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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pourquoi tant de noirceur, tant de pessimisme, tout est-il irrémédiablement foutu pour notre jeunesse ?
Bien sûr il y a les galères pour trouver des petits boulots afin de gagner des clopinettes en espérant se loger dans quelques mètres carrés, si l'on n'a pas la chance d'être financé par papa et maman.
Bien sûr, une fois le diplôme obtenu re-galère pour trouver un vrai travail débouchant sur un CDI, tellement bien représenté comme « le ciel » sur la marelle figurant sur la couverture de cet étrange roman.

Premier roman que j'ai beaucoup aimé, lu d'une traite comme aimantée par une écriture brutale, addictive et diablement efficace.
Marion Messina nous propose de suivre Aurélie, jeune étudiante grenobloise qui peine à trouver sa place dans le milieu modeste dont elle est issue, et qui se sent profondément seule. Grâce à sa maturité, elle décode déjà fort bien les mécanismes de la société française qui rendent difficile son ascension sociale malgré le discours politique qui promeut l'égalité des chances.
On la suit dans ses études, ses petits jobs, ses errances, ses amours, ses galères.

D'autres beaux personnages jalonnent ce livre : Alejandro, exilé colombien idéalisant son pays d'origine tout en ne voulant pas y retourner malgré la dureté de sa vie en France; Franck, quadra en mal d'amour; Benjamin qui semble apporter un peu de sérénité dans la vie d'Aurélie.

Sous des airs désabusés, cette Aurélie est fort attachante avec ses doutes et ses faiblesses. J'ai eu envie de la secouer et de lui insuffler un peu d'espoir tellement nécessaire pour se construire une belle vie d'adulte, même si elle n'est pas tous les jours facile.

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Attention danger ! Les optimistes invétérés, les croyants aux lendemains qui chantent passez votre chemin. le premier roman de Marion Messina risque de vous plomber durablement. Ici, la chronique est amère, la vie difficile et l'avenir très sombre. Nous allons suivre Aurélie durant ses années post-bac. Celles que l'on se plaît à décrire comme les plus belles de la vie.
Mais il suffit de placer le projecteur sur les bancs de la fac de Grenoble pour constater que la plupart des étudiants ne sont pas là par vocation, ni même pour se construire un avenir, mais parce que la voie universitaire semble être, après le baccalauréat, le meilleur moyen d'entretenir l'illusion d'une brillante carrière. le poids des statistiques montre à lui seul le carnage qui s'annonce. Tout comme Aurélie qui ne comprend pas vraiment les cours qui lui dispensés et ne va tarder à s'en dispenser, la majorité de ses congénères rejoindra les rangs de pôle emploi avant d'avoir décroché un diplôme. Constat brutal et pourtant lucide sur la misère étudiante, ce roman est aussi la chronique du délittement des relations sociales.
Pas plus qu'on ne peut croire au plein emploi, on ne peut croire au grand amour. le sexe est d'abord un pis-aller, un dérivatif. Avec Alejandro, étudiant colombien débarqué par hasard en Isère, Aurélie aurait pourtant voulu y croire. Mais de galère en incertitudes et au bout d'une série d'échecs, elle choisit de tenter sa chance à Paris.
Dans la ville lumière, elle trouvera certes un premier emploi d'hôtesse d'accueil, mais surtout tous les problèmes inhérents à son statut précaire. Travailleuse pauvre obligée de quémander un toit, elle «se sentait connectée à tous les balayeurs, soudeurs, employés du bâtiment, dames pipi, chauffeurs de bus, distributeurs de journaux gratuits qui travaillaient déià quand elle se réveillait. Son tailleur mettait de la distance entre elle et eux, il aurait été difficile de leur expliquer que de nombreux smicards pouvaient travailler endimanchés; si les ouvriers et assimilés n'y voyaient que du feu, les principaux concernés voyaient très bien la différence dans la qualité de l'accoutrement.» Marion Messina fait tomber le masque et nous offre avec ce tableau détaillé un réquisitoire puissant contre ce système qui broie ceux que les politiciens appelent les «forces vives de la nation». Dur, dur !
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Le parcours du combattant de la vie étudiante et de l'entrée dans la vie active.
Pour Aurélie, mal à l'aise partout. Pour Alejandro, immigré colombien.
De Grenoble a Paris, rien n'est facile pour eux.
Ce roman, fort bien écrit est le constat implacable d'une société sans pitié et sans espoir pour une jeunesse qui peine à s'insérer et à trouver sa voie et sa place.
Entre choix de vie pas évident, amours incertaines, précarité, notre époque n'est pas toute rose
Malgré le ton sombre de l'histoire, c'est une lecture qui vaut le détour.
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J'ai quelque difficulté à m'exprimer à propos de ce livre qui traite de l'ennui d'être étudiant en province,
de la difficulté d'une insertion à Paris, sans travail, sans argent, sans logement.
Du refus d'une gentille fille tout juste bachelière, de suivre la voie tracée par ses parents : réussir grâce aux études, puis vivre une vie bien réglée et sans histoire.
Cette gentille fille se retrouve, en première année de Fac, amante passionnée d'un jeune colombien, " devenu un branleur stricto sensu, la masturbation et la recherche du plaisir sexuel occupant l'essentiel de son temps libre."
Je suis restée extérieure , lu une accumulation de faits négatifs. Comme s'il ne fallait oublier aucun grief.
Cela m'a paru davantage un dossier à charge qu'un roman.
D'autant plus que des mots jugés importants sont écrits en italique.
Pas d'empathie, donc. Les personnages secondaires m'ont paru plus consistants.
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Un départ des plus classiques: le roman apprentissage d'une jeune provinciale de Grenoble venu se frotter à l'ascension sociale de Paris en suivant les pas d'une passion amoureuse contrariée avec Alejandro venu de Colombie. L'abordage de la Capitale est (presque) naturellement est un désenchantement , beaucoup d'ambitions et bien moins de réalisations à atteindre. L'ambition sociale, c'est l'école de la frustration. La vie amoureuse et sexuelle se décline avec la même aridité que dans "Extension du domaine de la lutte".
Le roman nous touche à nous faire sentir l'atomisation de la vie sociale, tout est liquide rien ne fixe sans perspective d'une transcendance à entrevoir.
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Ce roman s'attelle à raconter l'entrée dans la vie active d'Aurélie, un peu sans elle finalement. Elle ne sait pas où elle veut aller, mais elle veut être avec Alejandro. Ce dernier cherche à mener sa vie pour lui avant tout. Il s'attache à Aurélie, mais n'a pas les mêmes priorités qu'elle. Ils vivent sans véritable repère, ils semblent flotter dans un décor mal adapté. Marion Messina nous plonge dans un quotidien sans fards où les personnages galèrent pour s'en sortir.
Le tableau est globalement noir, la vie est difficile, financièrement mais aussi socialement. Aurélie peine à se faire des amis. L'autrice insiste sur ces aspects fondamentaux de la vie et sur le fait qu'Aurélie n'a plus d'entrain ni d'espoir. Malheureusement, c'est le seul aspect qui ressort et c'est triste d'être autant désabusé à un si jeune âge. Au sortir de cette lecture, le moral n'est pas au beau fixe. Les sujets de société sont abordés avec justesse, mais c'est trop déséquilibré.
Il y a des passages un peu répétitifs où l'autrice énumère des routines, insistant sur la monotonie. C'est parfois un peu pesant, on comprend très rapidement l'idée et il semble inutile d'appuyer sur ces éléments.
Lien : http://voulezvoustourner.blo..
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Une chronique extrêmement crue et dure des débuts dans la vie d'une jeune femme. L'humour n'en est pas absent, mais il est noir… On note des références à Houellebecq, en particulier avec tous ces mots composés en italiques pour mieux mettre en évidence leur inanité. Une lecture éprouvante, un témoignage majeur sur l'entrée dans la vie active de la jeune génération…
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L'habit ne fait pas le moine, c'est bien connu et la couverture ne fait pas le roman non plus. Pourtant, elle me sert souvent de premier critère de choix pour mes lectures. Et j'avoue que celle du premier ouvrage de Marion Messina, "Faux départ" me plaît beaucoup. J'aime ce côté cour d'école, et cette marelle multicolore avec un CDI en guise de ciel.

Mais si la marelle est coloriée, le roman, lui, est plutôt un camaïeu de teintes sombres. Il raconte l'histoire d'Aurélie qui tente de s'extraire de ses origines modestes en traînant son ennui dans une fac de droit et d'Alejandro un jeune Colombien venu terminer en France des études commencées à Bogota car c'est bien pour un Colombien de posséder un diplôme européen. Ils se rencontrent sur le lieu de leur travail ou plutôt de leur petit boulot... il faut bien vivre. Pour le reste, il faut le découvrir.

Le livre ouvert, je n'ai pu le refermer avant d'être arrivée au bout. J'ai été entraînée par l'écriture, sèche, rapide, addictive de l'auteur. C'est étonnant, car comment peut-on être ainsi happée par une écriture aussi froide, digne d'un rapport de police ? Marion Messina ne fait pas dans l'eau de rose, c'est le moins qu'on puisse dire. Elle nous dépeint au contraire le monde avec un pessimisme noir, sans fioritures, et ne nous cache rien des galères auxquelles sont confrontés les jeunes actuellement entre l'université "Pour l'immense partie des jeunes français, l'université était un choix par défaut, un univers où ils étaient parqués afin de ne pas faire exploser les chiffres du chômage." les petits boulots plus humiliants que rémunérateurs "Elle avait postulé via le site de Pôle emploi à une annonce pour un poste d'agent de propreté en pensant à sa mère et avec l'affreux sentiment de valider les thèses du déterminisme de Zola, qu'elle avait toujours détesté.", les problèmes de logement, de transports et autres difficultés de la vie quotidienne pour ceux qui ne sont pas nés dans des draps de soie.

Même l'amour, qui ne réjouit au mieux que les corps, porte des lunettes noires. Et le portrait est bien désenchanté d'une jeunesse en quête d'idéal. S'il est vraisemblable que tout un chacun a un jour le sentiment d'être passé à côté de sa vie, c'est en général après l'avoir vécue. Ne pas avoir vingt ans et déjà imaginer avoir raté son existence est d'une grande tristesse.

Alors, même si je l'ai lu d'une traite, même s'il relève d'une étude réaliste de la société actuelle, même s'il est intrigant et cinglant, même si son écriture est décapante, ce récit me laisse un goût amer, sans doute parce qu'il ressemble à un cri d'alarme. J'aurais préféré continuer à croire que le monde est meilleur, que les jeunes sont heureux, heureux de vivre et d'étudier.

Lien : http://memo-emoi.fr/
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