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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Qu'est-ce qui peut nous faire changer de vie ? Comment prenons-nous conscience un jour de faire fausse route ? Est-il possible de sortir de ce qui nous enferme ? Dans un premier roman brulant, Charlotte Milandri raconte une femme que les flammes de la passion et de la création consument. Une femme qui entend donner un autre sens à son existence.

Claire, mariée et mère d'un petit garçon, mène une vie organisée et sans surprise. Avocate professionnelle, mère prévenante, épouse souriante, Claire se fond dans le décor de sa vie en étouffant sous sa discrétion son feu intérieur. le réveil de ses sens et de sa passion, elle le doit à la confrontation avec une oeuvre monumentale de Jackson Pollok. Face à ce tableau une barrière se brise, des ombres cachés depuis trop longtemps refont surface. Depuis, brûle en elle un brasier qui finit par l'embrasser toute entière. La folie devient l'issue pour reprendre les rênes de son existence.

Dès les premières lignes, les mots de Charlotte Milandri m'ont happés. Il y a dans son écriture une forme d'urgence qui nous accroche très vite. En quelques lignes, nous la comprenons, nous l'écoutons, nous nous tenons tout près d'elle. On se fond parfois en elle, on ressent très fort ce qui la traverse. Elle tisse dans sa tête une histoire d'amour bien plus forte que la réalité, une histoire sans laquelle elle ne peut vivre. Car souvent la fiction est plus intense que la réalité et la seule solution pour survivre se trouve dans l'imaginaire. Il y a une radicalité dans le chemin qu'emprunte Claire, une voie extrême qui m'a beaucoup parlé. Sa folie fascine. Elle est cet abîme attirant et dangereux sur lequel nous nous efforçons de ne pas nous attarder, cette tempête qui menace de nous foudroyer, de nous faire tomber au sol

L'écriture porte cette folie, dit cette radicalité avec force. Par ses mots, pas sa manière de mêler réalité et rêve, l'autrice va loin dans la description des tourments internes. La douleur et la beauté se mêlent, l'art et la mort se répondent. le sévice d'enfance qui la gangrène est suggéré et très peu raconté, Claire refuse qu'il la définisse.

C'est beau, c'est puissant, je recommande.
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Un roman percutant et puissant. L'écriture est belle, subtile, soignée, poétique. le propos est dense et tel un uppercut nous fait vaciller et toucher d'autres dimensions que ce que l'on connaît. le parcours de Claire fait écho au côté enfoui que l'on observe chez soi ou chez les autres, car Elle l'a libéré. La tension est à son comble dans le premier tiers, on sent un drame arriver. Puis c'est une forme de libération, de lâcher-prise dont on est témoins, avec une Claire à la fois fragile et indomptable. Toujours sur une ligne de crête. Alors ce lâcher-prise, on le redoute autant qu'on l'envie. Et ce roman, on le dévore car il remue quelque chose de puissant en nous. Une plume et un livre que je conseille vivement! Et gare à vos certitudes...
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Il est des livres qui marquent, profondément, au fer. L'esprit et le corps.
Il est ici question de corps, c'est vrai. de corps qui se cherchent et ne se trouvent plus, de corps qui s'imposent et dont on n'efface ni les traces ni la peur, de corps qui rapetissent et perdent pieds. de corps-à- corps mais aussi de corps défendant.

Claire. Pour la suivre, il faut s'accrocher, à la raison, à la folie, à la liberté et aux possibles. Pour la comprendre, il faut aller profond, en nous.

Une vie lisse et ordonnée en apparence et la bile qui la dévore de l'intérieur. le point de bascule n'est pas toujours où l'on l'imagine. Stop. Plus personne ne répond. Un corps, pourtant, dont la mémoire redevient vive, remets les images et les sons à leur place. Et ressent, malgré l'isolement et la médication, malgré les murs blancs et malgré le manque, malgré tout.

Découvrir ce premier roman de Charlotte Milandri m'a fait l'effet d'une boîte de Pandore, on veut, on sait, on sent que l'on doit poursuivre, s'attacher à, et tout en même temps, on craint de se retrouver trop loin, trop au creux de l'humain. A-t-on vraiment envie d'accéder à ce sombre et ce tu ? Oui, mille fois oui !

La rencontre avec Jackson Pollock à travers laquelle le corps se faire ardent, violent, occupe une place importante dans le récit et c'est un plaisir, là aussi.

L'écriture est superbe, intense, urgente. Ponctuation qui coupe. Phrases sans verbes ou sans fin. C'est chirurgical, et ça nous maintient la tête sous cette eau intranquille, calme en surface et bouillonnante en-dedans.

Une des révélations de cette rentrée littéraire ❤
Les @editionsdesequateurs merci. Beaucoup.

   《La phrase à retenir》
"Je veux l'intranquille, le sombre qui se dit, la nuit qui recouvre tout. J'ai eu le courage de mes orages."
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Véritable expérience de lecture dont on ne ressort pas indemne. Rares sont les romans qui mettent de telles claques littéraires.

Charlotte Milandri jette les mots sur les pages comme Pollock la peinture sur ses toiles. Les phrases sont courtes, les mots s'imposent avec violence comme de profondes incisions. le rythme implacable embarque jusqu'à l'étouffement. La plume est brillante, sans compromission ni pudeur.

Claire, jeune mère discrète à qui tout réussit : travail, mari, enfant, s'aliène un peu plus jour après jour dans un quotidien aseptisé et sans relief. Avocate, elle plaide. Mère, elle s'occupe de son fils. Épouse, elle anticipe les moindres désirs de son mari et organise des repas. La mécanique est bien huilée. Claire veille au bon déroulement de la routine comme un bon petit soldat. Petite main de l'ombre sans qui tout s'effondre. Sa seule folie consiste à s'acheter un tube de peinture après chaque audience.

Un jour pourtant, tout bascule. le souvenir d'un tableau de Pollock resurgit. Une oeuvre qui s'insinue dans son esprit et dans son corps comme une drogue. Claire est saisie d'un besoin presque animal :une urgence à le voir, à le toucher, à le goûter. Tous ses sens crient le nom de cet artiste de génie qui régit progressivement sa vie.

Claire s'enfonce dans les limbes pour être au plus près de l'homme qu'elle aime, Pollock, mort depuis longtemps mais qu'elle trouve plus vivant que son entourage. La protagoniste poursuit alors sa quête aussi salvatrice que destructrice. Bientôt, cette passion amoureuse qu'elle vit avec plus de réalité que le réel va la conduire à un point de non retour.

Par ce récit intense et sauvage, l'autrice aborde des thèmes forts comme le rapport à l'art et à la maternité, l'aliénation du quotidien, les choix de vie, les souvenirs traumatiques, la santé mentale.

Un premier roman aussi violent que sensuel.
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