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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un récit coup de poing, encadré par deux événements qui compressent et précipitent une tranche de vie en révélant une humanité qui va se nicher dans les bas-fonds.
Un milieu hors du temps et de l'espace, qui fait immanquablement penser à Affreux, sales et méchants.
Une lecture haletante qui laisse sonné.
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Comme il est bon de tomber par hasard sur un chef d'oeuvre !
Ce roman noir est un cri. Il nous ligote face au plus sombre de nos sociétés et nous oblige à tant ouvrir les yeux et le coeur que dans ce noir nous distinguons les plus touchantes traces d'humanité.
Je viens de lire un des romans les plus forts qu'il m'ait été donné de lire : joie, joie, pleure de joie.

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Retour de lecture sur "Rafael, derniers jours", un roman de Grégory Mcdonald publié aux États-Unis en 1991 sous le titre original de "The brave". Ce superbe roman, relativement court, raconte l'histoire de Rafael, un jeune indien naïf, illettré et alcoolique, qui vit avec sa femme, ses trois enfants et une petite communauté, à côté d'une décharge d'ordures grâce à laquelle ils survivent dans des conditions déplorables. Afin d'assurer un autre avenir à sa famille, il accepte, moyennant une somme importante, de tourner dans un snuff movie, dans lequel il est prévu qu'il meure après une séquence de tortures particulièrement atroce. Ce livre relate les trois derniers jours de Rafael, entre la signature de son "contrat" et le tournage de ce film. C'est un roman particulièrement violent. le descriptif des tortures de ce snuff movie, bien que sordide et très gore, est relativement court et se lit finalement bien, malgré les avertissements de l'auteur. Mais celui-ci n'est qu'un prétexte, la principale violence n'est pas là, mais elle est surtout psychologique et sociale, vu la manière dont on laisse vivre et dont on considère ces laissés pour compte de la société. Macdonald nous montre là un aspect désormais bien connu du rêve américain, un aspect que l'on peut voir chez les sans abris des grandes métropoles, mais également là, avec ce groupe de marginaux, qu'on suppose indiens, dont l'Amérique ne sait pas quoi faire, qu'elle ne veut pas gérer. Malgré le fait que la misère sociale dépeinte soit immonde, le discours est toujours très neutre, jamais moralisateur. le portrait de Rafael et de ses proches établi par l'auteur les rend très sympathiques, et ce qui est le plus appréciable dans ce roman et qui est son grand mérite, c'est qu'il leur donne une dignité. Cela avec un style toujours très percutant, dynamique et agréable à lire. Un roman qui m'a beaucoup fait penser au "Derniers jour d'un condamné à mort" de Victor Hugo, lu récemment, pour ce même côté tragique et désespéré. le livre montre bien que, même si Rafael fait lui-même le choix de tourner dans ce film, c'est bien la misère qui le condamne, lui et toute sa communauté, à une non-vie et une mort prématurée qui, si elle ne sera pas violente, viendra d'une maladie. C'est au final une lecture impressionnante, efficace, un roman coup de poing, qui fait mal. Même si le problème est d'une toute autre ampleur aux États-Unis, l'auteur nous rappelle la dureté de nos sociétés occidentales et nous rappelle la honte et le scandale que l'existence même de la très grande pauvreté représente.
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L'avis de Nath pour Collectif Polar
Avez-vous déjà versé des larmes en lisant un livre?
Avez-vous déjà ressenti une telle empathie pour un simple personnage de roman que votre main a envie d'entrer dans les pages pour le tirer vers la réalité et le sauver?
Si ce n'est pas le cas, jetez-vous sur celui-ci. Mais attention, cette histoire bouleversante et déchirante risque de vous marquer à jamais!
Rafael, 21 ans et trois enfants, illettré et alcoolique, vit dans un bidonville accolé à une décharge aux confins de l'ouest américain. Pour survivre, il fait comme les autres, il fouille la décharge en compagnie des rats pour commercialiser ce qui peut l'être.
Cette zone de non-droit abrite des familles entières, sans avenir,oubliées de tous, ignorées et rejetées. Alors ils boivent. Tous, des enfants aux vieillards. Pour oublier, se réchauffer, parce que c'est comme ça. Rafael ne se souvient même plus du jour où il a commencé. Il ne sait pas vraiment d'où il vient. Tout le monde le surnomme « l'indien », peut-être en est-il un, son propre père dit qu'ils n'appartiennent à personne.
Ce que Rafael sait, c'est qu'il aime sa femme et ses gosses et qu'il ferait tout pour les sortir de ce trou immonde dans lequel ils survivent. L'opportunité arrive, entre deux vodka, au bar où il a ses habitudes. 25000 dollars pour un film, un snuff… 25000 dollars qui pourraient sortir sa famille de la misère. Mais pour les obtenir, c'est sa vie qu'il doit vendre…
Attention, une fois ce livre commencé, vous ne pourrez pas le poser. Si votre  sensibilité est exacerbée, abstenez-vous de lire le 3ème chapitre, qui pourrait vous retourner l'estomac, ainsi que le conseille l'auteur en prologue. Mais c'est le coeur et l'âme qui vous seront retournés dans tous les autres chapitres.
Un grand cri d'amour et de dignité, j'en suis encore bouleversée. A lire d'urgence!
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Une histoire saisissante, les habitants d'un village survivent près d'une décharge de l'Amérique profonde. Un système économique basé sur la revente de leurs trouvailles lors des expéditions à la décharge, ainsi que sur leur solidarité. le gouvernement les laisse livrés a leur propre sort, bien que le prêtre de la ville vienne leur rendre visite de temps à autre pour recueillir leurs confessions.

Rafael, lui est père de trois enfants et marié à Rita, dont il est profondément amoureux. Une existence bien trop lourde, alcoolique depuis sa "tendre" enfance, il n'a jamais eu de "vrai" travail, le fait qu'il ne sache ni lire ni écrire ne lui a pas facilité sa recherche d'emploi.

Cette vie, personne ne mérite de la vivre, Rafael se rend en ville pour trouver LA solution.

Un livre qui se lit d'une traite, l'empathie que l'on ressent envers le protagoniste grandi à chaque nouvelle page. Beaucoup de mélancolie et de tendresse pour cet homme s'accrochant au bonheur des choses simples de la vie.

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L'auteur exploite dans ce récit la fameuse « légende urbaine » des snuff movie et nous le fait d'une belle manière. C'est la première fois que je lis un commentaire de l'écrivain précisant qu'il y a un chapitre qu'on peut sauter si on le désire. J'avoue qu'il peut être dispensable à l'histoire mais qu'il permet de mieux comprendre la suite, de mieux la concevoir. Par contre, j'avoue qu'il m'a fallu m'accrocher plus que je n'aurais cru en lisant simplement les descriptions.

Le roman a des côtés dérangeants, et en même temps témoigne d'une humanité rare, d'un amour d'un homme pour les siens, et de sa vie qu'il considère si misérable qu'il la vend au plus offrant. C'est assez poignant à lire, et en même temps c'est une fatalité grave qui s'installe, qu'on voudrait voir ailleurs, mais qui reste bien là. le roman vous plombe un dimanche ensoleillé et vous donne envie de vous enfermer au chaud, mais c'est un bon roman, qui permet peut-être de regarder le monde d'une autre manière, d'une façon plus sereine. Quand ça parle de la mort, ça parle de la vie, et c'est cela qui compte le plus.

Un roman noir, bien noir, mais aussi rempli d'humanité et de vie, jusque dans les dernières pages. C'est prenant et angoissant, mais surtout ça prend aux tripes. C'est un drôle de roman, qui m'a plu et que je ne regrette pas d'avoir lu, malgré la dureté du troisième chapitre. Un bon conseil de lecture, que je ne peux que recommander à mon tour.
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Que d'émotions en lisant l'histoire de Raphaël. C'est un livre choc, un livre tragique, terrible bouleversant. La misère transpire à chaque page et si le fameux chapitre 3 est tout simplement horrifiant, nous hante tout au long de notre lecture et nous donne envie de hurler STOP ! les autres chapitres ne sont pas moins poignants, et là le cri est plus un cri de révolte, de douleur morale devant tant de misère et de noirceur.
Mais qui est Raphaël ? C'est un homme, un jeune homme de 25 ans, marié, 3 enfants, vivant dans dans un bidonville. Son environnement ? Une décharge et l'autoroute. L'alcool et sans doute la seule échappatoire de toutes ces personnes vivant dans ce trou, cachés des regards.
Personne ne leur tend la main, alors quand un producteur propose à Raphaël de tourner dans un film pour 30000 dollars il n'hésite pas mais il s'agit de 30000 dollars contre sa vie. Pour sauver celle de sa famille il donne la sienne avec courage, fierté. Comme il est touchant ce Raphaël, comme on a envie de le secourir.
À travers lui, Grégory Macdonald porte un regard impitoyable sur une Amérique bien loin de Las Vegas, une Amérique qui suscite la Honte...
On a le souffle coupé avec le chapitre 3, on a la rage et les larmes avec les autres chapitres et toujours beaucoup beaucoup d'amour pour Raphaël.
C'est un roman coup de coeur, un roman coup de poing.
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Rafael, derniers jours est la preuve qu'on peut faire passer énormément de choses, dont un message poignant mais indispensable, en très peu de pages. Ce roman n'en fait que 190 mais il est très puissant, aussi sombre et lumineux que son personnage principal. Je me suis d'emblée attachée à Rafael, jeune homme illettré, pauvre et alcoolique mais au coeur immense.

J'ai découvert ce livre sur Babelio et après avoir lu quelques critiques, j'ai eu envie de le lire. Ce qui m'a révoltée le plus, ce n'est pas du tout cette histoire de « snuff movie » que Rafael doit tourner en échange de 30 000 dollars, non, c'est la façon dont est traité Rafael, dont sont traités les habitants de Morgantown, cette fausse ville érigée aux portes d'une décharge publique, et, à travers eux, la misère humaine. Elle est parfaitement décrite par Gregory Mcdonald, comme s'il avait pris le temps de faire un séjour « en immersion » dans un de ces bidonvilles américains : la saleté et la crasse, les logements « sans eau ni électricité », les enfants nombreux et désoeuvrés, le manque de nourriture et de travail et surtout, surtout, le regard des autres sur cette misère. Tout y est. Ce qui fait de Rafael, derniers jours un livre poignant, qui force l'empathie pour Rafael, ce jeune homme un peu candide, et, bien sûr, pour toutes ces personnes qui font quotidiennement, dans la « vraie vie », l'expérience de la pauvreté, voire de la misère.

Au tout début du livre, il y a un avertissement sur le troisième chapitre, jugé « intense et éprouvant ». Oui, il l'est car ce ne sont pas les détails crus qui manquent. Mais il permet effectivement de servir le propos du livre : jusqu'où est-on capable d'aller quand on est pauvre, dans la misère ? Jusqu'où les gens sont-ils capables d'aller pour se faire de l'argent ? Les réponses sont glaçantes.

Rafael, derniers jours est un roman trop peu connu, qui mérite d'être lu. Heureusement que ce site existe car sans lui, je n'aurais certainement jamais entendu parler de ce très bon livre.
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Encore un livre qui se fiche dans le coeur comme un vieux clou rouillé.
Rafael est alcoolique, illettré, il vit dans une caravane près d'une décharge, en contrebas d'une autoroute, avec famille et amis. Il a une femme et trois enfants, et a enfin trouvé le moyen d'assurer leur avenir : il va tourner dans un snuff movie, et en échange de 30 000 $, il donnera sa vie sous les caméras.
Gregory McDonald raconte les trois jours qui précèdent le tournage, et comment Rafael, fort de connaître à l'avance la date de sa mort, décide de profiter de la vie et des siens sans rien révéler de son secret. C'est profondément bouleversant, d'une douceur et d'une luminosité intense -si intense que ça pique parfois les yeux. C'est un flot d'amour qui déborde sans jamais être sirupeux. le personnage de Rafael m'a fait un peu penser au Charlie des "Fleurs pour Algernon", avec qui il partage les mêmes simplicité, naïveté, pureté, honnêteté, générosité, et premières interrogations sur sa propre existence et l'avenir ; tellement attachant !
Si l'auteur dénonce le mépris avec lequel sont traités les miséreux de l'Amérique profonde (ici considérés comme des "Indiens") et les préjugés qui leur collent à la peau, il met également en exergue leur ingéniosité à récupérer et recycler les déchets, leur sens du partage et de la solidarité. Ce faisant, il leur confère une existence et une dignité, mais sans toutefois les angéliser. J'ai aimé la justesse de son point de vue. Et je suis stupéfaite qu'en si peu de pages (moins de 200), qui se lisent en si peu d'heures, il ait pu condenser autant d'émotions et d'humanité en une écriture sobre où chaque mot est pesé.
Ce livre est une véritable pépite, si petite que je serais passée à côté si on ne me l'avait pas mise sous le nez : alors merci, Marc.
A votre tour, n'hésitez pas à découvrir cette histoire plus radieuse que fuligineuse. Vous verserez peut-être une larme, mais il ne tient qu'à vous d'en faire une larme de bonheur, à l'idée d'avoir croisé Rafael dans votre vie de lecteur.
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ce sont les derniers jours de Rafael, un paumé, basané, alcoolique, père de famille, illettré, qui écourte sa vie pour remplir son caddie.
ces quelques jours qu'il lui reste à vivre, à partir du moment où il décide de troquer sa mort, sa vie près d'une décharge publique et d'une autoroute dans un bidonville en Amérique du Nord.

l'essentiel du livre ne réside pas dans ce fameux chapitre 3 - storyboard du snuff-movie. l'auteur avait pourtant prévenu:
- à ne pas lire si sensibles et les affamés de gore, assoiffés de violence physique, qui se répandent en mauvaises critiques sur un livre pas assez trash, l'ont pris pour un teaser et se trouvent désappointés face à ce roman social dans lequel il n'est question que de sacrifices, de trahison, de délit de sale gueule, de détresse humaine,
- non indispensable à la compréhension de ce récit de survie des plus démunis et d'exploitation de la misère. les tortures scénarisées sans effets spéciaux et aux coups réellement portés abrégeront une vie à la dérive faite d'injustices et de désillusions.

découvert grâce à Mamzellegazelle. écrit dans les 90's mais intemporel.
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