1888. Gauguin rejoint
Van Gogh à Arles. Ce dernier a pour ambition de fonder là-bas l'Atelier du midi. Mais le projet tourne court, les deux artistes ne s'entendent pas et lorsque Gauguin quitte la ville,
Van Gogh comme pris de folie se coupe l'oreille.
Pendant cette courte période, ils peignent un tableau à 4 mains : Les Arlésiennes en promenade.
Deux siècles plus tard, le commandant Vicaux est envoyé sur les lieux d'un meurtre, celui d'un homme retrouvé mort à son domicile, vraisemblablement étranglé. Fait étrange : on lui a coupé l'oreille. Il s'agit de Maxime Courtois, qui porte en nom de famille un adjectif qui ne lui sied absolument pas : l'homme est un entrepreneur, investisseur sans scrupules et pervers incestueux. Rien que ça.
Assez vite, l'oreille coupe évoque aux enquêteurs
Van Gogh, d'autant plus qu'une photo d'un tableau du maître est retrouvée dans son coffre fort. Mais de tableau, que nenni. Où Maxime Courtois a-t-il bien pu le cacher ? L'assassin s'est-il enfui avec ?
La compagne de Frédéric Vicaux, Anne, travaille dans le domaine de l'art. Passionnée par l'affaire de son homme, elle part à la recherche de l'histoire du tableau. Par quelles mains a-t-il bien pu passer pour parvenir jusqu'à celles de Maxime Courtois ?
Car tout le monde en est persuadé, l'énigme du meurtre réside dans ce fameux tableau.
Difficile de faire un résumé plus court tant le roman est foisonnant. Trop ? Peut-être.
Le texte est esthétique, agréable et la mise en page est soignée. Un côté épuré avec ses larges marges qui m'a séduite.
Sur le fond, l'affaire est plus complexe. J'ai trouvé que l'enquête policière à proprement parler manquait un peu de souffle. En revanche, les passages dédiés au tableau, au monde de l'art, à l'histoire du tableau et de ses peintres m'ont réjoui. J'ai globalement été plus emportée par les chapitres concernant Anne que ceux concernant Frédéric. Je le dis que l'histoire du tableau aurait pu faire un fabuleux roman à elle seule.
Hormis le fait qu'ils soient en couple, leur lien n'a dans le roman que peu d'utilité. Ils mènent leurs enquêtes en parallèle jusqu'au bout. Vraiment jusqu'au bout.
Bilan :
Une lecture passionnante d'un point de vue artistique mais à l'intrigue un peu light. Néanmoins, un grand grand merci à l'auteur d'avoir permis à un tableau
Van Gogh/Gauguin d'exister, même le temps d'un roman !
Petit plus : pour débuter le roman, la lettre de van Gogh à Gauguin, du 3 octobre 1888, l'invitant à le rejoindre
Merci à Netgalley et aux éditions
La Martinière pour la découverte de ce roman