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EAN : 9782253173786
216 pages
Le Livre de Poche (13/03/2013)
3.64/5   22 notes
Résumé :
Peu après la mort de son père, Alain Lefrançois décide de se raconter par lettre à son fils, Jean-Paul, au moment où il va devenir un homme. Il lui parle de la vie de ses grands-parents, gens de la haute bourgeoisie, de son métier, qui le satisfait, et de sa vie conjugale, qui n'est qu'une demi-réussite. Au rappel de récentes disputes familiales relatives à la succession, il remonte à la période de ses études de droit à Poitiers, de sa mobilisation, de son mariage ;... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un magnifique roman sur la filiation, particulièrement sur les relations pères-fils. C'est sous la forme d'une lettre à son fils de seize ans qu'un père raconte le drame qui a bouleversé sa vie. Evidemment ce drame, que le père a du mal à avouer et qui n'est révélé qu'à la fin, tient en haleine ; mais c'est bien la relation du père au fils qui a captée tout de suite mon attention.
Il commence par écrire : « Nous n'avons jamais grand-chose à nous dire. Plus exactement, nous n'éprouvons pas le besoin de le dire. Ou est-ce que nous n'en trouvons pas le moyen ? Ou encore qu'une pudeur nous en empêche. Je ne sais pas. » Sans jamais se départir de cette pudeur, il va tout au long du roman explorer ces non-dits et c'est ce qui m'a touché.
Comme, par exemple, lorsqu'il lui raconte ses réactions quand il a appris que sa femme était enceinte : « Sais-tu quelle a été la principale de ces réactions ? J'ai pensé : Ainsi donc, désormais, je vais, à mon tour, avoir un témoin. Ou, plus exactement, un juge. Car enfant, puis jeune homme, j'ai regardé vivre mes parents avec les yeux d'un juge, et j'en ai conclu, à tort ou à raison, qu'il en est ainsi pour chacun. C'est pourquoi je t'ai toujours observé avec une certaine anxiété et c'est aussi pourquoi j'ai entrepris ce récit décousu. » S'il écrit ça, c'est évidemment à cause de la révélation qu'il va faire. Mais qui n'a jamais jugé ses parents ?
C'est aussi une fresque familiale sur la vie, le passé, où l'on découvre tous les secrets d'une famille de la haute-bourgeoisie.
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Je ne doute plus, désormais, lorsque j'entame un roman de Simenon, d'être charmé par son style magnifique et magnifique n'est pas un mot que j'emploie à la légère. Peu importe l'histoire qu'il raconte, c'est juste parfaitement raconté.

Le Fils, c'est avant tout un exercice de style sous forme épistolaire, la lettre d'un père à son fils. Simenon parvient en plus de 200 pages à retracer l'ensemble d'une saga familiale dont le narrateur dévoile les évènements de sa vie à mesure que les souvenirs lui reviennent. Et cette apparente anarchie est méticuleusement organisée donnant au récit un souffle de vie incroyable. Simenon maitrise si bien ce roman qu'il se permet de ménager une révélation finale à la manière d'un polar.

Comme dans le destin des Malou ou Il y a encore des noisetiers, cette histoire de famille est contée avec tendresse et humanité. J'ai trouvé que Simenon faisait montre, à travers son personnage principal, de l'empathie qu'il a à l'égard de toutes les générations.

Il y a de la grandeur dans l'âme de cet auteur et je trouve que le réduire à la série des Maigret (dont l'adaptation télé a beaucoup vieilli) est une injure à son talent tant Simenon insuffle une intemporalité à ses oeuvres. Et Maigret (la série) laisse une image ringarde de Simenon. Ce n'est que mon avis bien sûr!

Et le style intemporel de Simenon touche au sublime et il faut vraiment le lire avec un regard neuf, sans arrière pensée, pour qu'il soit impossible de ne pas être conquis.
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Lien : http://livrepoche.fr/le-fils..
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Un homme, à la quarantaine, issu d'une famille bourgeoise, éprouve le besoin de parler à son fils. Il choisit plutôt de lui écrire. Il se revoit au même âge et pense que son fils a une certaine image de son père mais aussi de sa famille en général. Il veut rétablir cette image, qui sans être complètement négative, n'est sûrement pas la réalité. On sait dès le départ qu'un événement dramatique a eu lieu dans la famille en 1928, mais lequel ? On ne l'apprendra qu'à la fin du roman. le narrateur nous raconte d'abord la rencontre avec sa femme, son mariage, quelques anecdotes vécues avec son fils, ses parents, ses grands-parents, sa soeur, ses souvenirs. le tout sans respect de la chronologie, mais absolument pas gênant dans la lecture. Une réflexion profonde. Un livre apaisant et serein. Un écrivain qu'il ne faut pas oublier.
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J'ai longtemps évité Simenon, avec l'idée fausse , que c'était le spécialiste un peu ringard des romans policiers que lisaient mes parents ; je me replonge dans ce qu'on a appelé ses romans durs. Et c'est vrai que Simenon est plus grand que la série des Maigret. Par son écriture élégante, son style unique et son art de raconter une histoire à partir de choses simples. Dans " le fils ", Simenon nous retrace l'histoire d'une famille de la grande bourgeoisie sur 3 générations au travers de la longue lettre confession d'un père à son fils. Et la confession est douloureuse car le père cache un lourd secret. Une agréable redécouverte.
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A la mort de son père, un homme décide d'écrire une longue lettre à son fils pour lui expliquer quel fut le drame de sa vie.

Parvient-on jamais à connaître les êtres qui nous entourent, de quoi ils sont capables, de sacrifices, et d'abnégations ? Que sait-on vraiment d'eux avant que n'arrive l'épreuve qui les dévoilera sous leur vrai jour ? Georges Simenon nous révèle une nouvelle fois son exceptionnel talent pour visiter et sonder l'âme et le coeur des êtres humains. Et le résultat donne un livre magnifique et bouleversant sur la filiation et les secrets d'une famille.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
La jeunesse hait les vieillards, qui lui apparaissent comme une tare de la création.
Est-ce bien cela que j'ai lu dans tes yeux ? Sinon de la haine, tout au moins du mépris et, en même temps, de la rancune, parce que ce vieillard là se mêlait d'être ton grand-père, ton prédécesseur, quelqu'un dont tu as du sang dans les veines et avec qui tu possèdes, que tu le veuilles ou non, des traits de ressemblance.
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Maintenant encore, l’éternel dialogue entre les hommes et la jeunesse me fait grincer des dents. Tu le connais. Toi aussi, je te vois te replier et rentrer, méfiant, dans ta coquille.
- Quel âge avez-vous, jeune homme ?
On répond à regret, parce qu’on nous a enseigné à être polis :
- Dix-huit ans, monsieur.
Cela ne rate jamais : l’interlocuteur s’exclame avec une bonne humeur forcée :
- Le bel âge ! Je donnerais cher pour l’avoir encore…
A quoi, le plus souvent, il ajoute, malicieux :
- … Et savoir ce que je sais.
Savoir quoi ? Qu’aucune réalité ne répond et ne peut répondre à nos aspirations, à notre soif d’absolu ? Comme si les jeunes n’en avaient pas déjà fait l’expérience !
On nous parle de l’âge innocent, alors que l’adolescent se débat avec des problèmes douloureux et sordides.
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Je me rends cote que tout ceci n'est pas clair, mais nous sommes dan un domaine où il n'existe pas de vérités évidentes. Tu les as connus tous les deux beaucoup plus tard, alors qu'ils étaient devenus une caricature de Philémon et Baucis, une Baucis au corps gonflé d'eau, à la peau blême, aux yeux perdus dans un rêve sans fin, un Philémon qui faisait avec dignité des gestes précis de garde-malade ou de servante.
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Je te soupçonne même de penser que je n’ai pas le courage de vivre vraiment parce que, presque chaque soir, je m’enferme dans mon capharnaüm. Je sors peu. Les gens en chair et en os ne m’amusent pas et me fatiguent. Ou plutôt, c’est la tension de faire figure devant eux qui me fatigue, ce qui t’explique que, quand nous recevons, je ne tarde pas à me réfugier dans mon bureau.
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Quelque part aussi, j'ai lu qu'après notre mort, nous jouissons d'une survie d'environ cent ans, le temps, a peu prés, pour ceux qui ont connus, puis pour ceux qui ont entendu sur nous un témoignage direct, de disparaître a leur tour. Apres, c'est l'oubli, ou la légende.
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Videos de Georges Simenon (134) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Georges Simenon
"L'Homme de Londres", Georges Simenon, aux éditions le libre de poche
Mila Boursier, libraire à La Grande Ourse à Dieppe, nous parle du roman "L'homme de Londres" de Georges Simenon. Dans ce polar, l'auteur ne nous parle pas de Maigret, mais d'un homme qui prend une mauvaise décision un soir à Dieppe. de fil en aiguille, le lecteur parcourt les rues de la ville dans une haletante chasse à l'homme.
Un entretien mené à Dieppe, à la librairie La Grande Ourse.
Vidéo réalisée par Paris Normandie.
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