Deon Meyer est un maître dans l'art d'intéresser son lecteur dès l'entame du roman et de le mener crescendo jusqu'à l'épilogue. Cette fois encore avec son héros récurrent Benny Griessel. Un commissaire des Hawks (la police judicière sud-africaine) pris entre son addiction à l'alcool qu'il essaye d'enrayer, son amour pour une ancienne chanteuse de renom, qui doit, elle aussi, vaincre ses démons, et un métier qui le prend aux tripes mais qui n'admet pas ses incartades. Fort heureusement dans cette nouvelle république encore malade de l'apartheid, il est aidé par ses confrères ou plutôt coéquipiers dont certains sont noirs mais très attachants. Dès le début, on est pris par l'action. Trois hommes sont trouvés morts dans la guest house d'un domaine vinicole. Les douilles sont marquées d'un cobra. Un autre homme a disparu. Parallèlement un pickpoket s'empare d'un portefeuille d'une jeune touriste sous l'oeil d'une caméra et plusieurs hommes sont tués avec les mêmes balles estampillées. le rythme est alerte par le passage incessant d'un acteur et d'une action à l'autre, par la briéveté des chapitres. Comme toujours
Deon Meyer augmente le suspense en obligeant le lecteur à se poser perpétuellement des questions en se plaçant dans la peau des personnages principaux. Dans celle de Benny l'enquêteur, dans celle de(s)
Kobra(s) le(s) chasseur(s), dans celle de Tyrone le chassé. le final est éblouissant, moral pour la sympathique Tyrone, mortel pour certains autres acteurs importants, dramatique mais pas fatal pour Benny Griessel que nous retrouverons certainement guéri dans un prochain épisode. On l'attend avec impatience.