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3,86

sur 625 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Oh que non, ce pays n'est pas pour le vieil homme, même pas pour ce vieux shérif qui en a vu pourtant mais finira par s'avouer vaincu face au déferlement de violence sans fin, sans morale et sans signification dans laquelle il voit son pays basculer.

Thème récurrent de l'oeuvre de McCarthy, la violence intrinsèque de l‘Amérique n'a jamais été aussi bien exprimée que par lui, à travers ses histoires d'une implacable brutalité (ici le trafic de drogues, ou encore la sanglante conquête de l'Ouest dans « Méridien de sang », sans compter le monde apocalyptique de « la route ») et grâce à son style inimitable, ses phrases tranchantes, ses dialogues non ponctués qui laissent l'impression étrange d'être prononcés en silence.

Encore une fois j'ai été envoutée par l'univers qu'il met en place, un univers dérangeant fait de grands espaces et de motels improbables dans lequel c'est le sang versé en abondance qui sert de liant entre des humains secs de toute humanité.
« No country for old men » est un road movie fascinant qui révèle sans concession le visage le plus noir des Etats-Unis.
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Celui-là a attendu son tour un bon moment dans ma Pile à Lire. J'étais vaguement agacé par cette couverture qui se croit obligée de renvoyer au film et à ses oscars (au demeurant mérités) pour pouvoir vendre le livre. Honnêtement, j'appréhendais aussi le moment de me replonger dans l'écriture de McCarthy : j'avais beaucoup aimé de si jolis chevaux, et pris une vraie claque avec La Route, mais en revanche Méridien de sang ne m'avait pas convaincu. Et puis ces dialogues déroutants, sans ponctuation ni locuteur... Bref, j'ai fini par m'y mettre. Et il m'a été impossible de le lâcher.
C'est un polar violent, incontestablement, et aussi un western très sombre. Mais McCarthy interroge surtout l'identité américaine à travers son récit. Tous les personnages sont des vaincus, sauf peut-être ce tueur étrange et insaisissable, qui se présente comme le bras armé du destin et exécute ses victimes au pistolet d'abattoir (tout un symbole...). Même le vieux shérif est du côté des perdants. Il est le seul dont on entende la voix, dans de brefs chapitres à la première personne, qui sont aussi les seuls du livre à être numérotés. Comme si ces chapitres-là relataient la tentative d'un homme pour re-construire son histoire individuelle et lui donner un sens, quand tout le reste du livre déconstruit dans le sang l'histoire du rêve américain.
Ce personnage du shérif Bell, confronté à un univers de violence froide et implacable qu'il ne comprend plus, m'évoque furieusement le John Wayne vieillissant qu'on peut trouver parmi les derniers films de John Ford, probablement les plus beaux, comme La Prisonnière du désert. Chez McCarthy aussi, les héros sont amers, désemparés devant ce que le monde est devenu. Et il est temps pour eux de passer la main, parce qu'en face se dresse un monstre contre lequel ils ne peuvent plus rien.
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A la frontière du Texas, Moss découvre un carnage : un homme à moitié mort, d'autres déjà froids, des armes, de l'héroïne et deux millions de dollars. La tentation est trop forte. Mais on ne vole pas impunément des narco-trafiquants. Moss devient l'objet d'une impitoyable chasse à l'homme. A ses trousses, un vieux shérif et un tueur psychopathe de la pire espèce...

Le suspense est le point fort de ce roman, "Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme". Il est quasi impossible de prévoir la fin du livre, tellement il y a de rebondissements. La course poursuite entre Anton Chigurh, Llewelyn Moss et le shérif Bell est surprenante, pleine de péripéties et permet de découvrir la vraie personnalité de chacun des personnages. La fin de l'histoire est plutôt inhabituelle pour un roman américain grand public. Ce qui n'a pas empêché son succès à l'époque.

L'autre pilier de ce thriller est son réalisme. En effet, chaque action, chaque rebondissement, chaque pensée et chaque parole sont absolument vraisemblables. La précision d'écriture renforce fortement le réalisme du livre. Les scènes de meurtres ou de poursuites sont décrites dans le détail et avec une minutie rare pour ce style de roman. L'auteur se soucie même de faire ressentir au lecteur la durée et la brutalité de l'action en décrivant au maximum les actes des personnages. De surcroît, le lieu de l'histoire est extrêmement bien choisi, car ce genre de règlement de compte entre trafiquants n'est pas chose rare à la frontière américano-mexicaine .

A tout cela nous pouvons ajouter la personnalité mystérieuse d'Anton Chigurh. Cet homme intrigue le lecteur dès le début de l'ouvrage par ses actes peu compréhensibles. On n'a du mal à cerner sa véritable personnalité. Il parait fou au début mais on lui découvre au fur et à mesure une intelligence remarquable, bien que malsaine. Ce personnage est à la fois fascinant et effrayant. Il représente à lui seul une énigme entière.

Pour conclure, je vous recommande fortement la lecture de ce thriller palpitant. "Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme" convient à de nombreux types de lecteurs du fan de littérature descriptive au fanatique de thriller sanglant. le style particulier de Cormac McCarthy pourra aussi attirer comme rebouter un certain nombre de personnes. Un pur chef-d'oeuvre de la littérature noire, un véritable monument McCarthien.
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Une écriture minimaliste qui ne restitue que l'émotion authentique et brute. Des descriptions magnifiques et le psychisme des "héros" (ou plutôt des personnages) décortiqué à souhait. Un immense romancier.
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Annoncez ! C'est l'injonction funeste de Chigurh, tueur à gage psychopathe, froid comme l'acier d'une lame, qui joue la vie des gens à pile ou face.

Et n'espérez aucune miséricorde dans cette terre aride qui se situe à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique car « Non ce pays n'est pas pour le vieil homme » est un roman cinglant de Cormac McCarthy qui nous plonge dans la noirceur absolue du genre humain.

Dans un coin de désert, Llewelyn Moss découvre les reliquats d'un règlement de compte entre trafiquants de drogues : Cadavres, armes automatiques, drogue et une valise bourrée d'argent. En s'emparant de l'argent, Moss sait qu'il risque gros mais ne se doute pas de la sauvagerie de la horde qui va se mettre à le traquer impitoyablement.

Pour arbitrer cette traque sanglante il y a ce sheriff vieillissant qui ne peut que compter les morts qui s'accumulent. Ed Tom Bell est ce vieil homme, dépassé par les évènements mais également par ce monde qu'il ne comprend plus.

Cormac McCarthy c'est une écriture sèche et sans fioriture tout comme les paysages désertiques que parcourent ses personnages. Des dialogues percutants qui résonnent comme des rafales de pistolet-mitrailleur. Il y décrit une société en mouvement qui ne sait plus trop bien où elle va avec ces hommes qui vivent dans des caravanes, qui dorment dans des motels et qui se croisent dans des stations services. Ils tournent autour de cette frontière qui est devenue le terrain de jeu des trafiquants. Tout cela préfigure déjà de ce que sera son dernier roman « La Route ». Un voyage sans retour.

En se contentant de regarder l'excellente adaptation qu'en ont tirée les frères Cohen, outre le fait de se priver de la qualité d'écriture de l'auteur, c'est passer à côté des réflexions de Ed Tom Bell qui ponctuent chaque chapitre. Ce vieux flic fatigué, un peu réac, pose les questions sur la place du policier dans une société en pleine mutation. Humble et terriblement humain il admet que ces questions peuvent rester sans réponses. Ed Tom Bell fait également le bilan de la violence auquel il a dû faire face, des évènements majeurs qui ont jalonné son parcours de flic. Un constat sans haine et sans rancoeur dans lequel un bon nombre de policiers pourra se retrouver.

« Non , ce pays n'est pas pour le vieil homme » est bien plus qu'un roman noir. C'est un chef-d'oeuvre crépusculaire. A lire et à relire !

Dans ce livre, la vie et la mort dansent une gigue endiablée dans des contrées désertiques du sud des Etats-Unis. On les trouve sur les deux faces d'une pièce de monnaie. Annoncez !
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Si, en vous baladant dans le désert texan pour chasser l'antilope vous tombez sur une sacoche contenant des coupures de billets pour un montant de 2,4 millions de dollars, vous prendriez la sacoche, non ? Vous laisseriez la drogue qui se trouve toujours dans le coffre, non, vous ne voulez pas vous embêtez avec, trop risqué, et puis une petite voix vous dit que vous ne voulez pas vendre la mort. Mais des liasses de liquide !
Mais surtout, ne faites pas comme Moss, rentrez chez vous et ne revenez surtout pas sur les lieux sanglants de la fusillade, vous risqueriez d'être vu…Et là, vous ne savez pas ce qui vous attend. Poursuivi aussi bien par les trafiquants de drogue (ce ne sont pas les pires !) que pas un tueur psychopathe qui ne montre aucune faiblesse et qui n'entend faillir dans aucun cas. A partir du moment où Anton Chigurth le piste, Moss n'a plus aucun moment de repos.
C'est noir, c'est violent, ça saigne, mais j'ai surtout au début été déconcerté par l'écriture de Cormac McCarthy. Des phrases coordonnées sans ponctuation qui décrivent dans le détail l'enchainement des actions des personnages, des dialogues sans tiret qu'il est parfois difficile de suivre, mais en même temps un roman haletant que je n'ai pas lâché. Un bon roman noir.
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un pur chef d'oeuvre...

Llewlin Moss n'aurait jamais pensé ce matin là, quand il partit chasser les antilopes, près de la frontière du Mexique, que sa vie et celle de c'elle qu'il aime va se trouvaient bouleversées à jamais....

Une voiture abandonnée, des cadavres troués de balles, quelques kilos d'héroïne, mais surtout une valise pleine de dollars, bien verts, et bien tentants.... Même s'il se doute que cet argent est de l'argent sale, il va contribuer à faire son bonheur et améliorer son quotidien qui n'est pas fameux-fameux...

Sauf que ceux à qui appartient la mallette veulent la récupérer non pas que c'est une Vuitton, ni qu'ils y attachent une valeur sentimentale, non ce qui les intéresse, vous l'aurez deviné, sont les biftons...

Et là, une bête implacable se lance à la poursuite de Moss qui ne cessera jamais de sauver in extremis sa peau de ce tueur sans merci....

Un pur moment que les frères Coen ont magnifié dans le film éponyme...
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NO COUNTRY FOR OLD MEN de CORMAC McCARTHY
Dur et magistral. Un vieux shérif vers la fin de sa carrière doit faire face à des meurtres sur fonds de drogue. Une violence sauvage qu'il ne comprend pas et qui le questionne profondément. Cet homme plein d'humanité essayera de résoudre ces affaires et de sauver ce qui peut l'être. Un livre rare. Mc Carthy est pour moi un des tout meilleurs écrivains.
J'avais vu le film des frères Cohen il y a quelques années qui avaient adapté ce livre brillamment. Peut être une de leur meilleure production.
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Si vous ne devez lire que trois romans de Cormac McCarthy, un des auteurs majeurs de l'Amérique de la fin du XX° siècle, il faut absolument que celui-ci en face partie, car c'est un chef-d'oeuvre, au même titre que La route.

Cette espèce de thriller - même si le terme n'est pas vraiment approprié - est probablement de son livre le plus accessible, car il y a une véritable intrigue, prenante, avec de nombreux rebondissements, qui fait office de colonne vertébrale au roman.

Attention, l'oeuvre n'est pas d'une lecture facile pour autant : l'histoire est terrible, l'ambiance oppressante, les faits sanglants.

Mais quel style ! Toujours la fameuse écriture blanche de Mc Carthy, dépouillée à l'extrême.

Un récit au présent. Des phrases très courtes, sujet verbe complément.

Des dialogues "non signalés" par des guillemets ou de tirets, inclus dans le récit. Redoutable, parfait.

L'adaptation au cinéma des frères Coehn est à voir, après, car elle suit exactement l'essence du livre. C'est rare !
Lien : http://www.letournepage.com/..
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Tout d'abord, j'ai été surpris de la forme. Je ne vais pas vous le cacher, j'ai bien failli abandonner ma lecture pour cette raison. Je ne sais pas si c'est une certaine habitude de ce qu'un auteur a le « droit », ou se « doit » d'écrire dans ses oeuvres, mais dans ce cas-là je me suis senti un peu perdu. Par exemple, aucune ponctuation n'indique le début d'un dialogue, ainsi, il est parfois difficile de savoir si un personnage parle ou pense.
Cependant, après un début laborieux, on plonge vite dans une aventure qui prend aux tripes. Rien ne nous est épargné, ni d'ailleurs expliqué. Il faut vivre sa lecture à 100% si vous voulez en comprendre toutes les subtilités.
Ce qui m'amène aux dialogues, le fer de lance du roman. Ils ne sont pas toujours très compréhensibles, de par leur forme, mais aussi car ils sont parfois philosophiques et/ou cryptiques. Malgré tout, ils sont toujours ciselés au mot près et très réalistes. Chaque personnage possède sa propre personnalité qui influe sur la manière dont il s'exprime. Mon préféré est bien sûr Chighurg, le plus atypique de tous.
Pour finir, je n'ai pas encore vu le film. Les avis de mon entourage sont partagés sur la qualité de ce dernier. Tout comme je pense que les avis sur ce roman peuvent l'être. Si vous aimez les thrillers, sans concession, violent et un peu barré, ce bouquin est fait pour vous, sinon, peut-être vaut-il mieux passer votre chemin.
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