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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un brûlot d'une rare noirceur : lorsque la misère vous fait vendre votre mort à un snuff movie...

Ce roman de 1991 de l'auteur de la série de romans policiers "Fletch" est sans doute à juste titre son plus connu et célébré en France, bien qu'il soit plutôt atypique dans son oeuvre.

La quatrième de couverture de l'édition 10/18 décrit fort justement le contenu : "Il est illettré, alcoolique, père de trois enfants, sans travail ni avenir. Il survit près d'une décharge publique, quelque part dans le Sud-Ouest des États-Unis. Mais l'Amérique ne l'a pas tout à fait oublié. Un inconnu, producteur de snuff films, lui propose un marché : sa vie contre trente mille dollars. Il s'appelle Rafael, et il n'a plus que trois jours à vivre..."

Difficile de sortir indemne de ce roman, brûlot de 190 pages, d'une rare noirceur - pour le lecteur - pourtant présenté sur un ton presque léger - pour le protagoniste, rendant de ce fait encore plus quasi-insupportable le sort qui lui est fait, dans un univers où il ne semble vraiment y avoir aucune issue... La dernière page et le dessin qui conclut le livre sont même, ensemble, un vrai chef d'oeuvre d'humour noir, dans leur brièveté...

Du grand art de romancier noir - et donc social et politique bien entendu. A rapprocher du très réussi "Bienvenue à Oakland" d'Eric Miles Williamson, paru la semaine dernière chez Fayard, et dont je vous dirai quelques mots très prochainement.
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Raphael dernier jour est un de ces romans qui vous marque a jamais.Déchirant,émouvant...J ai meme verser ma larmichette ! C est un des romans qui m a fait ressentir le plus d émotion.
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Avez-vous déjà versé des larmes en lisant un livre?

Avez-vous déjà ressenti une telle empathie pour un simple personnage de roman que votre main a envie d'entrer dans les pages pour le tirer vers la réalité et le sauver?

Si ce n'est pas le cas, jetez-vous sur celui-ci. Mais attention, cette histoire bouleversante et déchirante risque de vous marquer à jamais!

Rafael, 21 ans et trois enfants, illettré et alcoolique, vit dans un bidonville accolé à une décharge aux confins de l'ouest américain. Pour survivre, il fait comme les autres, il fouille la décharge en compagnie des rats pour commercialiser ce qui peut l'être.

Cette zone de non-droit abrite des familles entières, sans avenir,oubliées de tous, ignorées et rejetées. Alors ils boivent. Tous, des enfants aux vieillards. Pour oublier, se réchauffer, parce que c'est comme ça. Rafael ne se souvient même plus du jour où il a commencé. Il ne sait pas vraiment d'où il vient. Tout le monde le surnomme « l'indien », peut-être en est-il un, son propre père dit qu'ils n'appartiennent à personne.

Ce que Rafael sait, c'est qu'il aime sa femme et ses gosses et qu'il ferait tout pour les sortir de ce trou immonde dans lequel ils survivent. L'opportunité arrive, entre deux vodka, au bar où il a ses habitudes. 25000 dollars pour un film, un snuff… 25000 dollars qui pourraient sortir sa famille de la misère. Mais pour les obtenir, c'est sa vie qu'il doit vendre…

Attention, une fois ce livre commencé, vous ne pourrez pas le poser. Si votre sensibilité est exacerbée, abstenez-vous de lire le 3ème chapitre, qui pourrait vous retourner l'estomac, ainsi que le conseille l'auteur en prologue. Mais c'est le coeur et l'âme qui vous seront retournés dans tous les autres chapitres.

Un grand cri d'amour et de dignité, j'en suis encore bouleversée. A lire d'urgence!

Lien : http://lemarquepagedenath.wo..
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J'imagine la scène, un hangar désaffecté, vide, froid, humide. Au milieu une chaise en bois massif, un vestige de l'ancienne chambre d'exécution de l'époque où l'état se débarrassait de ses grands délinquants sur la chaise électrique. A coté, une table en formica. Dessus, une tenaille, une massue, une hache, des ciseaux, des pinces et tout un tas d'instruments de torture. Deux caméras me suffisent. Une posée sur un trépied, pour les plans fixes et une seconde mobile dirigée par mon caméraman attitré.

J'imagine les acteurs, deux gros balourds, ex-furieux de catch qui ont une âme insensible, la haine contre tous et qui écoutent du Hard-Rock à donf. Il me faut en plus un type, plutôt genre paumé, plutôt genre ivrogne. Un gars prêt à tout pour 250 $ (et plus après le film). Quelqu'un de totalement désespéré, genre qui cherche ses racines, genre qui n'en peut plus de cette vie de merde et qui ferait ça pour l'argent, pour sa femme, pour ses trois gamins. Tiens, ce Rafael, ivrogne, illettré et peut-être même indien devrait faire l'affaire.

J'imagine le scénario, Rafael attaché sur la chaise, les deux ours lui arrachent les ongles aux ciseaux, lui scarifient le visage avec un couteau de boucher, lui écrasent un oeil avec la massue, lui scient l'annulaire, puis le majeur, lui coupent les couilles avec une vieille paire de ciseaux rouillées. Il va hurler le pauvre type, il va saigner, il va se chier dessus. Et le public derrière son écran va jubiler, va prendre son pied. Ici, tout sera réel, le sang sera du sang, la merde sera de la merde et ces hurlements à la mort… Oui, Rafael, la mort… Oui, c'est ça le « snuffmovie » tel que je le conçois.

Je n'imagine plus rien. J'arrête les Snuffmovies. L'histoire est trop poignante, trop triste. Rafael a l'air d'un bon gars, mais c'est un type que les institutions américaines ont rejeté – tout comme son père et son grand-père – que la population a repoussé jusque dans cette décharge, près de Morgantown, une ville fantôme sans eau, sans électricité, juste quelques caravanes, et des gars comme lui qui y survivent, qui se contentent des poubelles, de la décharge et de la vodka. Ils sont pour la plupart totalement illettrés, n'ont par conséquent pas de job, pas de perspective, pas d'avenir dans ce bas monde. Alors quand Rafael se voit proposé une heure de torture contre une « promesse » d'argent, il n'hésite pas. Il sait qu'il ne survivra pas – tel est le monde des snuffmovies, il sait que sa tête ne vaut pas grand-chose mais si son extrême souffrance, ses cris et sa merde peuvent rapporter suffisamment d'argent pour que sa femme, ses enfants, son père puissent quitter cet endroit mortuaire. Et même si le prix à payer est la mort de Rafael, l'intrépide.

Je n'imagine pas de lecture plus désespérante, plus déchirante, un hurlement qui transperce le coeur. Les pages respirent la peine, suinte la rage, dégouline de vodka. Je ne m'en remettrais peut-être jamais.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Un livre choc ! Un cri contre l'inhumanité de notre société. Un appel au secours. le désespoir, la misère extrême. Ce livre nous parle un peu de tout cela.
D'un certain côté, il m'a fait penser aux " raisins de la colère" de Steinbeck dans sa dénonciation de la misère. L' auteur sait jouer de l'émotion, son personnage éminemment sympathique, quasi illettré, décide de perdre sa vie pour que les siens gagnent la leurs.
Un livre bouleversant, qui vous " noue les tripes". Personnellement, je lis, pour que de temps à autres, je croise le chemin de ces livres qui vous "remuent". Même si après, on a plutôt envie de lire un livre pour enfants, histoire de sortir de ce cauchemar.
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Il ressemble à un indien, probable, il vit dans la suie, les restes, les bas fonds de la société en Amérique du sud à Morgantown. Ne cherchez pas cette ville. C'est un terrain crasseux jouxtant une décharge. Il a toujours vécu là-bas. Il est marié, fauché, trois enfants, analphabètes, « vodkanologue ». La seule eau potable quand il n'y a pas de bière. Lui et les siens boivent ce qu'il y a. Pour vivre, la communauté se sert de la poubelle du peuple au-delà de la clôture sur les montagnes de verres, de métaux... La santé tient autant qu'elle peut. Il a l'opportunité de savourer une ultime fois le bonheur qu'il pourrait lire sur le visage de sa femme et de ses enfants. Cela semble suspect pour son entourage, ses compagnons de vie, sa famille. Il a trouvé un boulot.

30 000 $ en échange de sa vie. le rôle principal dans un « snuff movies »

Alors, il faut le préciser tout de suite, l'auteur prévient dans l'avertissement aux premières pages du livre :

sur le troisième chapitre qui traite de la pratique du « snuff movies » : « L'auteur se rend bien compte que ce chapitre est particulièrement intense et éprouvant, pour tout ce qu'il exprime sur la cruauté humaine » « … l'auteur est persuadé que les situations et les événements décrits dans ce chapitre servent le propos général du livre... » « … il est souhaitable, d'inclure ce troisième chapitre dans la lecture de l'ouvrage. »

Somme toute, 15 pages sur les 190 pages de ce livre qui pourrait être une fable étant donné que ce type de film barbare décrit est considéré comme une légende urbaine. La violence gratuite au service du voyeur qui finance le vice.

Des liens sont vite fait de mon côté. Un individu qui n'a rien à perdre en apparence et prêt à se sacrifier pour sauver les autres. C'est en Amérique du Sud que la proie est choisie, même si ce n'est pas certain, la future victime est un indien. J'y voyais une allusion à une histoire chargée et douloureuse du peuple amérindien entre autres. J'y vois une image de la pauvreté de l'Amérique latine toujours exploitée, gérée par les États-Unis. le rôle du gardien de la décharge interprète bien ce symbole d'exploitant et exploité. Pour finir l'usage de MC Carthy pour nommer le patron, un anarqueur, qui engage l'indien. le nom du sénateur à l'origine de la chasse aux sorcières, maccarthysme entre 1950-1954, et qui évincé se noie dans l'alcool quelque mois avant de mourir. Un contraste contradictoire, j'y voyais le fripon de l'histoire dans le roman qui porte le nom de celui qui combattait l'escroc en haut lieu à une époque.

En si peu de page tellement de thèmes sont abordés. La jalousie, l'aubaine pour enrober une vérité simple. L'insolence de l'homme averti, son abus de confiance, l'hypocrisie d'un état et des gens qui y vivent, la simplicité sans complexe, l'honnêteté désintéressée l'appât favori de l'homme cupide.

L'indien, c'est Rafael qui signe RAEL. Les derniers jours de Rafael avant sa mise à mort. Rafael signifie « Dieu guérit », il essaie d'ouvrir les yeux des siens pour guérir ce qui ne peut l'être, l'innocence...peut-être. Ces jours, ont des airs des derniers instants du christ, un dernier repas, la trentaine, ni haine ni animosité, il veut voir le bonheur une seule fois. Cela n'a pas de prix.
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J'ai vu ce livre hier à la FNAC, au cours d'un de mes très rare périple là-bas. C'est d'abord la couverture qui a attiré mon regard, ce crâne d'homme nu, fragile, légèrement penché sur le côté, et cette ampoule qui projette une lumière mauvaise, crue, agressive! Je me suis dit, mmm, là, on tient un bouquin qui doit aller d'une manière ou d'une autre à l'essentiel. Je ne me suis pas trompée, et je l'ai lu cette après-midi d'une traite, chose que j'ai peu souvent l'occasion de faire faute de temps.
L'ambiance et la teneur du livre sont dès le début esquissées lorsque l'auteur signale que ce qui est raconté dans le troisième chapitre "est particulièrement intense et éprouvant, pour tout ce qu'il exprime de la cruauté humaine, qu'elle soit effective ou intentionnelle, d'autant plus qu'il rajoute dans ce court préambule "qu'il aurait souhaité ne pas avoir à l'écrire." Étrange aveux.
J'ai tout lu, et me suis bien pris une baffe dans la gueule, mais que je m'y attendais et comme j'ai bien fait!

Rafael, vingt et un ans, illettré, père de trois enfants, vit dans une roulotte aux abords d'une décharge publique baptisée Morgantown, où les habitants de la ville toute proche viennent jeter ce dont ils n'ont plus besoin. Les familles qui vivent là subsistent en prenant dans la décharge ce qui peut être revendu, ou réutilisable.

"La famille de Rafael, comme toute la population de Morgantown, avait besoin d'argent pour survivre, ils avaient plus besoin de nourriture encore que de la présence de quiconque: pour se déplacer, quitter la ville, trouver du boulot et des endroits où s'installer, aller vivre là où les fonctionnaires, le fric, l'aide sociale, et les excédents alimentaires n'avaient pas totalement disparu. Rafael n'avait pas de réponse à toutes ces questions. Il n'avait jamais su quoi faire, pour lui et sa famille. Exister, c'était un truc qui lui était tombé dessus, comme ça. Et sa réaction, pas pire qu'une autre, avait été de boire pour oublier la faim et la douleur (...) (page 56)

Il n'a pas de travail, mais possède un numéro de sécu, et avoue qu'il n'a jamais cessé d'essayer de trouver un emploi, sans jamais conclure. Jusqu'au jour où un étrange inconnu, pseudo producteur de films, lui propose de "tourner" dans son prochain film en donnant sa vie contre trente mille dollars. le film est un snuff movie, un de ces films que l'on peut hélas trouver sur internet, ou acheter je ne sais où illégalement, enfin des horreurs sans nom pour tarés psychopathes.

Le personnage de Rafael est absolument dépourvu de tout sentiment mauvais, il est d'une naïveté incroyable, et d'un courage extraordinaire. En lisant, je me disais que l'on avait affaire à une sorte de figure christique, à un Jesus moderne, prêt à se sacrifier pour permettre aux siens de partir loin de leur malheur. Par ailleurs,Gregory Mc Donald dresse un portrait au vitriol de notre monde moderne, où coexistent en bordures des grandes agglomérations des poches de misère où les gens n'ont ni eau courante, ni électricité, ni aucun moyen de subsistance, hormis leur débrouillardise et leur entraide.

"Au fond de lui même, il songea (...) qu'avec cette vie là, il n'avait aucune chance. Il ne savait pas bien comment ça c'était goupillé mais voilà: maintenant il avait femme et enfants, trois. Et tout ce beau monde avait besoin de tas de choses, manger, s'habiller pour aller à l'école,(...) de petites attentions, des présents, des jouets pour montrer qu'on les aime, tant de choses vues et revues dans les vitrines, tant de choses inaccessibles. (p.55)

Ainsi, comme le dit Rafael :"je vaux davantage mort que vivant" (p.60).
Puisqu'il ne voit que cette solution, il signe le " contrat" qui n'est en réalité qu'un bout de papier sans valeur, qui l'engage à se faire tuer pour sauver les siens. C'est terrible, car on sait très bien que sa femme ne touchera sans doute jamais l'argent, mais on voit la misère sous son vrai jour, l'exclusion gratuite et régulière que subit cet homme et sa famille, et l'on se dit qu'il n'a peut être pas tort de penser qu'il n'a pas d'autre avenir.

Ce livre est terrifiant, touchant, extrêmement bien écrit et brut. Il faut le lire d'un coup, ne pas s'arrêter sous peine de ne pas avoir le courage de le reprendre en main. Malgré les horreurs et la misère décrites, on se rend aussi compte que c'est en trouvant l'extrême pauvreté que les habitants de Morgantown ont retrouvé un peu de chaleur et d'humanité, car bien que dépourvu de tout, malades, rejetés et affamés, ils sont là les uns pour les autres et s'entraident sans cesse dès que cela est nécessaire. On a juste l'impression qu'ils sont à jamais bannis de "notre" société dite civilisée et humaine. Un petit dérapage et ils ont fini au fond de ce ravin, sans aucun autre espoir que la mort pour en sortir.

"Les gens des environs considéraient ceux qui vivaient dans le ravin comme des sans-abris. (...)Les habitants du ravin ne se considéraient pas comme des sans-abris." (p.93) "Dans le ravin, il y avait beaucoup de voitures abandonnées qui pouvaient accueillir un voyageur pour une nuit, ou pour une semaine."
(p.93)

Au fil des pages, les personnages qui croisent Rafael sont soit odieux, l'un d'eux par exemple, lui demande s'il s'est "reproduit" comme s'il s'agissait d'un animal, soit racistes, on le traite régulièrement d'indien, soit indifférents.
On trouve néanmoins quelques personnages lumineux et généreux, comme ce conducteur de bus qui s'arrête en haut du ravin pour permettre aux habitants d'avoir un dernier lien avec la société et qui déclare:

"Et pourquoi je ne ferais pas ça? Ils font comment ces gens pour vivre? Je me dis qu'il faut les aider un peu. Vous savez qu'il y a des gosses là-bas? Des petits enfants? Dans ce trou de merde? Et ils vivent là- dedans? Vous autres, vous feriez mieux de faire quelque chose pour eux, je vous le dit." (p.168)

Rafael n'a plus que trois jours devant lui, et décide de gâter sa famille, en leur faisant les seuls cadeaux qu'ils n'auront sans doute jamais dans leur vie, et en offrant aux habitants un repas digne de ce nom. le roman ce termine sur cette note, Rafael se demandant : "se souviendront-ils de ça?"

A lire de toute urgence ;-)
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Ce court roman est une véritable gifle qui sonne le lecteur en quelques pages seulement. Il donne envie de hurler tellement la tristesse est palpable, l'atrocité du choix de cet homme résigné qui décide d'échanger sa vie contre quelques cadeaux à sa femme et ses enfants nous prend littéralement aux tripes. Je n'hésite pas à qualifier ce livre de chef d'oeuvre. Les amateurs de gore seront déçus car même le troisième chapitre dont l'auteur averti qu'il est particulièrement éprouvant, n'est jamais racoleur dans les descriptions de la violence.
On découvre dans ce livre comment un homme, sa famille et quelques uns de ses semblables, ne sont plus rien pour une société qui ne se contente pas de les ignorer mais s'acharne sur eux. Et Rafael, découragé, épuisé, décide de se vendre pour trente mille dollars. Résigné, il achète quelques pauvres cadeaux à sa famille et regagne la décharge publique qui sert de logis à une petite humanité de déshérités. On assiste alors aux derniers instants de sa vie, ses quelques pauvres moments de bonheurs mais aussi le terrifiant quotidien de cette petite communauté où l'espoir est banni. A vingt et un ans (il n'est même pas sûr de son âge), Rafael préfère une mort terrible mais relativement brève à une vie entière d'alcoolisme et de misère. Son honnêteté viscérale le fait remplir un contrat dont on sait d'avance que l'autre partie ne tiendra pas son engagement
Ce qui marque le plus dans cette histoire bouleversante, c'est l'absence de haine. RAFAEL, DERNIERS JOURS baigne dans une tristesse infinie mais paradoxalement est aussi d'une poésie totale.
Ce livre est une merveille que vous devez rater à aucun prix. Il restera toujours dans ma mémoire. C'est une découverte littéraire majeure dans ma vie de lecteur.

Lien : http://lefantasio.fr
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J'ai trouvé ce roman magnifique, cette immersion dans la grande pauvreté au sein d'un pays riche bouleversante. Une histoire percutante, pleine d'amour, infiniment triste... C'est digne des courts romans de Steinbeck (La perle, Des souris et des hommes). Incontournable.
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Ce court roman de Gregory Mc Donald ( The Brave ) est paru en 1991, et 1996 pour la version française. Il a reçu en 1997 le Trophée 813 du meilleur roman étranger. Et il fut adapté la même année au ciméma par Johnny Deep ( The Brave ).
L'auteur a la délicatesse d'écrire un avertissement pour le chapitre 3. Il tient à s'excuser par avance de sa teneur plus que violence mais ô combien nécessaire à l'ensemble de son récit. Il propose même au lecteur de passer ces pages s'il le souhaite, mais insiste sur l'impact de ces mots. Car, ce fameux chapitre relate le scénario du snuff film qui mettra fin à la vie sans intérêt de Rafael. le pseudo scénariste veut lui expliquer dans le détail sa mise à mort. C'est à la limite du supportable, on se dit qu'après ça Rafael va prendre ses jambes à son cou et fuir. Mais non, c'est tout décidé pour Rafael.
Le thème premier du roman peut laisser croire à une lecture sordide et glauque. Mais il n'en est rien. D'accord Rafael va mourir dans des conditions atroces. Mais pour cet homme c'est la seule décision importante qu'il prend pour sauver les siens de la misère et du bidonville où ils survivent. La naïveté de ce jeune homme est bouleversante. Tout au long du récit nous le suivons pour ces trois derniers jours auprès des siens. Il va tenter maladroitement d'apporter un peu de bonheur dans leur quotidien.
On pourrait croire que l'auteur dénonce ici le mythe du rêve américain, mais le fond de l'histoire est plus philosophique : c'est l'Amour. Rafael, sachant sa fin proche, sachant qu'il offre à sa famille ( femme, enfants, parents ) le plus précieux des cadeaux, sa vie, aspire à la quiétude. Il sait enfin ce qu'il fait et où il va. Il devient sous nos yeux un homme responsable de ses choix, de ses actes. Un homme aimant et aimé des siens. Et plus cette loque qu'il est au début du roman.
Et puis il tient une revanche sur les autres hommes. Il sait où, quand et comment il va mourir.
Ce cri de désespoir d'une vie sans avenir bouleverse le lecteur. Ce sacrifice extrême et douloureux nous ouvre le coeur, et met en émoi l'âme humaine. Face à ce mal absolu, nous sommes impuissant, mais notre Rafael lui part un matin, le coeur plus léger.
Son dévouement prend aux tripes et sa naïveté fait hurler. Mais son débordement d'amour nous laisse sans voix.

Une écriture à la fois forte et pudique, un livre coup de poing que l'on se prend de plein fouet et qui nous laisse KO. A lire absolument.

Lien : http://lacaveauxlivres.blogs..
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