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Il m'est difficile de noter ce roman.
Un réfugié, éthiopien se présente un matin chez Ilaria et prétend qu'il est son neveu. Ilaria aurait-elle un frère caché en Éthiopie ? Son père est sénile et ne peut répondre à ses questions.
Pour avoir une réponse à cette interrogation qui la ronge, nous allons faire des allers et retour depuis la 1er guerre à la montée du fascisme, aux années Berlusconi jusqu'à ces dernières années avec la visite de Kadhafi, accueilli avec tous les honneurs à Rome.
La colonisation de l'Éthiopie par l'Italie est abordée et cela m'a permis d'appréhender ce pan de l'histoire qui m'était inconnu.
Les personnages sont complexes et n'est pas le méchant celui qu'on croit.
En cette période actuelle de souffrance à Lampedusa, ce roman est d'actualité.
Toutefois, les allers et retours dans les époques sur trois générations m'ont perdu. Cela ne m'a pas permis de m'attacher aux personnages.
Il y a trop de longueurs et le style nuit souvent à l'intrigue.
A lire pour avoir une bonne vision historique de la complexité de l'Italie du 20ème siècle mais il faut s'accrocher.









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Tout d'abord je tiens à remercier les Éditions Gallimard pour l'envoi de ce sublime roman, en vue d'une prochaine rencontre avec l'auteur dans ses locaux.
Attilio Profeti, citoyen romain né en 1915, a longtemps mené une double vie, se partageant entre son épouse officielle, Marella, dont il a eu trois enfants (Federico, Emilio et Ilaria) et sa maitresse, Anita, mère de son dernier fils, Attilio Junior. Cette vie peu conventionnelle lui convenait parfaitement et il n'aurait certes pas voté pour l'autorisation du divorce … Divorce qu'il fut néanmoins contraint d'accepter sous les menaces d'Anita, de vingt-cinq ans sa cadette …
Ce que ses deux familles italiennes ignoraient par contre, c'est son passé de fasciste (chemise noire volontaire de Mussolini en Abyssinie durant la guerre mondiale) et l'existence d'Abeba en Ethiopie, avec qui il a eu un fils (qui portait aussi son nom et lui écrivait en secret …) Alors lorsqu'en 2010, le petit-fils - prénommé également comme son grand-père - vient frapper à la porte de son oncle Attilio et de sa tante Ilaria, c'est la stupeur totale ! Et comment en informer le grand-père de quatre-vingt-quinze ans, à moitié sénile ?…
Francesca Melandri nous offre une très belle - et non moins terrible - saga familiale, et surtout nous éclaire sur l'impact de la colonisation italienne sur l'Éthiopie et l'Érythrée … Sans oublier la place de l'Italie dans le mouvement migratoire, en passant par les relations “diplomatiques” avec la Libye du moment et l'influence du gouvernement peu orthodoxe de Berlusconi … Un livre qui n'a pas dû plaire à tout le monde … (J'ai beaucoup ri en lisant que Kadhafi portait - lors de cette fameuse visite - un uniforme qui n'avait rien à envier à la garde-robe de Michael Jackson ! )
Et un ultime rebondissement vous laissera sans voix à la fin de l'intrigue … le roman de Francesca Melandri est pour moi un ÉNORME coup de coeur du premier trimestre 2019 !
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Un roman que l'on peut classer dans la rubrique historique.
Un livre très poignant qui relate les rapports entre l'Italie et l'Ethiopie.
Deux peuples qui se confrontent atrocement dont un à largement le dessus sur l'autre.
L'auteur relate une très grande histoire avec beaucoup de passion rendant ce pavé très intéressant et non difficile à lire.
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J'aime beaucoup les romans qui possèdent un fonds historique. Ici, j'ai été gâté car il s'agit presque d'un livre d'histoire légèrement romancé
Francesca Melandri nous balade (c'est le cas de le dire !) d'une période à l'autre de l'histoire de l'Italie en décrivant trois générations de la famille Profeti. On découvre surtout la colonisation de l'Ethiopie, menée par les « Chemises Noires » fascistes, mais aussi les premières années de la guerre de 40, sous un Mussolini aussi fou qu' Hitler, le changement de camp en 1943, la période d'après-guerre jusqu'au gouvernement de Berlusconi. Je cite dans l'ordre, mais l'autrice n'a que faire de la chronologie, et mélange tout cela, souvent au sein d'un même chapitre. C'est là un des reproches que l'on peut formuler au roman.
L'épopée de la famille Profeti est contée de façon remarquable. Attilio, le grand-père adhéra comme beaucoup au fascisme, mais Melandri nous le dépeint comme un homme pas plus méchant qu'un autre : rien n'est jamais tout blanc ou tout noir. Par contre les violences exercées par les Italiens dans l'est de l'Afrique ne méritent aucune indulgence, tant elles furent atroces, dignes de la barbarie nazie, sauf qu'il n'y eut pas de chambres à gaz.
L'histoire de cette famille démarre de façon très originale : un jeune noir sonne un jour à la porte d'Ilaria, la fille d'Attilio, en lui certifiant, carte d'identité à l'appui, qu'il est son neveu : le lien avec l'Ethiopie est fait…

Un bémol encore : l'autrice alterne les passages au style enlevé, et d'autres qui se traînent comme si sa plume freinait puis redémarrait subitement. Trop de longueurs donc, et trop d'ellipses, de raccourcis, qui rendent la compréhension parfois difficile. Il n'empêche, je n'ai pas mis beaucoup de temps à avaler ce gros bouquin.
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Ce livre a beaucoup d'atouts : l'originalité du thème, le style souvent percutant de l'auteure, mais je lui ai trouvé quelques défauts : la longueur par exemple. Il m'est arrivé à plusieurs reprises de lire en diagonale pour sauter des accumulations de faits qui n'apportent pas grand chose à l'histoire. Autre problème pour moi aussi, les sauts fréquents dans l'histoire, sans indicateur vraiment clair. Comme deux personnages portent le même nom, on ne sait plus trop où l'on en est par moment. Pour résumer, un avis mitigé alors que certaines parties me plaisent beaucoup.
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Une oeuvre majeure, un roman entre fiction, reportage et histoire, qui nous plonge dans un passé que nous , Français, ignorons , celui du fascisme italien qui a, de loin, précédé le fascisme nazi, jusqu'à ce que l'élève dépasse le maître ...
Du Duce à l'Italie berlusconienne, des chemises noires à la crise migratoire, Francesca Melandri vous fait traverser un siècle de bruit et de fureur. Ses descriptions de l'indicible (les conditions de l 'enfermement en Lybie) sont insoutenables...entre autres. ...La conquête genocidaire de l'Abyssinie nous interpelle quant à un peuple Italien que nous croyions tout d'amour et de culture se livre au massacre et au bain de sang en toute bonne conscience.
D'où la perte de nos dernières illusions : l'homme est intrinsèquement pervers et le moindre bouffon -bateleur peut amener des esprits incultes (mais pas que ) au meurtre
immonde et répétitif assorti, souvent, d ' une médaille...En ces temps de sinistres pantins, Donald, Jair, Viktor sans oublier les "présidents " "élus " africains, vastes marigots où s'évanouissent les milliards dont leurs concitoyens ne verront jamais un sou, la lecture "mise à jour " de ce livre par ailleurs fort bien écrit est indispensable...Hier, aujourd'hui, demain, qui sommes-nous, que risquons nous d'être ?
A vous de lire...et de voir!
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Avant que le 22 août des dizaines de nouveautés ne déferlent sur les tables des librairies, je voudrais encore vous parler d'un livre que j'ai lu pendant mes vacances. Une de mes lectures les plus marquantes de l'année avec A la ligne de Joseph Ponthus. Il s'agit de Tous, sauf moi, de l'Italienne Francesca Melandri. D'elle, j'avais déjà aimé Plus haut que la mer, mais ma dernière lecture est encore plus forte.
De quoi s'agit-il? D'un roman évoquant un fait d'histoire auquel les Italiens ne préfèrent pas penser et que les autres ne connaissent pas: les ravages causés lors de la colonisation de l'Ethiopie par les chemises noires de Mussolini.
A travers un personnage d'une grande complexité qui n'en est pas moins un salaud ordinaire, Attilio Profeti, on découvre strate par strate ce qu'il en a été jusqu'à l'ignoble.
C'est aussi un grand roman familial dans lequel on plonge avec délectation et qui a des ramifications dans le drame actuel des migrants arrivant en Italie.
Ce livre correspond à ce que j'attends de la littérature: de la profondeur, de l'émotion, des faits historiques méconnus et révélés. Il lui manque le sublime de l'écriture pour être parfait, mais ses qualités sont suffisantes pour soulever de terre ses lecteurs.
Courez en librairies avant qu'il ne disparaisse des rayons ou offrez-le-vous en numérique. Vous ne le regretterez pas. Et puis, dites-moi ce que vous en avez pensé.
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Rome, 2012. Attilio Profeti se meurt à quatre-vingt-dix-sept ans. Sa fille Ilaria songe que lui aussi est désormais un « sorti », un demandeur d'asile. Elle repense à cette journée deux ans auparavant, qui a fait basculé l'image de son père, quand elle a trouvé devant sa porte un jeune homme Ethiopien qui recherchait son grand-père, il porte d'ailleurs le même nom : Shimeta Ietmgeta Attilaprofetti. Au même moment, un vieil homme très affaibli murmure doucement « Abeba ».

Depuis l'arrivée de cet homme qui se dit être son neveu, Ilaria va remonter avec l'aide de son demi-frère Attilio (ce rare patronyme étant transmis de père en fils) l'histoire de son père qui semble une énigme même si son côté bigame et séducteur en diable est connu de ses quatre enfants officiels et de ses deux épouses également « officielles ». Mais qui est cet Iemgeta ? Existe-t-il un autre demi-frère ? Est-ce que son père est lié avec la sinistre histoire éthiopienne de Mussolini ? de recherches en recherches, Ilaria va dérouler tout le fil de plus de 70 ans d'histoire entre Italie et Abyssinie, une colonisation sous le signe des feux de l'enfer, une corne sanglante qui laisse encore des traces sur les parois de la botte. Et inversement.

Qui est Attilio Profeti, ses amis le nommant Attila ? Et pour cause, car son père Ernani voulait l'appeler comme l'un des héros des opéras de Verdi, cadet de la famille, son frère ainé se nomme Othello, la tragédie est en route mais sans lyrisme. Sa mère Viola est une superbe femme qui a pour mari un second choix, elle sera hermétique à l'amour d'Ernani et portera tout son affection sur son deuxième fils. Pourquoi : parce qu'il est beau avec ce sourire épanoui et ses yeux bleus transcendants. Parfait représentant d'Apollon, personne ne résiste à son élégance, à son charme, à son apparente délicatesse. La nature en a fait un physique d'ange mais le démon rode dans sa chair. On pense immédiatement au sanguinaire officier SS Arribert Heim, beau comme un dieu, cruel comme Lucifer. Car Attilio a été volontaire pour la campagne africaine de Mussolini, il débarque en Ethiopie en parfaite chemise noire avec un redoutable machiavélisme.

Roman fleuve qui, à travers l'histoire fictive d'une famille, plonge dans l'histoire parallèle de l'Italie et de l'Ethiopie, de Mussolini à Berlusconi, du dernier négus Haïlé Selassié Ier jusqu'à Meles Zenawi, sans oublier les terribles années du Derg et de sa terreur. Une histoire rouge à l'image des hautes montagnes d'Ethiopie que Francesca Melandri a creusée sur les parois des barbaries humaines. Une colonisation italienne basée, comme dans toute ingérence, sur l'autoritarisme, l'humiliation, l'accaparement des richesses, le rejet des cultures locales pour imposer celle de l'occupant, le droit de vie et de mort sur les peuples autochtones, les exécutions, le viol des femmes et des fillettes jusqu'à l'utilisation d'armes pour détruire massivement tel le gaz ypérite – ou gaz moutarde- pas toujours létal mais provoquant des lésions irréversibles sur la peau, les yeux (cécité) et les muqueuses. le tout avec l'éternel sentiment de la supériorité de la race blanche sur la race noire appuyé par de savants travaux qu'on pourrait nommer, avec euphémisme, de « morphologie appliquée » ! Les années 1930 ne sont pas le début de la conquête italienne en Abyssinie et les Italiens avaient une revanche à prendre après leur défaite à Adoua à la fin du XIX° siècle.

Le thème de la colonisation n'est pas le seul qui apparait, s'ajoutent ceux de l'exil et du parcours du combattant pour celui « qui sort » et « veut rentrer » ailleurs (départ du pays, rançon des passeurs, traversée des mers et montagnes, contrôles, centre de rétention, reconduite aux frontières) et celui de la domination masculine incarnée par cet Attilio qui règne tel un coq dans une basse-cour, le grand-âge venant, il mélange même son attribut masculin avec le lance-flammes utilisé contre les populations éthiopiennes. Pourtant, il lui arrive d'éprouver de réels sentiments et même d'un vif amour pour ses femmes. A sa façon. Quant à la corruption des politiques et autres dirigeants, rien de nouveau sous le soleil, ce qui fut sera et, hélas, ce qui s'est fait se refera…


Lien : https://squirelito.blogspot...
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De la grande guerre avec le grand père Ernani Profeti en passant par la montée du fascisme, la campagne d'Éthiopie où Attilio, le fils, ira au front puis finira par accompagner ces savants défenseurs de la « race supérieure », à nos jours où Ilaria, la petite fille, vit dans cette Italie mussolinienne, confrontée à l'arrivée massive de clandestins venus de la corne de l'Afrique.
Roman historique qui nous permet, détails à l'appui (on s'y perd parfois un peu), de suivre les méandres d'Ilaria à la recherche d'une histoire familiale inconnue quand un jour débarque un éthiopien qui se revendique comme étant son neveu .
Quand l'Italie contemporaine, confrontée aux relents fascistes et populistes est rattrapée par son histoire peu glorieuse cela donne un merveilleux roman à la fois perturbant et bouleversant.
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Histoire de famille sur trois générations en Italie du XXème siècle......... À lire absolument !
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