J'ai eu, je l'avoue, un peu de mal à entrer dans ce roman, les 40 premières pages manquent de rythme, le ton manque de conviction. Mais à partir du chapitre 6, lorsque la véritable aventure dans le Spitzberg commence, je me suis laissée emporter et le récit m'a passionnée. La description de la vie dans ces lointaines contrées, si attirantes, si séduisantes mais tellement dangereuses et inhospitalières, d'autant que l'on parle d'une période allant de 1916 à 1942, est parfaitement documentée, et permet au lecteur de suivre en imagination, sans effort et avec précision, les aventures de l'apprenti trappeur confronté aux épreuves quotidiennes nécessaires à sa survie. le personnage principal, Sven, est extrêmement attachant, il est plein d'humour et d'autodérision et ne cherche pas à passer pour un héros. Au contraire, son humilité et son ouverture d'esprit contribuent à développer des facultés d'adaptation indispensables non seulement pour survivre mais surtout pour construire une forme de bonheur apaisé dans ce milieu hostile. Les personnages secondaires sont tout aussi attachants, qu'il s'agisse de MacIntyre, généreux Ecossais doté d'un généreux sens de l'amitié, ou de Tapio, taciturne trappeur, apparaissant et disparaissant du récit au fil des saisons et des chasses. En refermant le livre, j'ai eu un peu de mal à me séparer des personnages. Pour un premier roman
Nathaniel Ian Miller frappe fort, et je croise les doigts pour qu'il y en ai un second, voire un deuxième.