Le Broodryk auquel il avait fait référence était un adjudant (dans l’ancienne terminologie). Grand, brutal et ambitieux, il devait s’illustrer comme l’un des tortionnaires les plus impitoyables de Vlakplaas après avoir déjà montré sa propension à rosser les personnes qu’on amenait au commissariat de Sunnyside.
Pourquoi faut-il donc que quand il s'agit de porter un jugement sur la vie d'autrui, les gens se contentent d'arrondir au chiffre supérieur ? Alors que pour leurs propres vies ils sont prêts à jongler avec des milliers de chiffres, à multiplier, ajouter et soustraire jusqu'à ce que, les comptes étant bien truqués, le résultat final leur convienne ?
Le sport, nous a-t-il encore dit, c'est la guerre du pauvre,ça met en jeu les mêmes principes.C'est "nous contre eux". C'est se rassembler pour affronter un ennemi supérieur.Être solidaires.User de tactique et de stratégie et ressentir les mêmes émotions profondes.Et exactement comme la guerre, pour finir, le sport nous apprend des choses sur nous-mêmes.Il nous apprend à nous tester, à évaluer nos capacités, notre caractère individuel et collectif...
Dans une relation, il fallait savoir prendre et donner. Lui savait très bien comment prendre et se faire donner.
A peu près un mois avant, il avait lu un article sur les enzymes dans un manuel scolaire, ces très grosses molécules qui provoquent une réaction chimique des cellules humaines en prenant une apparence qui facilite cette réaction même. Il y avait réfléchi et avait découvert en lui-même la métaphore de cette interaction biologique. Toute sa vie, il s’était laissé porté par le cours sanguinaire d’un monde auquel il présentait une apparence qui encourageait la violence, jusqu’au jour où il en avait été dégoûté, jusqu’au moment où, pour la première fois en trente-sept ans, il avait pu prendre du recul par rapport à lui-même et avait trouvé ça répugnant. La seule différence était que les enzymes ne pouvaient pas changer de nature. Les humains, si. Parfois, quand il le faut.
tout le monde était mauvais. Mais les trois quarts des gens n'avaient pas l'occasion de s'en apercevoir.
Elle n'avait pas envie de faire du jogging. Elle s'affala sur son canapé, écouta la pluie tambouriner à la fenêtre et sentit l'air frisquet qui régnait dans la pièce. [...]
Elle se leva. Aller courir. Les choses commenceraient vraiment le lendemain et elle ne savait pas quand elle aurait le temps d'aller courir.
Mais ça ne lui disait rien.
Comme si on pouvait se soucier d'avoir du fric pour mener une vie de con! ... /.... Il était libre. Li-bre. Libre de tous les liens qui qui ficelaient ses semblables, libre des efforts incessants qu'il fallait fournir pour rien, accumuler sans arrêts des signes extérieurs de réussite et mener une existence de banlieusard sans intérêt. ( p 66 )
Dans une relation, il fallait savoir prendre et donner.
Tout gonflé d'eau, le corps de la tromperie se cachait sous un océan de mensonges.