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Citations sur La sorcière (34)

" Nature les fait sorcières." - C'est le génie propre à la femme et son tempérament. Elle naît Fée. Par le retour régulier de l'exaltation, elle est Sybille. Par l'amour, elle est Magicienne. Par sa finesse, sa malice ( souvent fantasque et bienfaisante ), elle est Sorcière et fait le sort, du moins endort, trompe les maux.
Tout peuple primitif a même un début; nous le voyons par les Voyages. L'homme chasse et combat. La femme s'ingénie, imagine; elle enfante des songes et des dieux. Elle est voyante à certain jour; elle a l'aile infini du désir et du rêve. Pour mieux compter les temps, elle observe le ciel. Mais la terre n'a pas moins son cœur. Les yeux baissés sur les fleurs amoureuses, jeune et fleur elle-même, elle fait avec elles connaissance personnelle. Femme, elle leur demande de guérir ceux qu'elle aime.
Simple et touchant commencement des religions et des sciences ! Plus tard, tout se divisera ; on verra commencer l'homme spécial, jongleur, astrologue ou prophète, né cromancien, prêtre, médecin. Mais, au début, la Femme est tout."
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Ainsi continue dans le siècle ce beau duel du médecin contre le Diable, de la science et de la lumière contre le ténébreux mensonge.
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On a dit que "l'église gothique est une cristallisation". Et c'est vrai. Vers 1300, l'architecture, sacrifiant ce qu'elle avait de caprice vivant, de variété, se répétant à l'infini, rivalise avec les prismes monotones du Spitzberg. Vraie et redoutable image de la dure cité de cristal dans lequel un dogme terrible a cru enterrer la vie.
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Un ermitage sans Dieu, désolé, et les grands vents si monotones de l'Ouest, les souvenirs impitoyables dans la grande solitude, tant de pertes et tant d'affronts, ce subit et âpre veuvage, son mari qui l'a laissée à la honte, tout l'accablait. Jouet du sort, elle se vit, comme la triste plante des landes, sans racines, que la brise promène, ramène, châtie, bat inhumainement ; on dirait un corail grisâtre, anguleux, qui n'a d'adhérence que pour être mieux brisé. L'enfant met le pied dessus. Le peuple dit : "C'est la fiancée du vent."
Elle rit outrageusement sur elle-même en se comparant. Mais du fond du trou obscur : "Ignorante et insensible, tu ne sais ce que tu dis... Cette plante qui roule ainsi a bien droit de mépriser tant d'herbes grasses et vulgaires. Elle roule, mais complète en elle, portant tout, fleurs et semences. Ressemble-lui. Sois ta racine, et, dans le tourbillon même, tu porteras fleur encore, nos fleurs à nous, comme il vient de la poudre des sépulcres et des cendres des volcans."
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La pauvre sibylle, engourdie à son morne foyer de feuilles, battue de la bise cuisante, sent au cœur la verge sévère. Elle sent son isolement. Mais cela même la relève. L’orgueil revient, et avec lui une force qui lui chauffe le coeur, lui illumine l’esprit. Tendue, vive et acérée, sa vue devient aussi perçante que ces aiguilles, et le monde, ce monde cruel dont elle souffre, lui est transparent comme verre.
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L’idée des diables tortureurs, infligeant aux âmes des morts des tortures matérielles, fut, pour l’Église, une mine d’or. Les vivants, navrés de douleur, de pitié, se demandaient : « Si l’on pouvait, d’un monde à l’autre, les racheter, ces pauvres âmes  ? leur appliquer l’expiation par amende et composition que l’on pratique sur la terre ? » – Ce pont entre les deux mondes fut Cluny, qui, dès sa naissance (vers 900), devint tout à coup l’un des ordres les plus riches.
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Elle enferme dans son cœur le souvenir, la compassion des pauvres anciens dieux  tombés à l’état d’Esprits. Pour être Esprits, ne croyez pas qu’ils soient exempts de souffrances. Logés aux pierres, au cœur des chênes, ils sont bien malheureux l’hiver, ils aiment fort la chaleur. ils rôdent autour des maisons. On en a vu dans les étables se réchauffer près des bestiaux.
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La colère populaire.

Cela, je crois, se fit d'un jet ; ce fut l'explosion d'une furie de génie, qui montait l'impiété à la hauteur des colères populaires. Pour comprendre ce qu'elles étaient, ces colères, il faut se rappeler que ce peuple, élevé par le clergé lui-même dans la croyance et la foi du miracle, bien loin d'imaginer la fixité des lois de Dieu, avait attendu espéré un miracle pendant des siècles, et jamais il n' était venu. Il l'appelait en vain, au jour désespéré de sa nécessité suprême. Le ciel dès lors lui parut comme l'allié de ses bourreaux féroces, et lui-même féroce bourreau. De là, la Messe noire et la Jacquerie.
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Mais la grande révolution que font les sorcières, le plus grand pas à rebours contre l'esprit du Moyen Age, c'est ce qu'on pourrait appeler la réhabilitation du ventre et des fonctions digestives. Elles professèrent hardiment : "Rien d' impur et rien d'immonde." L'étude de la matière fut dès lors illimitée, affranchie. La médecine fut possible. Qu'elles aient fort abusé du principe, on ne le nie pas. Il n'est pas moins évident. Rien d' impur que le mal moral. Toute chose physique est pure ; nulle ne peut être éloignée du regard et de l'étude, interdite par un vain spiritualisme, encore noins par un sot dégoût. Là surtout le Moyen Age s' était montré dans son vrai caractère, I'Anti-Nature faisant dans I'unité de l'être des distinctions, des castes hiérarchiques. Non seulement l'esprit est noble, selon lui, le corps non noble - mais il y a des parties du corps qui sont nobles et d'autres non, roturières apparemment – De même, le ciel est noble, et l' abîme ne l'est pas. Pourquoi ? « C'est que le ciel est haut ». Mais le ciel n'est ni haut ni bas. Il est dessus et dessous. L' abime, qu'est-ce ? Rien du tout.- Même sottise sur le monde, et le petit monde de l'homme. Celui-ci est d'une pièce (.. .). Si le ventre est le serviteur du cerveau et le nourrit, le cerveau, aidant sans cesse à lui préparer le sucre de digestion. ne travaille pas moins pour lui.
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Bien loin que la foudre infernale l' épuisât, la fit languissante, elle se releva redoutable et les yeux étincelants. La lune, qui, chastement, s'était un monent voilée, eut peur en la revoyant. Epouvantablement gonflée de la vapeur infernale, de feu, de fureur et (chose nouvelle) de je ne sais quel désir, elle fut un moment énorme par cet excès de plénitude et d' une beauté horrible. Elle regarda tout autour... Et la nature était changée. Les arbres avaient une langue, contaient les choses passées. Les herbes étaient des simples. Telles plantes qu'hier elle foulait comme du foin, c'étaient maintenant des personnes qui causaient de médecine.
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