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Citations sur Manhattan chaos (12)

On se pénètre, on se pille, et c’est bon. La liberté du jazz, la fureur du rock, la moiteur du funk. En sueur, j’inspire…
(une seconde)
… profondément…
(deux secondes)
… et repars à l’assaut du son. Je le défonce, l’envoyant au tapis. Il s’enfuit, je le rattrape et le boxe, boxe, boxe, jusqu’à ce qu’il hurle. Voilà, j’y suis. Ce truc strident, qui décrasse mon âme. Nos âmes. Tout balancer pour se purifier ensemble. Je suis eux, ils sont moi, et ça y est, on forme un tout. Un seul et unique instrument au service du groove, l’astre suprême qui a vu naître l’humanité…
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Plus qu’une centaine de mètres avant Central Park. Mes jambes raidissent, hésitant entre réticence et excitation, mais c'est la deuxième qui l'emporte. Le manque obsédant. Je serre les dents, les poings, traversant le commun des mortels et son bla-bla inepte.

p.45
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Usé.
Tellement.
Trop de concerts, trop d’excès, trop de trop.
Des années que je tirais sur la corde et, forcément, je ne pouvais que craquer. Après tout, c’est arrivé aux plus grands, d’Alexandre à Attila. L’homme ne bâtit jamais que sa propre fin, je le sais à présent.
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Trouver le son. Là ! Non, il m’a encore échappé. Je le poursuis, embrasant mes poumons, et le capture enfin.

Envie de cogner, de boxer, mais pas encore, alors je le tords, l’étire à l’extrême, reprends ma respiration et le torture à nouveau. Lui faire cracher sa vérité pour qu’elle illumine la foule, et ça marche : ils sont tous debout, en transe.

Ça s’emballe, ça s’excite – les mains levées, ils en veulent encore plus, mais c’est trop tôt, on n’en est qu’aux préliminaires.
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— Elvis ? Pourquoi ? Il va crever ?
— Ouais. Pour lui, ce sera fini dans un mois.
— Pourtant, je l’ai vu à la télé. Il a vachement grossi, mais il tenait encore le coup.
— C’était sa dernière tournée. Une date par jour, le con. Il s’en remettra pas.
— Ah… eh ben, bon débarras. De toute façon, ça fait un bail qu’il est mort.
— On pourrait en dire autant de toi.
— C’est ça, ouais.
— Alors, prouve-le-moi.
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Je pisse en pensant à ce tueur, au défi qu’il a lancé à la ville, à ce qu’il incarne à l’échelle nationale. C’est dingue. En dix ans, on est passé du Summer of Love au Summer of Sam. Tout un symbole, que je sniffe et WAOW ! Ça monte, monte, monte, monte, monte, monte jusqu’au soleil. Icare. Hélios. Râ. Faye Dunaway. Jules César. Veni, vidi, vessie, qui continue de se vider.
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Tout donner même si l'humanité est incurable, que la haine est universelle, que le temps détruit tout, que l'amour est précaire, que la fidélité est fragile, que l'amitié est rare, que le plaisir est fugace, que l'enfance est condamnée, que le pardon est impossible, que l'art est cruel, que le fric est un piège, que le succès est une prison, que la politique est une mascarade, que l'espoir est un leurre, que le mensonge est roi, que la vie est injuste pour des milliards de gens et qu'au final seule la mort a du sens. Alors oui, tout donner à chaque seconde. Car moi, je veux vivre.
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Sivad
C'est mon nom. J'ai mis du temps à le comprendre. Pourtant, ce n'est pas nouveau. Il était là dès ma naissance. Je suis Gémeaux. J'ai toujours été deux. Intello et con, timide et grande gueule. Clean et trash.
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Tremblant, j’extirpe l’aiguille de ma veine. L’élastique claque, fouette mon mollet engourdi. L’héroïne se diffuse, je la sens monter, brûler mes muscles, mes os, mon cerveau enfiévré.
Ma vision se trouble, altère l’aube en champignon atomique. Ses rayons traversent mes fenêtres pour découper l’atmosphère grisâtre, colorant les mouches et les déchets un peu partout. Ici, dans mon appart’ immense et ultrachic de l’Upper West Side de Manhattan. Deux ans que j’y vis cloîtré. Deux ans que je macère dans le ras-le-bol.
Usé.
Tellement.
Trop de concerts, trop d’excès, trop de trop.
Des années que je tirais sur la corde et, forcément, je ne pouvais que craquer. Après tout, c’est arrivé aux plus grands, d’Alexandre à Attila. L’homme ne bâtit jamais que sa propre fin, je le sais à présent.
C’est à cause du son. Toute ma vie, je l’ai traqué. J’étais fou comme Dalí, précis comme Robinson, et me voici amorphe comme une merde. Une sale merde dépressive, rongée par le mal : ulcère, pneumonie, diabète, tendinite, fractures, prothèse de hanche… on m’a soigné, bricolé un milliard de fois, mais ma chair n’a pas oublié. Et si je pèse cinquante kilos, c’est que j’ai des chaînes en or.
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Tremblant, j’extirpe l’aiguille de ma veine. L’élastique claque, fouette mon mollet engourdi. L’héroïne se diffuse, je la sens monter, brûler mes muscles, mes os, mon cerveau enfiévré.
Ma vision se trouble, altère l’aube en champignon atomique. Ses rayons traversent mes fenêtres pour découper l’atmosphère grisâtre, colorant les mouches et les déchets un peu partout. Ici, dans mon appart’ immense et ultrachic de l’Upper West Side de Manhattan. Deux ans que j’y vis cloîtré. Deux ans que je macère dans le ras-le-bol.
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