Monica Mayhem

C’est aussi un métier dangereux. Entre les risques de contracter une IST et la vie dans un milieu où l’on consomme ouvertement de la drogue tous les jours, il existe de nombreuses façons pour une fille de se perdre. Il faut absolument ériger une barrière entre sa véritable personne et celle qu’on est au travail, afin de se protéger. Il y a la « Monica actrice porno sexy et mystérieuse » et puis il y a la « Monica normale » en dehors du boulot. Je compartimente. C’est comme ça qu’on se tient à sa propre échelle de valeurs, par rapport à ce qu’on veut faire ou non. Et il faut faire ça tout le temps, tous les jours.
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Alors, qu’est-ce que je fais encore là, plus de 400 films plus tard ? Pourquoi est-ce que je continue à me démener pour le plaisir des yeux des millions de personnes qui se procurent mon charmant minois sur DVD et sur Internet ? Pour dire les choses crûment, j’ai sucé et baisé à peu près tous ceux avec qui j’ai tourné (certains plusieurs fois et pas toujours de façon agréable) et je me suis mise à nu, corps et âme, dans plus de positions que je ne saurais me souvenir. La réponse essentielle à cette question est la même que je donne aux journalistes qui m’interviewent. Je leur dis : « J’adore m’envoyer en l’air », et je les regarde essayer de rester stoïques. Mais il n’y a pas que ça. Pour être honnête, c’est le fait d’être désirée qui est ma drogue de prédilection. C’est à ça que je suis accro.
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S’il fallait que je me montre à moitié nue pour accéder à l’indépendance financière, eh bien soit. Ce qu’on recherche tous finalement, c’est être assez riche pour pouvoir dire merde aux projets et aux gens qui ne nous intéressent pas.
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Le gonzo, au passage, est un sous-genre du cinéma pornographique, entre improvisation théâtrale et télé-réalité, dans lequel les acteurs travaillent sans scénario et doivent tout inventer au fur et à mesure, y compris les scènes de sexe, pour lesquelles il n’y a en général pas de réalisateur qui impose des positions prédéterminées. La plupart du temps, le tournage ne coûte pas cher en raison de l’équipe très réduite, souvent un seul cadreur avec une caméra au poing. Le style « amateur » qui en résulte participe à l’attrait du genre, tout comme l’effet de surprise provoqué par ces rapports sexuels spontanés entre les interprètes et des individus lambda se retrouvant enrôlés à l’improviste devant l’objectif. On attribue généralement la création du porno gonzo au célèbre réalisateur John Stagliano.
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L’autre point délicat à expliquer aux gens qui n’ont jamais bossé dans ce domaine, c’est l’épuisement physique qui en découle et ses conséquences sur la vie conjugale. Quand j’étais mariée à Craven et que je travaillais beaucoup, j’étais toujours irritée et je refusais d’avoir des rapports hors caméra, parce que je ne voulais pas avoir mal pendant le tournage du len-demain. C’était difficile de trouver un juste milieu. Heureusement qu’il adorait les pipes !
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Je faisais aussi beaucoup la fête, ce qui pour moi voulait dire consommer trop d’alcool, de cocaïne, de marijuana et de Xanax. Au fond de mon cœur, j’étais dégoûtée du porno en général : j’avais trop travaillé, trop tôt. Tout commençait à se fondre dans une espèce de brouillard, et ça me déprimait. Je me suis rendu compte que je traversais une sorte de crise de la quarantaine, trois ans à peine avant d’atteindre la trentaine.
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Et à présent, j’ai l’impression que je ne peux plus tomber amoureuse. On dirait que je n’arrive pas à m’attacher à qui que ce soit. J’ai vraiment de gros problèmes de confiance et d’abandon. Et les hommes aussi ont tendance à se méfier de moi, à cause de mon métier.
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Pour survivre dans ce métier, il faut prendre soin de son bien-être. Je crois à la relation holistique entre le corps et l’esprit, et je suis convaincue qu’un esprit sain doit correspondre à un corps sain. Cette industrie met constamment à l’épreuve cette équation.
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Pour toutes les filles, les bites imposantes peuvent faire très mal. Il y a pas mal d’hommes dans le métier qui sont montés comme des ânes et certaines nanas ont l’air d’adorer ça (en général parce qu’elles sont assez malléables pour pouvoir le supporter), mais ce n’est pas mon cas, puisque je suis très étroite. Quand j’ai tourné une scène particulièrement douloureuse, je me place un bloc de glace entre les jambes et j’essaie de ne pas avoir de rapports sexuels ou de toucher cette zone jusqu’à ce que je retourne travailler ou jusqu’à ce que je ne souffre plus, selon ce qui arrive en premier.
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c’est agréable de savoir que, quelque part, quelqu’un nous regarde et nous admire pour notre beauté, et rêve de nous posséder. On se sent désirées, pour une fois : pour la plupart, on ne s’est jamais senties désirées ni admirées ni adorées de toute notre existence. Et pour ma part, il est certain que je ne me suis jamais vraiment sentie aimée.
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La plupart du temps, on prend de la drogue parce qu’on a besoin de s’insensibiliser à la douleur intérieure. Je crois que c’est exactement ce que j’ai fait toute ma vie. Je ne comprends pas pourquoi je ne peux pas être à la fois sobre et satisfaite de mon existence. Les jours où je suis clean, je suis complètement paumée et blasée, et je ne sais absolument pas quoi faire de moi. J’ai beau essayer de trouver un million de trucs à faire, je me sens toujours perdue. Je ne me sens jamais apaisée.
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Les mecs qui essaient d’attirer des nanas chez eux avec de la cocaïne se fourrent le doigt dans l’œil. Ils croient qu’ils vont tirer un coup, mais en fait tout ce que les filles veulent, c’est la drogue.
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Si vous voulez mon avis, tous ces gens aiment bien dire « c’est bien », « c’est mal » ou « ça devrait être comme ça », alors que tout ce qu’il y a à savoir, c’est que tant qu’on croit en soi et qu’on a l’univers comme guide, tout ira bien, et qu’on sera pardonné pour toutes les erreurs qu’on commet, parce que personne n’est parfait. Le monde lui-même n’est pas parfait, et les humains non plus, et c’est cela qui nous rend spéciaux. C’est comme ça que nous vivons et apprenons, et avec un peu de chance nos erreurs nous permettent de devenir meilleurs. Je pense que si l’on se souvient des vérités wiccans de base, que « tout ce que vous faites vous revient trois fois » et « si ça ne fait de mal à personne, fais ce que tu veux », on ne devrait pas avoir de problèmes dans la vie.
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Je suis sûre que les difficultés économiques actuelles ont incité beaucoup de filles à se tourner vers la prostitution. Je sais que ce serait un moyen simple pour pouvoir rembourser mes emprunts et régler mes factures, mais j’essaie encore de travailler de façon légale. Est-ce que je suis folle de ne pas choisir la solution de facilité pour gagner plus ? Peut-être bien. Le temps me dira si j’ai raison.
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Je pense que sans le porno, il y aurait tellement plus de prédateurs sexuels dans les rues. Nous réalisons beaucoup de fantasmes dont les autres, pour la plupart, n’ont pas l’occasion de faire l’expérience.
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Tout le monde me dit que le milieu de la musique est encore plus tordu que celui du porno. Oui, je suis au courant, ce sont tous des filous manipulateurs et de sales obsédés. Dyanna Lauren, qui était chanteuse avant de se lancer dans le porno, a expliqué son changement de carrière comme ceci : « J’ai décrété que si je devais me faire baiser, autant que je me fasse payer pour ça. » Mais je vais mettre le paquet pour que ça marche.