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Essential Black Panther tome 1 sur 1

Billy Graham (Illustrateur)
EAN : 9780785163237
528 pages
MARVEL - US (23/05/2012)
4/5   1 notes
Résumé :
Embark on an expedition into the heart of Marvel's dark continent! Join T'Challa, King of Wakanda - AKA the Black Panther - as he fights to uphold peace and justice in both his own African kingdom and the urban jungle of New York City. Experience the thrills as one of the Marvel Universe's noblest knights-errant takes on everything from hate mongering heels to futuristic frog time machines, as brought to you by the inimitable imaginations of some of comicdom's most ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend les épisodes 6 à 22 et 24 de Jungle Action parus entre 1973 et 1976, écrits par Don McGregor, ainsi que les épisodes 1 à 10 de Black Panther parus en 1977/1978, écrits et illustrés par Jack Kirby. Cette réédition est en noir & blanc.

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*** Jungle action ***

Panther's Rage (épisodes 6 à 18) - T'Challa (Black Panther) est de retour au Wakanda l'état (fictif) dont il est le souverain. Il est revenu avec Monica Lynne, une chanteuse soul, rencontrée à New York. Il doit faire face à Erik Killmonger qui a décidé de le destituer par la force, et qui a réuni autour de lui une équipe de soldats et d'individus doués de capacités surnaturelles. T'Challa découvre également que ses sujets sont déchirés entre le mode de vie ancestral et la technologie moderne développée grâce au vibranium, un minerai (fictif) précieux dans l'univers partagé Marvel.

Épisodes 19 à 22 & 24 - T'Challa et Monica Lynne sont de retour aux États-Unis, en Géorgie. Monica découvre que sa soeur s'est suicidée, ou a été assassinée, et qu'une branche extrémiste du Ku Klux Klan sévit dans la région.

Dans les années 1970, la maison d'édition Marvel Comics bénéficie de l'arrivée de plusieurs scénaristes ayant grandi en lisant des comics Marvel, et disposant d'un bagage culturel les incitant à repousser les conventions du genre : Doug Moench, Steve Gerber, Jim Starlin, etc. Avec quelques autres, Don McGregor mérite d'être intégré à cette liste. Il explique qu'il était un peu choqué que le mensuel Jungle Action perpétuait une vision colonialiste vis-à-vis des africains, avec des histoires où les bons blancs civilisés apportaient de l'aide aux pauvres sauvages. C'est ainsi qu'il hérite de la responsabilité de créer une histoire basée sur T'Challa et se déroulant en Afrique.

McGregor réussit la gageure de dépeindre le Wakanda comme un pays écartelé entre tradition et modernité, sans se contenter de clichés d'un autre âge. En filigrane des combats de T'Challa, le lecteur comprend que la manne financière apportée par le vibranium a permis au gouvernement de T'Challa d'acquérir un niveau technologique très élevé en très peu de temps. du coup, il s'est creusé un fossé entre les habitants de la capitale acclimaté à la civilisation moderne, et les campagnards de la brousse respectant encore un mode de vie traditionnel et ancestral. de manière tout aussi convaincante et organique, McGregor montre également l'impact de ce mode de vie moderne sur les valeurs des individus.

Ces thèmes sont abordés en filigrane ; le récit se focalise sur les épreuves de T'Challa qui affronte les hommes de main de Killmonger les uns après les autres. McGregor se plie aux contraintes de la publication mensuelle en racontant une histoire à chaque épisode (en 17 pages à l'époque), tout en constituant un récit au long cours. Il utilise quelques codes propres aux récits de type "pulp" se déroulant dans la jungle, tels que les grands singes, les bêtes sauvages agressives, les montagnes enneigées, et même les dinosaures miraculeusement rescapés, sans que cela ne tire son récit vers le bas. Épisode après épisode, T'Challa subit blessure sur blessure. Prise une par une, ces épreuves physiques augmentent fortement l'intensité dramatique du récit, cumulées sur les 12 premiers épisodes elles finissent par faire beaucoup pour un seul homme.

Enfin McGregor a recours à des cellules de texte copieuses pour commenter les actions. Elles lui permettent à la fois de compléter l'ambiance portée par les dessins, et d'apporter des précisions sur l'état psychologique des personnages. Il s'en sert habilement pour étoffer les relations entre les personnages, et cela lui permet de montrer T'Challa et Monica se comporter comme des adultes dans leur relation amoureuse. D'un autre coté, ces textes copieux constituent un des aspects narratifs les moins réussis car McGregor obéit à une règle de l'époque qui exigeait que ces textes soient le plus fleuri possible pour faire littéraire. Cela aboutit à une narration lourde plus portée par le texte que par les dessins, assez laborieuse. L'autre défaut principal de "Panther's rage" est que la résolution, tout aussi logique qu'elle soit, est vraiment très, très abrupte. Il est possible que McGregor ait été tenu par des contraintes éditoriales et des ventes trop faibles. D'ailleurs la deuxième histoire s'achève brutalement en plein milieu sans résolution. Il faudra attendre 1980 pour qu'Ed Hannigan termine l'histoire dans le mensuel "Marvel premiere".

Les 3 premiers épisodes sont illustrés par Rich Buckler qui avait déjà travaillé sur les séries Fantastic Four et Deathlok. Il utilise un style plutôt réaliste (et même très réaliste pour l'époque), avec un encrage soigné et efficace de Klaus Janson. Buckler réussit à rendre crédible le Wakanda écartelé entre modernité et tradition. Après un épisode illustré par Gil Kane, la série est reprise par Billy Graham, encré d'abord par Janson puis par Bob McLeod. Graham officie dans un style tout aussi réaliste avec un niveau de détail plus important. Il est possible de détecter de ci de là des approximations quand il n'a aucune idée de la réalité des choses (le pont suspendu par des lianes qui est bombé vers le haut, au lieu de subir les effets de la pesanteur vers le bas). Passées ces quelques maladresses, ses dessins se regardent avec plaisir. Il sait à la fois mettre en valeur les exploites physiques de Black Panther, la souffrance humaine, et les moments entre être humains normaux.

Ces histoires se (re)lisent avec plaisir car elles disposent d'une approche intelligente et adulte de la narration, malgré quelques défauts (textes trop importants et ampoulés et représentations parfois maladroites). 4 étoiles.

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*** Black Panther 1 à 10 ***

L'histoire commence en plein milieu de l'action. T'Challa (Black Panther) et Mister Little entrent dans la demeure d'Alfred Queeley pour découvrir qu'il a été assassiné. Il tient encore dans sa main une grenouille de laiton, un bibelot ayant appartenu au Roi Salomon. Cette dernière est en fait un appareil très sophistiqué capable de déplacer n'importe quel être vivant de son époque pour le ramener à l'époque actuelle. C'est ainsi qu'un usage peu précautionneux aurait conduit au déplacement d'un dinosaure dans un petit lac écossais du nom de Loch Ness. Black Panther se retrouve à chercher la tombe du Roi Salomon pour trouver la deuxième grenouille de laiton qui permettra de renvoyer à son époque un encombrant homme en provenance de six millions d'années dans notre futur. Black Panther devient malgré lui le pion dans une partie jouée par des collectionneurs sans scrupules aux ressources illimitées. Après ces aventures, il lui reste encore à essayer de regagner le Wakanda.

En 1970, Jack Kirby quitte Marvel et va travailler pour DC où il crée la mythologie du Fourth World, ainsi que d'autres séries telles que The Demon, Kamandi, the last boy on Earth, O.M.A.C., ou encore The Losers. En 1976, il revient chez Marvel avec des séries comme Devil Dinosaur, Eternals, ou encore Machine Man. Il reprend également Captain America et Black Panther.

Par opposition aux épisodes à tendance réaliste de Don McGregor et Billy Graham, Jack Kirby s'empare du personnage, ne garde que quelques allusions aux Wakanda, son costume et ses mouvements de panthère, et il le projette dans une aventure à grand spectacle inspirée des pulps les plus débridés. L'imagination est au pouvoir, la science-fiction fait bon ménage avec les mythes et légendes et les civilisations disparues. Kirby invente une galerie de collectionneurs haut en couleurs : Mister Little, Pincess Zenda, le conte Andreas Zorba, le colonel Nigel Pigman et Silas Mourner. À peine cette histoire de grenouilles résolues dans le tombeau démesuré du Roi Salomon, que Black Panther se retrouve contraint et forcé de se mettre à la recherche de la fontaine de Jouvence. C'est reparti à la recherche d'une autre civilisation oubliée et de ses merveilles technologiques, pendant qu'au Wakanda le demi-frère de T'Challa usurpe le pouvoir. Impossible de résister à l'énergie déployée dans ces tribulations, à l'exotisme de cette anticipation décomplexée. Et derrière le mélange composite de légendes et de science-fiction, le lecteur retrouve quelques thèmes chers à Kirby, tels que l'importance du passé pour le temps présent, et l'hypothèse amusante d'anciennes civilisations disposant de technologies de pointes. Kirby en profite également pour mettre en scène les conséquences de l'obsession des collectionneurs pour qui la fin justifie les moyens. il ajoute une légère dose d'humour parodique en imaginant une version des 3 mousquetaires composée d'africains.

Ces histoires sont d'autant plus savoureuses pour les jeunes lecteurs comme pour les anciens, que Kirby est dans une forme éblouissante pour les illustrations, avec un encrage en parfaite adéquation de Mike Royer. Tout le savoir faire de Kirby resplendit sur chaque page. On retrouve sa capacité surnaturelle à rendre une texture telle que la pierre ou le métal. Rien que les roches composent une étonnante mosaïque visuelle aussi bien minérale que flirtant avec l'abstraction. Il s'en donne à coeur joie pour donner forme aux technologies fantaisistes qui marient anticipation avec reliques archéologiques, avec une réussite exceptionnelle pour le magnifique chariot ailé. Les costumes des personnages dégagent un exotisme aussi artificiel qu'irrésistible, comme dans un film kitch et naïf. Kirby dépeint tout avec un premier degré entraînant, plein de mouvement, sans en devenir étourdissant.

Pour ces épisodes, Jack Kirby utilise le personnage de Black Panther dans une aventure évoquant aussi bien Indiana Jones qu'une forme de récit fantastique où le merveilleux attend le lecteur au détour de chaque scène. Il mélange allègrement des éléments disparates pour en faire un récit cohérent qui réenchante le monde. À nouveau le lecteur peut croire que notre belle planète abrite de nombreux secrets aussi mystérieux qu'étonnants. le lecteur s'émerveille devant les actions héroïques de Black Panther, plonge dans un monde fantasmagorique riche en surprises. Il découvre une société secrète de collectionneurs à la recherche de trésors mythiques. Il est subjugué par la capacité de ce créateur hors pair à faire du neuf à partir de mythes séculaires.
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