[Chronique sous une forme de lettre]
Ma Chère Joyce,
J'ai bien reçu ton roman que j'ai lu d'une seule traite, moi aussi je n'ai pas voulu le quitter.
Ne te connaissant que de nom j'ai dû batailler ferme pour arracher cet exemplaire car vois-tu au «Léa Touch Book » tu as tes inconditionnelles qui n'ont pas facilement laissé leur tour.
Je me suis immergé dès les premières pages dans cette ville américaine d'Ashford dans le New Hampshire que tu dois connaitre puisque que tu es née à Durham pas loin de là.
Il m'a été très facile de lire ton roman car ton style fluide permet de suivre facilement le déroulé de l'histoire.
Histoire qui est riche en personnages et en actions.
Ces actions qui sont amenées par petites touches, les choses se mettant en place de manière efficace et intelligente.
Tes quatre héroïnes : Sandy, Tara, Jill et Wanda sont le reflet de ce que je crois être la vie des habitants de cette Amérique dite « profonde » qui ne verront jamais les sommets des Buildings, ne bénéficieront pas plus des richesses de Wall Street et qui devront se protéger de la violence imposée aux plus faibles.
Ces jeunes mères, trop jeunes mères qui projettent leur volonté naïve d'indépendance sur leurs enfants sont touchantes, captivantes, bouleversantes.
L'avenir des nourrissons est entre les mains de ces gamines « adultes », ces bébés « mamans ».
Sandy 18 ans, la plus assise dans cette image de la famille « normale », doit composer avec un mari, Mark, encore très jeune qui est dépassé par son rôle de père. le petit Mark junior est malgré tout choyé.
Mais elle-même a une vision romantique des étapes de la vie de couple jusqu'à son accouchement où malheureusement Mark lui renvoie une vision négative car dépassé par ce qu'il vit : « Je sens que je vais vomir » et voyant le docteur la recoudre « Mais c'est un vrai carnage ! ».
Alors qu'elle voulait simplement qu'il lui tienne la main et l'aide à retirer ses chaussures, acte rendu difficile par son ventre à l'arrivée à l'hôpital.
Wanda 16 ans, seule à élever sa petite Mélissa, à mon avis la plus près de la rupture qui est offerte sans soutien aux agissements machiavéliques d'une belle mère ,(la mère du géniteur qui lui s'est engagé dans la marine) et aux hommes avec lesquels elle recherche un peu d'attention en échange de ses charmes, marché de dupe. Pauvre Mélissa !
Tara 16 ans avec sa petite Sunshine, je la qualifierais de graine de femme moderne. Après un seul rapport avec Bobby Sterling c'est le jackpot. Elle a l'intelligence d'avoir compris très vite qu'elle n'a pas trouvé l'amour mais reste prête à le découvrir. Sa mère est présente, elle travaille avec elle dans la friperie familiale, elle les loge même si elle qualifie la petite Sunshine de « çà ».
Jill 16 ans, vit encore chez ses parents, elle découvre sa grossesse, Virgil Rockwell son petit ami lui dit qu'il a eu une maladie qui l'a rendu stérile. Alors pourquoi se retire-t-il à la fin de leurs ébats ? Elle, elle n'a connu aucun autre garçon !
Il l'a raccompagne chez ses parents et lui dit : « A un de ces jours ».
Et derrière elles tu as tissé une toile de fond avec des personnages qui pourraient tous être des acteurs de premier plan dans un autre de tes romans.
Les parents de Jill, Doris et Reg notamment, j'ai adoré Reg avec cette pudeur qu'il met dans ses rapports avec sa nouvelle voisine. Doris l'envahissante vendeuse de la société Avon…
Ann, 20 ans qui vit un moment difficile suite à une rupture récente. Elle découvre son nouvel univers. « On a besoin de pleurer des fois dans la vie… ».
Le jeune couple Carla et Greg, la journaliste et le peintre, elle souhaite avoir un enfant et se rapproche de Sandy qui lui dit : « Avoir un enfant c'est comme s'embarquer pour un long voyage en laissant son mari derrière et qui sait si on en reviendra ? » et Greg lui ,trouve sa muse en la personne de Tara et de la petite Sunshine.
Bien sur les garçons sont là, pas à leur meilleur niveau, il faut dire qu'à ces âges là de 18 à 25 ans voir plus pour certains, nous ne sommes pas encore à maturité et il en a même qui n'ont pas l'électricité à tous les étages… Mark, Virgil, Wayne, Ruppert, Ronnie et autres.
Pour le suspense il y a toujours un taré qui traine ce sera Wayne qui s'y colle….
Pour finir et ne pas « spoiler » ton très beau roman je m'arrête là avant de récupérer un autre de tes livres. Merci pour le coeur que tu as mis dans ton livre, à nous lecteurs d'aller le chercher.
Bien à toi Grybouille.
Ps : Ne dit-on pas que « derrière chaque grand homme, il y a une grande femme » et bien toi, Joyce, tu es simplement devant.
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