'attente d'une future naissance.

Deux narrateurs construisent ce récit.

Tous d'abord, Bunny le plus jeune des deux garçons, huit ans, un rêveur, un enfant qui vit submergé par son imagination. En tout moment, en toute situation, difficile de toujours bien saisir où la réalité laisse place à l'onirisme, où l'imagination se fait première, où ce sont les yeux qui voient ou les pensées qui s'éparpillent.
C'est un enfant doux, candide, fragile qui n'a de réelle affection que de sa mère, laquelle l'aide à trouver sa place face à un père sévère et rigide et un frère jaloux et exigeant.

Ensuite, il y a Robert l'aîné, enfant amputé à la suite d'un accident, féroce, égoïste, violent, impatient qui accapare l'attention. de caractère difficile, comment accepter un tel handicap ?, il mène la vie dure à son frère et à ses parents, imposant, décidant...

Le père semble absent, loin de ses enfants, loin de cette maison où il manquerait si peu pour y vivre pleinement. La mère est l'ancrage, celle qui arrime toute la petite famille, celle qui est aimée de tous, celle qui ne dit rien laisse passer les orages et se crier les exigences.

La grippe espagnole balaye le continent semant panique et mort. Un à un, tous les membres de la famille devront s'y mesurer... C'est la tempête qui va faire chanceler ce foyer.


C'est bien davantage le style de la narration plus que le récit lui-même qui agrippe le lecteur dans ce roman. Tout y est exprimé sans emphase, simplement, sans fioritures. Un texte épuré comme le décor presque unitaire du récit. Pas de grandes envolées des sentiments, pas de réactions à l'armistice qui est signé. Un certain détachement des faits, un éloignement des situations. Dans l'écriture, une pudeur de chaque mot ce qui n'empêche pas, cependant, le lecteur de vibrer à la solitude de Bunny ou de réagir à l'impétuosité exigeante De Robert, de trembler des ravages de la maladie.
Si Bunny exprime peut-être un peu plus ses craintes et ses peines, la violence verbale De Robert se heurte à l'immobilité des adultes.

Un équilibre si précaire que lorsque le pire arrive, tout est irrémédiablement détruit ne laissant que désespoir et incompréhension.


J'ai découvert William Maxwell en lisant Maeve Brennan - il préfaçait un de ses livres. Ce roman, aux notes autobiographiques, très épuré dans son style n'en demeure pas moins un texte ciselé, d'une grande délicatesse, touchant encore davantage par la simplicité de ses mots. Difficile de ne pas avancer dans le récit en éprouvant les sentiments des personnages, même tus, même devinés davantage qu'exprimés, difficile de ne pas être touché par tant d'humanité.
Un écrivain laissé à trop de discrétion.
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They Came Like Swallows (titre en anglais) -- Lu en VO +++

William Maxwell est de ces auteurs qui a une élégance naturelle de l'écriture, un style fluide et simple ou chaque mot est à sa place et en appelle un autre tout aussi normalement. Dans ce beau roman d'enfance qui se situe aux environs de 1918, il fait appel à des souvenirs épars, parfois doux et chauds comme des cocons lorsqu'il parle de sa mère ou parfois très douloureux ; on sent poindre une grande tendresse et une certaine douleur de ce passé révolu dont l'auteur conserve encore les cicatrices.

Un roman simple et magnifique, largement autobiographique qui m'a fait découvrir un bel écrivain. Ce livre en appellera certainement d'autres.

Voici l'extrait du poème De W.B Yeats qui était en exergue et dont le début du premier vers forme le titre anglais :

They came like swallows and like swallows went,
And yet a woman's powerful character
Could keep a swallow to its first intent;
And half a dozen in formation there,
That seem to whirl upon a compass-point.
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Novembre 1918. La grippe espagnole a étendu ses ravages aux U.S.A. Ce drame est décrit dans le microcosme de la famille Morison. La mère succombe, elle qui était le pilier et le coeur de la famille. Les points de vue alternent : celui de Banny, 8 ans, hypersensible, en adoration devant sa mère, celui de James, le père bouleversé par la mort de sa femme. Pas de sensiblerie mais une intense émotion se dégage de cette écriture pudique, allusive, digne.
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