AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de marina53


Depuis la maison qu'elle occupe avec sa mère, Catherine fait, matin et soir, quelque soit le temps, le chemin pour aller travailler chez Monsieur, au Domaine, comme il aime à le penser. Bonne à tout faire, sous la responsabilité de Mélie, elle a en charge la plupart des tâches ingrates. Mais, elle ne pipe mot. Ni au sujet du dédain de Monsieur, des remarques de la vieille la traitant de petite sale, des moqueries et des blagues salaces de la plupart des ouvriers ou des saisonniers. Catherine se fait sage, silencieuse et cela lui convient ainsi. En cette fin de journée, Catherine aide Mélie en cuisine, des invités étant attendus. le fils et la belle-fille sont déjà là et cette dernière voulant aller se reposer laisse sa fille de 4 ans, Sylvie, aux bons soins de Mélie qui, aussitôt, propose à Catherine d'aller se promener avec elle. Un petit tour à l'étable puis à la grange, où une chatte vient de mettre bas, et il est temps de rentrer. Mais, dans la cour où l'obscurité est tombée d'un coup, l'un des saisonniers s'amuse avec Catherine, tourne autour d'elle avec sa brouette tandis que les autres hommes rient, l'encouragent, s'amusant certainement de sa détresse. C'est lorsque les hommes repartent qui vers le hangar, qui vers la remise, qu'elle remarque, en scrutant la cour, que Sylvie n'est plus là...

Une petite fille qui disparaît soudainement, introuvable malgré les recherches des villageois, des ouvriers et finalement c'est une demande de rançon, adressée à Augustin Demest, autrement dit Monsieur, qui signifiera à la gendarmerie que le ou les kidnappeurs semblent sérieux. Monsieur a de l'argent et de quoi payer bien-sûr, connaît tout le monde, emploie, grâce à ses champs de betteraves, une bonne partie du village. Mais Monsieur a, semble-t-il, des ennemis, même s'il peine à le concevoir, parce que Monsieur règne en maître, pour ne pas dire en despote. Pour aider les gendarmes, deux policiers venus de Paris, Dassieux et Sautet, vont mener leur enquête et vont vite se rendre compte des secrets et des non-dits qui planent sur le village et le Domaine. C'est dans une ambiance lourde, poisseuse, glaciale, parfois figée dans la boue ou la neige que Louise Mey délie peu à peu les langues. Et c'est cette atmosphère d'un autre temps qui prévaut dans ce roman, avec ces policiers à l'ancienne tout droits sortis d'un Simenon, avec cette neige qui accentue le silence, avec cette gadoue qui enlise et salit, avec ce Monsieur et ses journaliers qu'il considère comme des serfs. L'enquête, en elle-même, réserve quelques surprises.
Un roman policier intrigant et bien mené...
Commenter  J’apprécie          672



Ont apprécié cette critique (57)voir plus




{* *}