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sur 188 notes
Chronique d'un homme éthiopien, parti à la suite de la révolution dans les années 80, pour émigrer aux USA. Installé depuis de nombreuses années à Washington, il végète en tenant une petite épicerie dans un quartier défavorisé. Il a pour amis 2 autres Africains émigrés avec qui il partage son temps libre. Et puis, un beau jour, une femme vient rénover la maison d'en face pour y habiter avec sa fille d'une dizaine d'années. Une femme blanche mariée autrefois à un Africain. Avec cette femme et sa fille va naître un étrange sentiment d'amitié.
Je pense que ce récit est largement autobiographique, l'auteur d'origine éthiopienne vit maintenant aux USA. C'est cette vie au quotidien que nous raconte le personnage/narrateur. le quotidien de sa vie, ses espoirs, ses déceptions, un peu de son passé enfant en Éthiopie et la raison de son exil. Un premier roman sans prétention qui sait toucher son lecteur sans intrigue véritable. On y croit, à cette histoire, on partage son relatif mal-être. L'auteur parvient à capter notre attention par de petits riens, ceux qui font la vie de tous les jours et qui font passer les années. Il sait communiquer les sentiments de cet homme qui ne croit plus en grand chose lorsque cette femme arrive. On y croit. Je ne sait pas si on peut cataloguer ce livre dans le genre feel good, car il y a tout de même une réflexion sur la réalité sociale. Mais ça se lit très facilement et très rapidement. Un livre que je recommande.
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Avec ce premier roman remarquable, l'auteur nous introduit dans le quotidien de Sépha Stéphanos, un Ethiopien qui a fui la révolution dans son pays et qui a émigré il y a 17 ans à Washington. le narrateur partage son temps entre sa petite épicerie qui lui permet tout juste de vivre et ses amis Joseph et Kenneth, eux aussi des immigrés africains comme lui. Jusqu'à l'arrivée de Judith et de sa fille Naomi dans le quartier.
Sépha Stéphanos passe ses journées dans son épicerie de Logan Circle à attendre les rares clients qui rempliront son tiroir-caisse. Ni tout à fait d'ici ni tout à fait d'ailleurs, dans ce quartier pauvre en cours de réhabilitation, il est le témoin de l'installation de Judith, sa nouvelle voisine. Il noue une relation particulière avec cette universitaire blanche en rupture de ban et sa fille Naomi, qui s'attache à lui.
Sans pathos, Dinaw Mesgestu nous livre l'émouvante quête d'identité d'un immigré arrivé aux Etats-Unis au hasard des bouleversements qu'a connu son pays, privé de repères dans ce nouveau monde. Sa quête est teintée de mélancolie et d'une certaine résignation à rester en dehors d'un univers dont il sait qu'il ne fera jamais vraiment partie.

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Dinaw Mengestu a un réel talent pour décrire les états d'âme de son personnage, pour raconter ces journées passées à l'épicerie où rien d'important n'arrive jamais.
Sepha semble parfois peu concerné par tout ce qui se passe autour de lui, il a quitté son Ethiopie natale dans des circonstances dramatiques et vit aux États-Unis sans sembler vouloir s'y installer vraiment. Il est paumé, partagé entre le monde qu'il a quitté sans retour et celui où il a atterri sans espoir.
Arrivent Judith et sa fille Naomi, qui s'installent dans le quartier et qui sont un véritable rayon de soleil pour Sepha.

Mais un talent pour bien décrire les choses et les pensées ne suffit pas à faire un bon livre. Une chronologie parfois bizarre, une fin qui n'apporte rien et des longueurs dans le corps du livre font qu'on ne garde pas un souvenir impérissable de ce livre.
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Dans un quartier pauvre de Washington, Stéphanos qui a fui l'Éthiopie suite à l'assassinat de son père devant ses yeux, végète dans sa petite épicerie. Ses deux seuls amis sont africains, Kenneth le Kényan et Joseph le Congolais.
Ensemble, ils détruisent et reconstruisent inlassablement cette Afrique à la dérive, paradis des dictateurs et théâtre de coups d'état sanguinaires. Mais même s'ils ironisent sur l'instabilité du continent, la violence qu'ils ont connu leur a laissé des fantômes bien encombrants.
Pour ces exilés, l'équilibre reste précaire, entre l'espoir d'une vie meilleure et la nostalgie du passé « … je n'étais venu en Amérique que pour trouver une vie meilleure. J'étais arrivé en courant et en hurlant, avec les fantômes d'une ancienne vie fermement attachée à mon dos. »
Mais 17 ans après, le rêve américain apparaît comme une chimère . Kenneth est le seul à avoir mené des études mais il est exploité par son employeur et mène une existence sinistre. Joseph se rêve poète et réécrit jour après jour, sans jamais aboutir, les trois vers qui devraient raconter l'Afrique. Stepha a abandonné toute ambition et les quelques efforts qu'il consent pour améliorer son commerce se consument dans la nonchalance et la résignation.

Tout pourrait changer avec l'arrivée de Judith, une universitaire blanche et Naomi, sa petite fille métisse. Lorsque se profile l'espoir d'une famille recomposée, un obstacle va transformer le projet en parenthèse enchantée.
Car le quartier est promis à la gentrification et les manoeuvres de réhabilitation risquent d'aboutir à l'expulsion des plus démunis. La maison de Judith, " toute rutilante" va devenir symbole de cette menace, alors même qu'elle apprécie cette mixité sociale.

Mais le véritable problème, c'est Stéphanos lui-même.
Incapable d'habiter son présent, il retourne chez son oncle chercher les traces de son passé ou bien il erre dans ces rues qu'il connaît si bien mais qui lui échappent. Et ce n'est pas seulement son présent qu'il évite, c'est aussi l'espace qu'il est censé occuper mais qu'il habite comme une ombre. Tout comme sa boutique, son appartement souffre d'un manque d'investissement, de découragement et de fatalisme.
La solution serait-elle dans la fuite ? Stepha se pose la question en ces termes : " ce serait tellement plus facile de ne jamais rentrer, non ? de tout simplement continuer à marcher dans cette rue jusqu'à la limite de la ville. de là, je pourrais sauter dans un bus ou dans un train qui m'emporterait plus loin au sud ou au nord, là où je pourrais tout recommencer. "

Ainsi va la souffrance de l'exil. Dinaw Mengestu déploie tout son talent pour exprimer cette aporie.
Il fait voyager le lecteur entre le présent de Stéphanos et son passé en Ethiopie et le condamne à vivre entre deux mondes.
Très vite, le lecteur va comprendre que la rencontre ne sera qu'un mirage car Stéphanos lui-même ne parvient pas à y croire.
"Je m'efforçais de ne pas trop y penser, de me contenter de vivre le moment présent, mais c'était impossible. Chaque fois que je levais les yeux sur elle, je prenais conscience de la perfection de l'instant. Je me disais que des années plus tard je me souviendrais de cette période avec une nostalgie écrasante et dévastatrice, parce que, naturellement, je savais déjà à l'époque que je finirais par me retrouver tout seul. Et, chaque fois que cette prise de conscience menaçait de détruire la scène, Naomi faisait un petit quelque chose, comme tourner une page un peu trop tôt, ou bouger sur sa chaise, et, à nouveau, j'étais heureux."
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Il s'agit d'un roman qui parle de la quête d'identité et de l'exil d'un jeune immigré éthiopien nommé Sepha Stephanos. Il quitte Addis-Abeba pour venir aux États-Unis dans les années 80 pour échapper à la guerre civile en Éthiopie. Une fois arrivé aux États-Unis, Sepha rencontre des difficultés à s'adapter à sa nouvelle vie. Mais avec l'aide de sa famille, il réussit à ouvrir une épicerie dans lequel il retrouve ses compagnons Africains pour échanger des réflexions cyniques sur le continent laissé derrière eux.

Naomi la fille métisse de sa nouvelle voisine Judith lui rend souvent visite dans son épicerie. Un lien se crée entre lui, la mère et la fille. Sépha finit par tomber amoureux de Judith et s'interroge sur sa place dans la société américaine. de l'avenir de son commerce, s'il est à la hauteur, et s'il ne devrait pas repartir sur le continent.

Sepha dans ses réflexions, voyage entre son passé en Éthiopie et son présent américain, explorant les thèmes de l'immigration, de la perte et de la reconstruction de soi. le roman montre comment les personnages cherchent à se connecter avec leur passé et à construire un meilleur avenir malgré les défis auxquels ils sont confrontés.

Le récit est touchant et profond. Les longueurs m'ont par moment gêné mais cela montre à quel point chaque détail peut nous transporter dans une nouvelle histoire. Un beau livre !
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Un premier roman brillant et sensible. Dinaw Mengestu, jeune écrivain américain d'origine éthiopienne, s'impose pour ce premier livre. L'exil, le déracinement sont au coeur de ce roman. le jeune Sépha a quitté l'Éthiopie dans des circonstances dramatiques. Des années plus tard, dans la banlieue de Washington où il tient une petite épicerie, il tente tant bien que mal de se reconstruire, partageant avec ses deux amis, Africains comme lui, une nostalgie teintée d'amertume qui leur tient lieu d'univers et de repères. On suit les efforts désarmants de Sepha et de ses compagnons d'infortune pour tenter de s'intégrer et trouver enfin une raison de vivre dans ce pays hostile et déshumanisé. Qu'est-ce que l'exil, qu'implique au quotidien le fait d'être étranger ? L'auteur dépeint avec beaucoup de réalisme la souffrance intérieure et la régression sociale qu'implique l'arrivée dans un nouveau pays, la difficulté à s'ancrer quelque part, à se faire des amis dans une société matérialiste peu portée à l'empathie. Triste et attachant.
Lien : https://www.babelio.com/conf..
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S i Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie scannait avec une grande acuité le quotidien et le parcours de jeunes gens issus de l'immigration nigériane en Amérique, sans faire l'économie de la question de la race, ce livre qui évoque l'arrivée aux E.U de 3 jeunes Ethiopiens brille en revanche par son innocuité politique.
Avoir fui les affres de la violence d'un régime totalitaire ne dispense pas de porter un regard un peu situé socialement sur un pays ou quand meme 50% des Afro-américains vivent sous le seuil de la pauvreté.
On se prends à espérer sur quelques chapitres que la question de la gentrification va prendre la place qu'il se doit dans ce récit. en lieu et place il faudra se contenter d'une vague romcom assez fade, accompagnée d'une ode à la culture occidentale et à la méritocratie et ou les gens qui résistent à la préemption de leur quartier par les promoteurs sont ravalés au rang de rageux ingrats et communautaristes.
le livre a obtenu en France - pays obsédé par la normativité comportementale - le Prix du Livre Etranger.
Ca ne s'invente pas...
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J'en attendais peut-être plus.... Un regard sur la vie entre deux : son pays d'origine, son pays d'adoption. Mais le livre a trop de longueurs pour que j'accroche.
Ce livre manque également d'émotion à mon goût. Les seules présentes c'est quand sont racontés, fugacement, les événements d'Ethiopie (et l'assassinat du père) préalables à la fuite du personnage central, depuis installé aux Etats-Unis.
Le roman s'attaque à la difficulté d'être de là-bas et d'avoir du mal à être désormais de ce nouveau pays. le sujet me plaisait, les descriptions du réseau de bus de Washington un peu moins....
Un peu déçue en un mot....
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Il y a des livres que l'on ouvre avec impatience et d'autres dont on ne sait pas grand chose et qui nous ont appelés , d'une façon ou d'une autre. Et quand ces livres nous apportent ce que l'on espérait en secret sans trop y compter, la lecture est envoutante.

C'est mon cas pour "Les belles choses que porte le ciel" , phrase extraite de l'enfer de Dante et qui nous narre le quotidien d'un Ethiopien vivant à Washington depuis 17 ans.
Propriétaire d'une épicerie, il se retrouve fréquemment avec ses copains d'immigrations , un Congolais , serveur et un Kényan , ingénieur. Leur jeu ? Lancer des noms de dictateurs africains et poser dessus une date et un pays.

C'est un livre que je qualifierais de "frais". On y aborde des thèmes comme l'immigration , l'intégration , la vie communautaire de façon nuancée, douce, avec beaucoup de pudeur et de retenue.
C'est une très belle histoire, bien écrite, touchante , où vont venir se mêler Judith et Naomi dans ce quartier défavorisé que les promoteurs veulent vendre aux riches.
Un vrai bon moment de lecture, avec des personnages attachants et qui ont le mérite de ne pas être caricaturaux , loin de là, contrairement à ce qu'on peut souvent lire.
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Ce livre a été un coup coeur. Je l'avais commencé une première fois, que j'ai laissé de côté parce que je n'ai pas adhéré. Et la 2ème fois, bien plus tard, a été la bonne, je n'ai plus réussi à le lâcher.
Stephanos est un Etiopien qui a fuit son pays après le meurtre de son père par les rebelles. Il vit dans un quartier de Washington où il a sa superette. Elle ne fonctionne pas très bien, le quartier se dégrade, il a une vie assez morne, jusqu'à l'arriver d'une nouvelle voisine qui décide de rettapper une vieille maison et vient s'installer avec sa fille. Et elles vont chambouler sa vie.
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