Citations sur Chronique d'un départ (40)
Nous nous interdisons une foule de choses justement parce que nous avons ôté de nous le concept de leur réalisation possible. La société que nous avons tous contribué à bâtir a posé des lignes jaunes, lignes continues sur la route où nous marchons. Ces lignes, nous en avons fait en quelque sorte des murs de béton infranchissables, tandis qu’un simple déclic de notre conscience mettrait en évidence leur côté illusoire et totalement arbitraire.
La liberté dont il nous arrive tous de douter, résulte davantage des limites que nous nous imposons que de toute autre contingence. Nous forgeons nos chaînes avec de multiples peurs et aussi d’innombrables tabous. Ainsi,
regarde ce corps qui te permet de venir vers nous aujourd’hui, il est fait d’une matière qui ressemble à la lumière...
L’amour de la vie implique d’abord un amour envers soi. Un tel sentiment est totalement étranger à toute forme d’égoïsme et de narcissisme. Il est la condition première à un amour plus vaste dont la vocation est de déborder par tous les pores de notre être.
On meurt souvent d’une rétention de quelque chose. Rétention d’orgueil et de silence comme tu le sens toi-même. Rétention de douleur, de haine ou de ran
cune, d’amour également. Tout ce qui ne passe pas à travers toi, tout ce que tu emprisonnes en toi et ne transformes pas dans l’athanor de ton cœur devient un poison que tu absorbes.
La seule chose dont son cœur a soif, c’est d’amour... d’amour sans “peut-être”, ni “demain”, ni “oui mais”. L’amour dans l’instant présent, voilà le seul trésor qui, en vérité, puisse jamais compter désormais pour elle. Cet amour-là est la seule expression vraie, pure et indélébile de la spiritualité.
La douleur, je le sais, ressemble à une toile d’araignée. On s’y perd, on s’y débat, on y engourdit son âme.
Devant l’injustice je ne sais plus si je dois me révolter ou m’enfuir. Souvent je me rebelle mais, aujourd’hui, je veux me sauver et penser que plus rien ne me concerne.
Derrière le miroir embué de la banalité de chacun, il peut y avoir une source d’émerveillement...
Qui est-elle cette femme ? A vrai dire, peu importe. Sans doute d’ailleurs est-elle semblable à beaucoup, un jour heureuse, peut-être même choyée et puis l’autre égratignée, meurtrie par la vie. Quoi de plus banal ? Une existence comme des millions d’autres existences... Et pourtant... pourtant, c’est justement pour cela que cette nuit nous sommes à ses côtés, parce que derrière son histoire banale il y a un peu de celle du quotidien de toute une humanité qui aime, souffre et s’interroge.
Pourquoi a-t-on peur de la mort ? Parce que l’on a peur du changement, parce que l’on confond notre cerveau et notre cœur qui puise, avec la conscience qui les anime. Parce que l’on n’a pas non plus appris à admettre qu’il y a entre mourir et mûrir une étroite parenté.