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Nous voici avec le grand écrivain John McGahern au fin fond de la campagne irlandaise chez les Ruttledge, dans le County Leitrim, tout près de la frontière de l'Ulster. Parti jeune travailler en Angleterre, Ruttledge décide de rentrer au bercail avec sa femme Kate, rachetant une vieille maison par l'intermédiaire de son oncle le vieux Shah. Ils vivent près d'une ville, à côté d'un lac, entourés d'une communauté rurale bigarrée, aux personnages singuliers.
Ils ont des relations pas toujours facile à comprendre, ils s'embrassent sur la bouche,
jouent aux fermiers ou à l'entrepreneur, ont un lien pas très clair à la politique et la religion et passent leur temps à déguster des sandwichs arrosés au whisky et au thé. Le hautain Shah, le déstabilisant Patrick Ryan, le trop bavard et curieux Jamesie, l'étrange et glouton Bill Evans, l'infernal violeur, coureur de jupons John Quinn, le trop honnête et trop franc Frank Dolan....sont quelques uns des caractères qui gravitent autour du généreux et serviable Ruttledge. Dans cette existence calme, l'irlandais reste quand même imprévisible. "Un irlandais , on ne sait jamais ce qu'il va faire dans l'instant qui suit. Et le pire, c'est qu'il y a de fortes chances pour que lui-même ne le sache pas davantage ". Des irlandais dont l'auteur prend son temps pour nous les faire connaître et nous y attacher. Quand aux personnages féminins, elles sont bien chouchoutées.
.

Pas vraiment de trame particulier dans ce livre, composé d'anecdotes de la vie quotidienne racontées avec beaucoup de tendresse et un zeste d'humour, dans le contexte d'une nature grandiose. Mariages, décès, arrivées, départs et quelques affaires entrecoupent ce quotidien paisible en apparence, que l'auteur agrémente de détails amusants comme ceux vestimentaires,”Il portait un costume en laine peigné bleue. Sa cravate était rouge, et sa chemise blanche...”. Il effleure aussi la politique et sa violence se référant au conflit protestant-catholique, le système des classes et le poids de la religion. Un monde où les gens semblent avoir accepté leur destinée sans se poser trop de questions, et pourtant.....
John McGahern ( 1934-2006 ) est un de mes auteurs de prédilection Celui-ci étant son dernier roman avant qu'il nous quitte définitivement, j'espère qu'il a été enterré la tête à l'Ouest.

"Il s'endort la tête à l'ouest...pour qu'à son réveil il se lève face au soleil....Nous croyons à la résurrection des morts."




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Une année sur les bords d'un lac dans le Nord-Ouest de l'Irlande. Quelques maisons éparses sur les rives sont habitées, d'autres, abandonnées depuis longtemps, s'écroulent. La ville est à plusieurs kilomètres. le récit est centré sur les Ruttledge, un couple revenu s'installer au pays depuis plusieurs années. Autour d'eux gravite une galerie de personnages : un couple de fermiers et amis proches, un oncle riche et taiseux, un vieux valet de ferme exploité par ses patrons, un voisin prédateur de femmes, un maçon qui laisse le travail toujours à moitié fait. Les détails qui font les saisons sont décrits par petites touches, régulièrement. La couleur des eaux du lac, le bruit des oiseaux, les feuilles des arbres. Il ne se passe pas grand chose, autour du lac. Et si c'était ça, le bonheur?

Cette lecture est déconcertante, l'auteur réussit à nous coller à son texte malgré un manque d'action flagrant. le fil narratif est très ténu, et pourtant, il nous tient. On se prend, comme les personnages, à attendre les nouvelles apportées par les voisins, à s'inquiéter des caprices du temps sur les récoltes, tous les évènements qui marquent une année dans ce coin reculé de l'Irlande.
Le point de vue narratif m'a semblé un peu maladroit au début, le narrateur ne nous apporte aucun élément de compréhension du contexte, hors des conversations entre personnages. On ne sait pas où on est, quelle est l'époque, qui sont ces gens. le procédé est un peu lourd au début du roman car les personnages sont obligés de livrer une grosse quantité d'information quant au contexte, dans une conversation de tous les jours, ce qui n'est pas naturel. Une fois la période d'introduction passée, la narration fonctionne de manière beaucoup plus fluide.

Au final un roman à conseiller à des lecteurs patients, qui ont envie de découvrir le monde surprenant et apaisant de John McGahern.
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That They May Face The Rising Sun
Traduction : Françoise Cartano

Extraits

Personnages

J'ai lu quelque part que ce roman au titre si poétique était le plus optimiste, le moins désenchanté de son auteur - peut-être le plus apaisé. Et c'est vrai que le rythme en est lent, paresseusement bercé par le cycle des saisons (une année entière en fait), au coeur d'une Nature comme oubliée, près d'un lac dont l'un des personnages-phare, Jamesie, aime beaucoup à faire le tour.

McGahern met à profit de cette existence si calme, troublée seulement par les grandes ventes de bétail annuelles ou le retour d'un exilé à la terre qui l'a vu naître, pour nous dresser le portrait d'une Irlande rurale à prédominance catholique où chacun connaît son voisin, le critique quand il le faut et le soutient de même mais où, aussi, personne ne renie les racines communes.

Depuis les Ruttledge - lui est du coin mais son épouse vient des USA - simplement préoccupés de vivre la vie dont ils rêvaient alors qu'ils se traînaient encore de métro en métro, jusqu'à Jimmie Joe McKiernan, ancien membre de l'IRA et tenancier de bistrot, en passant par l'attachant Bill Evans, l'excentrique Jamesie et son épouse, Mary sans oublier l'oncle de Ruttledge, surnommé "le Shah" et le hautain et déstabilisant Patrick Ryan, tous sentent qu'ils appartiennent à une même espèce, à un même pays. Pour le meilleur comme pour le pire.

Et tous se retrouveront donc, à l'issue du roman, autour de la dépouille de Johnny, le frère de Jamesie, revenu mourir au pays et qui sera, selon l'ancienne coutume, inhumé la tête tournée vers l'est afin que, au jour de son réveil, il puisse voir le soleil se lever avec lui.

"Pour Qu'Ils Soient Face Au Soleil Levant" est un livre qui se lit comme on déguste un bon whisky (ou une crème de whisky Wink ), devant un bon feu bien chaud, à l'heure où les souvenirs et la nostalgie se sont installés avec la nuit. le chat ronronne dans un coin, le chien dort sur le tapis, la pendule tictaque dans les ténèbres du couloir, dehors, le silence s'est fait et le lecteur, livré à sa mémoire, tend l'oreille pour percevoir, dans le lointain, le pas feutré du Temps qui passe.

Un beau récit, subtil, parfois déroutant, à ne réserver cependant, je pense, qu'aux inconditionnels de l'Irlande et de la Celtie en général. ;o)
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Il y a des lectures qui vous "salissent" et vous feraient regretter de savoir lire; avec ce livre, c'est exactement le contraire !
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J'ai tenté de lire ce livre par curiosité, car il était irlandais et j'avais envie de découvrir, mais je fus déçue.
Par sa longueur, la multitude de description des situations, personnages qui n'en finissent pas, et cette impression de ne parvenir à rien.
Je me suis ennuyée rapidement et ai au final décidé de laisser tomber. Par le passé, j'aurai continué jusqu'à la fin, mais je ne peux plus, car je n'ai plus envie de perdre mon temps à lire quelque chose qui ne me convient pas et m'ennuie.
Je passe peut être à côté de quelque chose, sauf peut être de mon désir de ne pas perdre plus de temps vis à vis d'un roman qui ne m'emporte pas du tout.
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