Une dernière pirouette dans l'entrée, et il était parti.
La solitude accède à la folie.
Victor avait alors comprit que ça allait bien au-delà du ballet, au-delà du théâtre, c'était une histoire d'amour, offerte aux yeux de tous, une histoire que ces amants-là ne poursuivaient jamais en dehors de la scène.
Je lui ai dit que ces innombrables petits démons (sexe, argent, désir) ne signifient rien pour moi, comparés à l'ange de la danse.
Tout compte fait, et toute parole bue, je ne changerais rien, à la fin, de ce que j'ai dit ou fait. Quand on regarde derrière soi, on se casse la gueule dans l'escalier.
Promesse faite à Margot au nouvel an : je garde mon esprit libre de toute attache, à l'exception de la danse.
Je suis un danseur, et je vis pour la danse. C'est tout. [...] 'est la danse, et elle seule, qui me garde en vie.
Pour moi la danse, comme tu le sais, cristallise toutes les émotions, ce n'est pas seulement une fête, c'est la mort, la futilité et la solitude réunies. L'amour lui-même passe par la solitude. Alors j'ai dansé pour lui redonner vie. Et la scène m'a délivré.
Vous voyez qu'Alexandre Pouchkine l'a pris sous sa tutelle ; vous le voyez qui lit tout le temps parce que Pouchkine lui a dit que, pour être un grand danseur, il faut connaître la grande littérature, alors, dans la cour, il se penche sur Gogol, Joyce, Dostoïevski, vous le voyez se plonger dans les pages et vous avez l'impression qu'il réussit à devenir l'un des personnages, et vous pensez que, si vous lisez ce livre à votre tour, c'est lui que vous lirez.
Certains étaient contents, 'autres pleuraient bien sûr, et nombre d'entre eux restaient simplement assis, à regarder droit devant eux. Ils étaient rongés par la vermine, et la gangrène menaçait. Mais le pire ne se voyait que dans leurs yeux.