La trace du sang

Le problème, c'est que le corps commence à décliner quand le cerveau commence à se construire. La contradiction intrinsèque à laquelle tout athlète doit faire face. Lorsqu'on est jeune, le corps exulte mais on manque d'expérience. Une fois qu'on a de l'expérience, le corps crie grâce. Et voilà. Celui qui peut agit ; celui qui ne peut pas enseigne.
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Il secoua la tête avec un petit sourire de regret. Tout cela appartenait au passé maintenant. La partie était presque jouée. Il ne lui restait plus qu'à attendre le coup de sifflet de l'arbitre signalant la fin des prolongations.

Bon sang, le destin aurait pu le faire mourir le lendemain dans un accident de voiture; il ne l'aurait su qu'à la dernière seconde, ou pas du tout. Voir ses dernières semaines, ses derniers jours filer entre les doigts lui paraissait la pire des tortures.

A présent, il devait trouver le courage de mourir. Ce n'était pas la mort elle-même qui l'angoissait. Tout le monde doit mourir. On le sait, mais on ignore quand. C'était cela le plus pénible.

Les plans les mieux conçus des souris et des hommes souvent ne se réalisent pas, comme l'a écrit votre poète écossais.

Mais, au moins, il deviendrait celui qu'il voulait être. Un homme né de bonne volonté. Maître de son avenir. Ce qui ne l'empêcherait pas de sentir la peur le tenailler.

Elle s'était servie de sa colère contre lui pour se construire. Quand elle échouait, c'était la faute de son père. Quand elle réussissait, cela prouvait qu'elle n'avait pas eu besoin de lui.

Le problème, c'est que le corps commence à décliner quand le cerveau commence à se construire. La contradiction intrinsèque à laquelle tout athlète doit faire face. Lorsqu'on est jeune, le corps exulte mais on manque d'expérience. Une fois qu'on a de l'expérience, le corps crie grâce. Et voilà. Celui qui peut agir, celui qui ne peut pas enseigne.

Mais, au moins, il deviendrait celui qu'il voulait être. Un homme né de bonne volonté. Maître de son avenir. Ce qui ne l'empêcherait pas de sentir la peur le tenailler.

La douleur de ceux qui restent ne s'efface jamais. On peut tout remplacer, sauf les gens.