AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,2

sur 330 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
À la question, peut-on traiter des sujets de la dépendance et de la misère avec luminosité et poésie, la réponse est oui, avec Tiffany McDaniel. A Chillicothe, dans l'Ohio, la vie semble n'être faite que de misère, de traumatismes, de drogues et de mauvaises rencontres. Pour couronner le tout, l'usine de papeterie nimbe la ville d'un halo perpétuel de fumée nauséabonde. Les quartiers semblent tous plus minables et défavorisés les uns que les autres et, la rivière qui se trouve non loin de la ville, la seule porte de sortie aux alentours. C'est ici que vivent Arc et Daffy, soeurs jumelles de parents toxico, dont le père est mort d'une overdose et la mère vivote grâce à des passes qu'elle organise chez elle afin de se payer sa prochaine dose. Avant, Arc et Daffy avaient leur grand-mère, qui avait le pouvoir de rendre la vie belle et de toujours tout transformer en quelque chose de beau et poétique. Désormais décédée, les deux jeunes filles se retrouvent à la merci de cette ville de cette ville où tout semble noir et sans issue. Alors que leur vie est une succession de malheurs, les deux enfants vivent dans leur monde, capable de tisser les beaux côtés de la vie à partir de n'importe quelle situation. Devenues adultes, Arc et Daffy sont elles-mêmes tombées dans les bras de la drogue, avec un petit groupe de femmes, elles font le trottoir, puis filent s'acheter leurs couronnes pour planer. Un jour, on retrouve l'une d'elle dans la rivière, puis une autre… Arc et Daffy sont alors en danger et leur capacité à voir le beau côté ne pourra pas les protéger éternellement.

Roman évoquant à la perfection le drame de la dépendance et la difficulté à s'en sortir, Tiffany McDaniel en parle avec beaucoup de lucidité et sans jamais porter un quelconque jugement de valeur sur ses personnages. Alors que certaines scènes peuvent être insoutenables, il se dégage de ce roman une noirceur qui n'a d'égal que sa luminosité irradiant de la poésie de l'écrivaine et de sa capacité à auréoler ses personnages et ses écrits d'un éclat irisé de beauté.

Terriblement dur et sans concession, ce roman ne vous laissera pas indifférent … jusqu'à son dénouement final auquel personne et pourtant auquel tout le monde aurait dû penser. Un grand moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          80
Ce roman a été inspiré par un fait divers américain : 6 jeunes femmes, droguées et prostituées dont 4 ont été retrouvées dans la rivière à Chillicothe et 2 ont disparu. L'une d'entre elle était la camarade de classe de Tiffany McDaniel. L'auteure leur donne une voix, une humanité, une réalité alors que les autorités ferment les yeux, comme indifférent, sur ces crimes perpétrés sur ces « filles perdues ».
J'avais été très touchée, très émue à la lecture de Betty (je n'avais par contre pas accroché à son roman suivant L'Eté où tout a fondu). Avec du côté sauvage, j'ai retrouvé le même procédé que dans Betty : la terrible réalité est transformée et magnifiée par la poésie et l'imagination, et la capacité à voir la beauté partout. Arc et Daffy sont 2 soeurs jumelles, filles de parents drogués, dans un contexte sordide. Leur grand-mère Mamie Milkweed leur apporte la lumière, la poésie, la magie de la nature. Elles grandissent tant bien que mal, entourées par la laideur, les araignées, la rivière et les fumées de la papeterie. Elles se soutiennent mutuellement, l'une étant la moitié de l'autre. Leur destin et celui de leurs amies Thursday, Violet, Indigo, Harlow et Sage Nell sont terribles et il faut bien s'accrocher pour certaines scènes particulièrement difficiles à soutenir. Mais l'ensemble est tellement plein d'humanité, de beauté dans la laideur, de solidarité entre ces femmes, qui n'ont d'autre choix que de s'accrocher l'une à l'autre, quand le reste de la société les a abandonnées, que finalement on en ressort secoué mais pas abattu. Un roman féministe, avec des personnages de femmes qu'on n'oublie pas.
Commenter  J’apprécie          80
Un roman envoutant d'une puissance rare.
Tiffany Mc Daniel arrive à allier la poésie de l'imagination et des rêves de ces femmes à la noirceur de leur vie : pauvreté, dépendance à la drogue et violence des hommes. Un livre dont il est difficile de sortir tant on reste imprégné par la tragédie des destins et la beauté de l'écriture. Un roman incroyable jusqu' à sa fin.
Commenter  J’apprécie          80
Si vous avez déjà lu McDaniel, vous avez d'une manière ou d'une autre été frappé par « Betty ».
Vous avez soit adoré, subjugué par tant de beauté ou vous avez détesté, déstabilisé par tant d'atrocité.
Parce que McDaniel lorsqu'elle écrit, elle y va à fond. Elle ne s'inquiète pas du coeur du lecteur.
Elle conte la vraie vie, avec ses beaux moments mais aussi ses violences.

Un troisième ouvrage tant attendu. On a bien sûr la peur d'être déçu.
Betty, ce chef-d'oeuvre, ne sera jamais détrôné.
Qu'est-ce qu'on peut écrire après ça ?
La réponse est : du côté sauvage.
L'autrice nous prouve que le talent, ça ne se perd pas, ça se taille, se bonifie.

L'Ohio, toujours l'Ohio. McDaniel n'est bien qu'au coeur de ses terres.
Elle construit : « du côté sauvage » en s'inspirant d'un fait divers qui glace le sang. En 2015, 6 femmes de Chillicothe sont portées disparus. Certaines étaient amies et partagent deux points communs : l'addiction et la prostitution.
Autour de cette histoire, McDaniel va construire la sienne, la nôtre. Celle qui rend honneur à ces femmes disparues. Celle qui les respectent, qui raconte leur quotidien, leur enfer autant que l'idée de leur paradis.

Un ouvrage où les femmes règnent en reines. Où les sorcières chassent les araignées, où les enfants ont le droit de rêver, où un monde doux peut exister par-dessus la noirceur du quotidien.
Un roman aussi sombre que lumineux, qui, lorsqu'on lit entre les lignes, nous encourage à voir le positif dans chaque situation. le côté beau comme l'opposé du côté sauvage.

McDaniel a ce génie qui pousse à philosopher. A respecter les rites et les croyances. A chuchoter dans un monde où tout le monde veut crier. Ce fait divers, il a existé. Dans les médias, à la télévision, dans les librairies. Mais j'aime à penser qu'il n'a jamais existé comme ça. Avec respect, en mettant ces femmes à l'honneur. Ces femmes qui avant de tomber, savaient marcher le menton levé. Chaque femme a été une enfant. La vie prend un tournant différent pour celles qui ont plus de cailloux dans leur chaussures.

Ce livre est dur. Il n'est pas pour tout le monde. Il faut accepter la part d'ombre de chaque personnage, le côté sauvage, pour découvrir le côté beau.
Encore une fois, un coup de maitre. Une imagination de taille pour enrober des problématiques actuelles. Un livre qui transpire la sororité. Un livre qu'on oublie pas.
Commenter  J’apprécie          81
A Chillicothe, Ohio, ville ouvrière nimbée perpétuellement d'un nuage nauséabond, (sur)vivent Arc et Daffy, deux soeurs jumelles aux yeux vairons, "les deux moitiés de la même."
Leur père est mort. Leur grand-mère vient d'être tuée. Leur mère et leur tante, avec qui elles vivent, sont junkies et prostituées.
Leur avenir semble tout tracé...

Dans leur monde qui n'est fait que de misères, dépendances et violences, la rivière a une voix. Cette rivière charrie des corps de femmes, trouvées par Arc, et dont les rapports d'autopsie sont aussi singuliers qu'évocateurs sur ce que subissent les femmes, parce que femmes. L'autrice dédie d'ailleurs son roman à six victimes qu'on y a retrouvées.

Tiffany McDaniel n'a pas son pareil pour donner voix aux laissés-pour-compte, à ceux que l'on ne voit pas, que l'on préfère ne pas voir, ne pas entendre, ceux qui disparaissent, qu'on le sache ou pas, sans qu'on s'en émeuve.
Elle explore les fragiles lignes entre la dépendance et l'indépendance, et les polysémies de ces mots, la sororité comme la transmission, le déterminisme comme l'humanité

Dans la lignée de Betty, que j'avais tant aimé, et dont on retrouve quelques éléments et atmosphères, le récit est dur, brutal, féroce et pourtant magnifiquement porté par une écriture lyriquement lumineuse et sensoriellement troublante.

Venez regarder "du côté sauvage" et sur son envers, ce qu'il cache, pour changer de perspective.
Lisez ce roman.
Et relisez-le.
Vraiment !
Commenter  J’apprécie          70
Arc et Daffy sont jumelles, chacune avec un oeil bleu et un oeil vert. Arc, décédée est la narratrice de leur histoire qui se passe dans un coin paumé des États-Unis.

Un endroit où la beauté coïncide avec la plus pure laideur. La beauté de leur enfance auprès de leur grand-mère, de la tendresse de cette dernière et puis....

Le monde qui s'effondre peu à peu sous la poussière et les odeurs de l'usine de papier d'à côté.

On suit avec horreur la déchéance des jeunes filles auprès d'une mère et d'une tante toxicomanes et prostituées, les coups, les viols, la maladie... avant qu'elles même ne succombent à l'appel de l'héroïne et que les rêves d'en sortir s'évanouissent.

On découvre également leurs amies, qui disparaissent les unes après les autres, emportées par la rivière par des mains inconnues.

j'avais lu les deux premiers livres de cette autrice et je connaissais donc plutôt bien cet univers sombre. J'ai pourtant été surprise par la noirceur de ce roman. Âmes sensibles s'abstenir.

La poésie des mots est utilisée ici pour décrire l'horreur la plus absolue. Car Tiffany McDaniel sait écrire, sait décrire et je n'ai pû stoper ma lecture malgré le mal qui s'en dégage.

J'ai été fortement émue par les deux soeurs bien sûr, dérivant au gré du courant qui subissent toute l'horreur possible et imaginable dès leur plus jeune âge.

J'ai aimé les rapports qu'elles entretiennent avec leurs amies prostituées, leur envie de les retrouver et de ne pas les oublier.

Elles sont toutes d'ailleurs très atypiques et attachantes, leur santé mentale s'échappant par petits bouts.

Inspiré d'une histoire vraie, ce récit, âpre, dur et cruel n'est pas forcément à mettre entre toutes les mains mais si vous avez le coeur bien accroché, n'hésitez pas.


https://www.facebook.com/unhiboudanslabibliotheque

https://www.instagram.com/un_hibou_dans_la_bibliotheque/
Commenter  J’apprécie          70
. Un roman bouleversant. Partant d'un fait divers dans la petite ville des États-Unis de Chillicothe où des femmes ont disparu, Tiffany mac Daniel va y imaginer la vie de jumelles, essayant de d'évoluer dans un.monde hostile.
Même si je l'ai trouvé moins accessible que son dernier roman au début de l'intrigue, la puissance d'écriture de l'autrice emporte le lecteur. Une qualité littéraire, qui fait apparaitre parfois côte à côte, le réel le plus glauque et le plus merveilleux des rêves,. Magnifique
Commenter  J’apprécie          70
Encore une fois transportée par la magnifique écriture lyrique de l'auteure, cette capacité à dépeindre la misère de façon poétique.
C'est sombre et beau à la fois , et comme ses précédents livres je ne suis pas sortie indemne de cette lecture.
Du côté sauvage, c'est avant tout un magnifique roman inspiré d'une histoire vraie " les 6 de Chilicothe " six femmes disparues dans l' Ohio entre 2014 et 2015 et qui reste à ce jour un mystère non résolu.
Tiffany McDaniel leur rend le plus beau des hommages au travers de l'histoire de deux soeurs jumelles Arc et Daffie,nées de parents drogués dans une ville où la pauvreté, la prostitution et la misère règnent. L'auteure dresse le portait de ses personnages feminins avec une touche sublime d'humanité que le monde semble leur avoir enlevé.
J'avoue avoir eu un peu plus de mal à entrer dans l'histoire par rapport à ses deux romans précédents, mais je ne regrette absolument pas d'avoir persisté parce qu'au fil des pages ça a été d'une claque monumentale.
Commenter  J’apprécie          70
Si il n'y avait qu'un seul mot pour définir
"Le côté sauvage" de Tiffany McDaniel, ce serait le mot SORORITÉ.
Cela a été une évidence au milieu du roman, il a resonné dans ma tête, et je me suis dit : Voilà, c'est ça la sororité !
Les femmes de cette douloureuse histoire traverseront les épreuves les plus terribles que la vie peut réserver lorsque l'on naît du côté sauvage. le côté d'un grany square où l'on aurait pas cacher les fils...

Elles connaîtront les araignées, les "johns", les paradis artificiels et malgré cet enfer quotidien, elles sont là, les unes pour les autres, elles veillent les unes sur les autres, elles se protègent, elles partagent des moments de véritable communion, elles s'aiment d'un amour pur, sincère et inconditionnel.

Voilà. Voilà ce m'évoque "Le côté sauvage".

Arc et Daffy les flamboyantes jumelles et leurs amies, leurs soeurs de coeurs Thursday, SageNell, Violet et Indigo ont brillé par l'amour qu'elles se portent les unes aux autres, ce lien magique au delà de tout.

Les mots de Tiffany McDaniel sont d'une poésie sauvage.
C'est un ruban de dentelle qui s'insinue entre chaques lignes, chaques phrases, chaques mots.
Et , doucement, le ruban s'effiloche, se déchire et il vous explose le coeur, l'esprit et l'âme.

"Le côté sauvage " est un sublime roman, dont je n'oublierai jamais ses Magnifiques Héroïnes.

Ma plus belle et meilleure lecture de cette année 2024.
Commenter  J’apprécie          70
Après « Betty » et « L'Été où tout a fondu », Gallmeister vient d'éditer le nouvel opus d'une voix récente et singulière des lettres nord-américaines qui fait penser à l'immense Joyce Carol Oates.
Tiffany McDaniel s'est inspirée de faits réels pour composer son roman très sombre.
Entre mai 2014 et mai 2015, six femmes ont disparu dans la petite ville de Chillicothe (Ohio). Les cadavres de certaines d'entre elles ont été retrouvés dans une rivière.
En dédiant son roman de plus de sept cents pages aux victimes, l'autrice leur offre une visibilité et une humanité.
Daffy et Arc, la narratrice, sont jumelles. Elles vivent dans une petite maison en parpaings avec leur mère et leur tante. Leur père est mort d'une overdose alors qu'elles avaient six ans.
Les adultes se prostituent pour payer leurs doses d'héroïne. le reste du temps, la mère le passe vautrée sur son lit alors que la tante est affalée devant la télévision.
Les fillettes grandissent sans règles, sans amour et sont les cibles des insultes des deux femmes incapables de les protéger d'un pédophile qu'elles surnommeront l'araignée, celle qui tisse sa toile pour enfermer et dévorer l'enfance innocente.
Elles trouvent refuge auprès de leur merveilleuse grand-mère, une conteuse hors pair adepte de rituels d'un autre temps qui embellit un quotidien bien sombre.
Le lien puissant qui les unit va les aider à grandir sans souffrir de la solitude et leur passion pour la terre qu'elle fouille et les histoires pour Arc et pour l'eau et la poésie pour Daffy va les maintenir dans une forme d'insouciance.
Des amitiés solides avec d'autres filles de leur âge seront une arme pour lutter contre les prédateurs sexuels et les bourreaux que sont tous les hommes selon elles.
Devenues adultes, l'éducation toxique qu'elles ont reçue va les rattraper. Comme leurs parents elles se drogueront. Comme leur mère elles se prostitueront « pour se payer encore de la came » . Elles sont assignées à résidence avec aucun espoir de fuite. Alors elles rêvent et s'imaginent un autre destin.
C'est en 1993, alors qu'elle a vingt ans, qu'Arc découvre, flottant dans la rivière, le corps atrocement mutilé de la première victime du serial killer. L'inquiétude s'empare du groupe d'amies, proies toute désignées parce que femmes, pauvres et inutiles.
Si « Du côté sauvage » est un livre d'une grande noirceur par son absence d'espoir, son onirisme, sa poésie, ses métaphores, son écriture brûlante lui confèrent une grâce que la fin surprenante et poignante rend encore plus prégnante.
Dommage qu'il soit parfois un peu répétitif.

EXTRAITS
Nous étions les soeurs des roches et des vagues.
On arpente des rues qui puent l'essence le matin et la pisse le soir.
Difficile d'imaginer qu'il était né autrement que dur et laid.
La plupart des filles, par ici, ont leurs propres araignées, leurs loups et leurs chiens enragés. Si seulement on pouvait recommencer. Repartir de zéro avec notre virginité, et décider de la façon dont elle serait dévorée.
Rien ne va pousser ici […]. Rien, à part d'autres croix à porter.
Ce qui toujours semble devoir durer, ce sont les malheurs du passé.
On pue […]. C'est l'odeur de toutes les promesses qu'on a pas tenues.
Lien : http://papivore.net/litterat..
Commenter  J’apprécie          73





Lecteurs (1236) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2901 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}