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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
État d'ivresse relate l'histoire d'une femme au fond du trou. Pas au bord du gouffre mais enfermée six pieds sous terre dans un état chronique d'ivresse à haut degré d'alcoolémie. Enfermée dans une réalité parallèle, elle raconte mille et une histoires à tomber debout. Seule avec son fils de 17 ans, son mari est souvent absent suite à des déplacements professionnels. Elle boit, cache ses bouteilles dans la cave, remplit les bouteilles de lait d'alcool, elle boit puis elle ment, elle boit puis s'embrouille avec son fils, elle boit puis s'endort dans son vomi.
Le sujet de l'alcoolisme est un sujet grave qui ne peut être traité et pris en charge que si la personne concernée admet son problème. Il est bien courant d'entendre un alcoolique crier qu'il n'a aucun problème avec l'alcool. C'est dans ce contexte que s'enlise la narratrice inconsciente de son problème ni du désastre qui s'abat sur elle et son entourage puisque toute sa vie s'étiole et s'évapore dans les relants de ses gorgées brûlantes. Une réalité parallèle pour l'alcoolique où c'est l'entourage qui trime et se désagrège. Une réalité faite de leurres, de mensonges, de paranoïa, de cris, de douleurs.

Nous sommes dans ce roman immergés dans la fournaise de la narratrice ivre du matin au soir. À côté de cette immersion, je relève plusieurs bémols comme le fait que jamais nous n'apprendrons le pourquoi de cet alcoolisme, nous n'aurons jamais non plus une lucidité sommaire sur cette réalité tortueuse et dévastatrice.
On tourne en huit clos dans la tête de la narratrice qui vit entre ses gorgées d'alcool et ses délires. Il m'aura manqué la lumière, le bout du tunnel, et quelques moments de lucidité où on finit par se rendre compte que quelque chose cloche...

Un récit très évasif sur un état d'ivresse qui n'apportera pas à mon sens, réponses et encouragements aux personnes concernées de près ou de loin par ce terrible fléau qu'est l'alcoolisme.

#Merci à NetGalley France pour l’envoi de ce roman.#
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Elle est tombée dedans sans que l'on sache exactement pourquoi. Elle est maintenant pieds et poings liés, emprisonnée dans son addiction. Forte, irrépressible, même si elle ne veut pas se l'avouer: «Donne-moi une minute ou deux de réflexion et je nous sortirai de cette mauvaise passe » dit-elle juchée sur son tabouret à la recherche de la bouteille de rhum dédié à la pâtisserie dans le placard de la cuisine. le résultat de cette réflexion volontaire?
Son fils Tristan la retrouve «avachie sur la table haute de la cuisine, devant une petite bouteille de rhum ambré La Martiniquaise, un sac de farine éventré à ses pieds et un rouleau à pâtisserie sur lequel il a manqué de sa casser la gueule.»
Face aux dérives qui s'accumulent, elle reste d'abord fidèle à sa ligne de conduite. Elle nie et minimise, elle gère l'ingérable, elle ment à tous, mais d'abord à elle-même. Notamment quand elle affirme qu'elle voit quelqu'un, qu'elle veut s'en sortir, qu'elle va s'en sortir.
Il va pourtant falloir très vite se rendre à l'évidence, la spirale infernale est enclenchée. Denis Michelis n'a du reste pas besoin de jouer les moralisateurs ou les donneurs de leçon, il suffit de constater. Comme le fait Celia, la voisine qui se désespère et qui en guise de remerciement va récolter des insultes. Celia qui accepte de lui confier sa voiture pour qu'elle puisse aller faire quelques courses. Elle va en profiter pour acheter quelques bouteilles, sans même se rendre compte qu'elle est partie en robe de chambre. Tristan lui rappelle par ailleurs qu'elle n'a plus le permis de conduire…
Son mari, qui brille par son absence, entend tout de même la mettre en garde. Mais curieusement, elle ne se souvient pas avoir reçu ses messages.
Arrive tout de même une lueur d'espoir dans ce tableau sombre, quelquefois drôle – mais c'est l'ironie du désespoir – et terriblement angoissant: «Sortir de cet enfer, telle est ma devise. M'échapper du labyrinthe dans lequel je me suis moi-même perdue.» le détail qui tue suit toutefois cette déclaration. «Encore une gorgée».
Entre mythomanie et délire, entre menaces et encouragements, ce roman a quelque chose d'implacable. Comme lorsque vous vous rendez compte que vous êtes dans des sables mouvants et que toute tentative pour vous en sortir n'aura pour conséquence de vous enfoncer encore davantage.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Cet ouvrage révèle bien la dure réalité de ce que vit l'alcoolique au quotidien ainsi que leurs proches. Il est nécessaire d'admettre en premier lieu que c'est bien une maladie. Qu'il est vain pour les proches de juger, de menacer. La route à parcourir pour ceux qui en souffrent, et souhaitent s'en sortir, est longue et ardue.
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Ayant beaucoup aimé le précédent roman de Denis Michelis, je me suis laissé tenté par ce roman (dont le thème est assez classique). La narration est intéressante : courts paragraphes, les dialogues (ou voix intérieure) ne sont pas annoncés. La force de ce roman est dans l'écriture de Denis Michelis car l'histoire est malheureusement trop banal. Je conseillerais plutôt de lire le bon fils du même auteur qui était, selon moi, plus intéressant et tout aussi fort.
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