AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Et qui va promener le chien ? (41)

Il existe une frontière ténue entre le luxe admirable de ne rendre compte de son temps à personne et la solitude de savoir que personne ne se soucie de ce qu'on peut bien en faire. (p.10)
Commenter  J’apprécie          280
Cinq ans plus tôt, le mari d'Agnès, un individu grotesque nommé Davis, l'avait quittée, proclamant qu'il avait besoin de "se trouver". C'étaient ses propres termes. Comme il me l'avait expliqué, "je suis passé du fils parfait à l'étudiant parfait au mari et père de famille parfait. Maintenant, il faut que je me trouve, que je découvre qui je suis réellement". Je l'avais écouté avec stupeur, partagé entre la colère et la gêne devant cette récupération inversée du jargon M.L.F. de la première heure. Sa tirade puait la psychothérapie à la petite semaine. D'abord, ses prétentions à la perfection étaient parfaitement gratuites. Quant à découvrir qui il était réellement, cela se concrétisa fort rapidement par quelque chose d'aussi profond, en termes de quête du moi, que d'aller s'installer dans un abominable immeuble de studios rattaché à un club de mise en forme, skier tous les week-ends à Montréal et ignorer royalement les charges de sa précédente et parfaite incarnation sur cette terre-sa femme et sa fille, par exemple.
Commenter  J’apprécie          90
Et puis, aussi, je semblais congénitalement inapte à me fondre dans n'importe quel groupe : soit j'avais peur d'être rejeté, soit je craignais de me perdre dans leur chaleur étouffante. Les premiers mois que je passai là-bas, c'est des matchs de football que je tirai mon plus grand réconfort. Je me fichais complètement des sports d'équipe mais ça me permettait d'être assis parmi des milliers de supporters vociférants et de me sentir à la fois entouré et profondément solitaire.
Commenter  J’apprécie          70
Depuis que j'habitais cette maison, une demi-douzaine d'occupants s'y étaient succédé - pour l'essentiel, autant qu'il m'en souvienne, des matheux géniaux à cheveux gras du genre qui, ayant décroché leur diplôme avec mention très bien, est promis à la plus grand réussite mais se tape une dépression quelconque et finit collectionneur de B.D., avec un emploi dans un centre de photocopie.
Commenter  J’apprécie          60
C'était avant tout quelqu'un de bon, et donc, comme tous les individus doués de bonté, un homme d'agréable compagnie, légèrement dépressif.
Commenter  J’apprécie          50
Quel pouvait être son âge exact, voilà qui demeurait en tout cas un mystère. A première vue, elle était assez jeune pour se fâcher et rester sur la défensive si je me risquais à le lui demandais, aussi n'en fis-je rien. D'ici quelques années, elle se sentirait nécessairement vieille, ce qui la mettrait aussi sur la défensive. Seules les femmes de vingt-sept ans peuvent, quand on leur demande leur âge, répondre avec franchise et exactitude. (En revanche, ce n'est jamais un problème de poser la question à un homme, vu que la plupart se bercent de l'illusion qu'ils sont à leur mieux entre vingt et soixante ans.)
Commenter  J’apprécie          40
Aujourd'hui, la plupart des universités sont à ranger dans le même sac que les asiles de vieux, des endroits où l'on case les gens pendant quelques années parce qu'ils sont dans une tranche d'âge difficile.
Commenter  J’apprécie          40
Cependant, l'essentiel de ce que nous voyons dans les visage et les formes des autres est ce que nous savons d'eux et il m'était impossible de regarder Agnès sans voir en elle une abondance de contexte-son divorce, le livre de recettes et ces grosses pilules de vitamines complètement inefficaces qu'elle essayait de vendre avec si peu de résultats.
Commenter  J’apprécie          30
L'une des choses que m'avait enseignées la lecture de centaines de biographies, c'était que les relations chaotiques, mal définies, si séduisantes soient-elles au commencement, n'ont pas un dénouement heureux. J'avais également appris que c'est presque toujours une erreur d'enterrer partiellement la vérité -non pour des raisons de moralité, mais parce qu'il y a toujours quelqu'un, en fin de compte, pour éprouver le besoin de tout déterrer et de l'exhiber, en pleine lumière.
Commenter  J’apprécie          30
Je me suis toujours senti particulièrement mal à l'aise avec les enfants, surtout ceux qui sont intelligents, à qui on ne peut pas faire gober n'importe quoi et qui n'ont pas encore appris les vertus sociales du mensonge. Ils ont une façon de vous regarder bien en face avant de détourner hâtivement les yeux comme s'ils avaient décelé quelque chose d'immonde qu'il était préférable de maintenir dans l'ombre.
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (635) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Compléter les titres

    Orgueil et ..., de Jane Austen ?

    Modestie
    Vantardise
    Innocence
    Préjugé

    10 questions
    20214 lecteurs ont répondu
    Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

    {* *}