J'avais suffisamment écouté Hugh me parler de son travail pour connaître une des règles d'or de toute négociation avec un démon : ne jamais conclure un contrat à durée indéterminée.
Comme le reste d’entre nous, Hugh occupait sa journée en travaillant quand il ne servait pas la cause du mal et du chaos. Dans son cas, la frontière entre ses deux occupations était bien mince : il exerçait comme chirurgien esthétique.
Honnêtement, mon désir le plus profond se résumait à avoir une relation amoureuse normale, aimer et être aimée sans complications surnaturelles. Vraiment une petite chose, pensai-je tristement, en comparaison de ses exemples grandioses. Pas fou, juste impossible. Je ne savais pas si ce besoin d’amour était ma façon de rattraper le mariage mortel que j’avais détruit ou témoignait simplement de la prise de conscience qu’après toutes ces années, servir continuellement la chair suffisait plus à me satisfaire. Se sentir désirée et adorée avait son charme – la plupart des mortels et des immortels s’en seraient contenté. Mais l’amour et le désir n’étaient pas la même chose.
Quelqu’un m’avait expliqué un jour que la création était un domaine exclusivement réservé aux humains qui brûlaient du désir de laisser un héritage à la fin de leur si courte existence – nous autres immortels en étions exclus. Mais j’avais connu des immortels qui en étaient incapables. Peter n’arrêtait pas d’inventer d’originales surprises culinaires. Hugh se servait du corps humains comme d’une toile. Mais moi ? Même mortelle, j’en avais été incapable. Je n’avais pas ça en moi.
[Roman] Mon expérience m’a appris que la plupart des gens nourrissent des rêves d’une vocation plus excitante. Le rêve trop fou pour songer sérieusement à le réaliser. Ou celui trop difficile, ou qui demande trop de travail. Le pompiste qui rêve de devenir une star du rock. Le comptable qui regrette de ne pas avoir suivi des cours d’histoire de l’art ou lieu de statistiques. Les gens remettent leurs rêves à plus tard, parce qu’ils croient que c’est impossible ou qu’ils y reviendront « un jour ».
Nous avons tous nos moments de faiblesses. Ce qui importe, c'est la façon dont nous les surmontons.
Les nephilims ont déjà une raison valable d'être en colère. Tout le monde les déteste et essaie de les tuer. Quant à celui qui nous occupe... eh bien, je connais des gens des dépensent des fortunes en thérapie pour surmonter une mauvaise expérience avec leur père. Imagine un peu les névroses qu'il a pu développer en quelques milliers d'années.
[Lilith à Letha / Georgina] Dorénavant, tu seras ma fille, semant la discorde et la passion jusqu'à la fin de tes jours. Créature de rêve et de cauchemar, il t’appartiendra de tenter et de châtier. Les mortels feront tout pour t'avoir ou pour une simple caresse de ta part. Tu seras aimée et désirée jusqu'à la Terre retourne à la poussière.
J'avais savouré le fait de jouer le rôle d'objet de désir – de fruit défendu – vis-à-vis d'Ariston, mais je voulais également garder l'amour que me portait Kyriakos. Apparemment, les deux n'étaient pas compatibles.
Seuls les imbéciles se risquent là où les anges eux-mêmes ont peur de s'aventurer.