Je ne me risquerais pas à conseiller ce livre à une future maman! Il s'en dégage une telle tristesse et si peu d'espérance.
Image d'une certaine Amérique profonde ou plus largement constat sociétal?
Joyce Maynard, dans ce premier roman écrit en 1981 nous offre une vision bien pessimiste de la maternité et des relations conjugales.
Des très jeunes femmes, mères ou adolescentes enceintes à un âge où on espèrerait plutôt les voir faire des projets de vie personnelle indépendante, sans contrainte de charges maternelles,
Des femmes plus accomplies, en désir urgent et légitime d'enfant et de bonheur dans leur couple, pour une vie familiale harmonieuse,
Des plus ainées, naïvement ou angéliquement maternelles, face leurs enfants qui les dépassent,
Des vieilles aigries en désir pathologique de maternité...
Et les hommes dans tout cela? de la jeunesse à la testostérone conquérante, à la maturité accomplie, qu'ils soient flirt d'adolescence, compagnon, mari, tous englués par leurs pulsions, jusqu'aux plus déviantes.
Au final, des couples qui ne s'aiment plus, ou peu, ou mal...
Des couples désaccordés, quand la possibilité de bonheur s'illustre dans l'improbable, par un camping déglingué de communauté à la Peace and Love.
Dans des chapitres entrelaçant les personnages et les evènements, la sensibilité toujours juste de l'auteur et son sens du détail, abordent le thème universel de l'éveil de l'amour maternel et de l'art d'être parents.
Sexualité, grossesse, avortement, maltraitance, fidélité...
Des thèmes difficiles, peu de bonheur au fil des pages, un malaise diffus à la lecture d'un premier roman noir mais prometteur.
La romancière est déjà là mais que se passait-il dans la tête de la jeune
Joyce Maynard, dans la décennie de ses vingt ans, pour motiver cette vision si déprimante?