- Mon fils, j'admire ton respect des... traditions, mais je n'ai aucune sympathie pour le rite que tu remets au goût du jour. Celui-là même que mon grand-père s'est donné tant de mal à faire abollir. Pardonne ma franchise, mais je trouve ça barbare et indigne de toi de faire subir une telle chose à l'une des jeunes filles ici présentes.
- Comme j'ai le privilège de ne jamais te complaire, ça ne fera jamais qu'un clou de plus avec lequel je me ferai le plaisir de fermer ton cercueuil.
Très bonne lecture.
Pour le coup, les choses mettent un peu de temps à se mettre en place, mais une fois que l’on comprend où veut aller l’auteure, et ce que signifie le titre, c’est gagné, on ne s’arrête plus.
Je trouve que le Dernier Souffle a des petits airs d’Assassin Royal (c’est une remarque positive) : on suit un jeune orphelin au sein d’une cour médiévale, au service d’un vieux roi pas très en forme, et dont le prince est particulièrement détestable (d’ailleurs, je ne crois pas avoir autant haï un méchant depuis Royal).
Le concept du Dernier Souffle est une chose avec laquelle j’ai beaucoup de mal, c’est notamment ce qui m’avait fait arrêter l’Assassin Royal. Mais au final… c’était hyper prenant, c’est justement cet événement qui fait que l’histoire, sous ses airs de fantasy classique, est si particulière et originale, et je suis définitivement réconciliée avec le concept en question.
Je trouve d’ailleurs la quête identitaire de Wyl très intéressante : sous l’influence du Dernier Souffle, et à force de vouloir se fondre dans le moule, il se perd parfois lui-même, et il semble influencé, à plus ou moins grande échelle.
J’ai donc hâte de voir la suite de ce tome 1, dont la fin promet un changement de point de vue chez Wyl et sûrement (j’espère) une évolution plus sombre de sa personnalité. De plus, j’ai tout un tas de questions en réserve, sur Myrren, son père, Fynch, Filou…. et bon sang, comme je souhaite une mort sanglante et douloureuse à Celimus !
Wyl se laisse glisser à terre et ferma les yeux, attendant que son cœur cesse de battre et que disparaisse la douleur au creux de son estomac. La mort allait être la bienvenue.
Une nouvelle sensation s'empara de son corps. Sans même qu'il en ait conscience, il arqua tout son être sous le coup d'une souffrance fulgurante. Tout d'abord, il se dit que c'était ainsi que la mort devait s'annoncer, mais la peine ne cessait de s'intensifier, au point de lui faire ouvrir les yeux - ses deux yeux étranges aux couleurs dissemblables.
-Lorsque nous aurons terminé ce pour quoi nous sommes venus, je vous remettrai une épée, Wyl Thirsk, et nous nous battrons en duel. Si vous me tuez, vous êtes libres. Et si je vous tue, j'irai chercher mon extravagante récompense.
Wyl réfléchit un instant.
-Mais si je vous tue, qui ira sauver ma sœur ?
-Ah, il y a une faille dans mon plan. Mais vous aussi pouvez aller la sauver. Vous avez la légion avec vous. Rassemblez vos hommes et renversez le roi. Si vous ne le faites pas, il sera la ruine de Morgravia.
-Etranger, je suis le général de la légion de Morgravia. Les mercenaires sont la boue qui colle à mes bottes.
Le mercenaire soupira.
-On peut voir les choses comme ça, mais il semble quand même que nous avons notre utilité dans ce monde, pour exécuter les tâches ingrates que vous autres grands soldats ne voulez pas faire.
Wyl se retourna vivement vers l'étranger.
-Je ne tue pas pour de l'argent, moi !
Romen eut un sourire triste.
-Oh, au bout du compte, nous tuons tous pour des riches et des puissants. C'est juste une question de point de vue, Thirsk.
De toutes les superstitions, sa préférée était l'obligation de porter du violet les veilles de pleine lune.
Notre reine est tout ça et plus encore – toute soie au-dehors avec la solidité du roc au-dedans. Elle est plus forte qu'un homme car elle sait transformer en armes ses charmes de femme.
Ce que les femmes ignorent ne peut pas leur faire de mal.
Enterrer la réalité, c'est comme ça qu'elle se protège de la douleur. Tout le monde ne peut pas être héroïque (…).
- Je ne supporte pas d'être ici, cachée. C'est lâche, Fynch, tu comprends ?
(…)
- Non, Majesté. Je ne comprends pas ce qu'il y a de lâche à vous protéger des assassins – vous l'héritière du trône.