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Citations sur Faillir être flingué (89)

il avait de temps à autre des bouffées de liberté dans les jambes.Le souvenir de sa vie chez les indiens lui arrivait par vagues, il s'arrêtait, marteau en main, des clous plein les poches, et ressentait passer dans ses muscles le mouvement de la chasse au bison, l'odeur de l'herbe écrasée, le bruit des flèches, la brutalité de l'attaque.
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L'exil, qu'ils avaient regardé jusque-là comme une opportunité, leur pesait pour la première fois. Brad avait essayé de chanter le soir, devant le feu, les airs qu'ils aimaient tous les deux, mais alors la nostalgie d'un pays qu'ils croyaient n'avoir jamais porté dans leur coeur, les avait pris.
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Josh ne pensait qu'à une chose. Avancer. Le but de leur voyage avait été fixé des mois auparavant, il aurait considéré comme une perte de temps de simplement y penser. (...)la seule question était de poursuivre. Mais pour Brad, qui n'aimait pas les voyages, c'était d'arriver à destination.Contrairement à son fis, il endurait ce mouvement sans fin vers une ligne d'horizon qui n'en finissait pas de s'échapper, en vrai paysan.Avec une obstination tenace qui pouvait passer pour de l'excitation, mais il détestait de tout son être ce déplacement continu qui était l'inverse de l'installation et qu'il voyait comme le prix à payer pour une bonne terre immobile qu'ils finiraient par arracher au monde. Quand bien même ce devrait être à son autre bout.
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[incipit]
Le chariot n’en finissait plus d’avancer. La grand-mère à l’arrière criait de toutes ses forces contre la terre et les cahots, contre l’air qui remplissait encore ses poumons.
Quand elle ne dormait pas profondément, insensible au monde, sourde, aveugle et enfin muette, elle criait furieusement dans le tunnel de toile qu’elle avait désigné comme son « premier cercueil » en s’y asseyant, au début du voyage.
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Les conducteurs changeaient sans cesse et le dernier en date, bègue au plus haut point, était arrivé ventre à terre en fouettant ses bêtes qui saignaient aux épaules et en criant devant lui des bribes de mots incompréhensibles. Tout le monde avec cru qu'il avait une armée d'Indiens à ses trousses et qu'il avait vu en prime l'entrée des Enfers au détour d'un canyon.
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à ce stade de sa conversation intérieure, il ne manquait pas de se rappeler à lui-même que l’ordre des rêves était assez particulier pour ne jamais se réaliser complètement dans le monde et qu’une partie ou une autre de sa construction mentale tomberait dans les abîmes avant même qu’ils entrevoient le début du pays où ils allaient enfin pouvoir s’arrêter. Ce à quoi il se répondait invariablement que c’était précisément pour cette raison qu’il fallait imaginer les meilleures, les plus grandes et les plus belles choses. Parce que de cette façon, même s’il ne devait advenir que la plus infime part de son rêve, elle serait tout de même assez consistante pour les rendre heureux.
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De l'intérieur, la prairie était comme une jungle. Epaisse et moite, habitée à tous les niveaux. Il sentait la chaleur monter de la terre. Il dérangeait les rongeurs en marchant sur leurs trous. Des sauterelles noires et rouges grosses comme le pouce dégageaient sous ses pas. De petits oiseaux se perchaient sur les hautes tiges et lançaient leur cri d'alarme quand ils le repéraient. Ils chassaient des insectes invisibles et bourdonnants en piqués brefs, virtuoses, avant de revenir se poser sur une tige d'affût qui ployait à peine sous leur poids. [....] Il suivait sur son axe la lente course du soleil dont le but était apparemment de se coucher sous le bloc rocheux qu'il convoitait lui-même comme abri. [….] La prairie l'enveloppait de sa chaleur emmagasinée.Tandis que sa tête qui dépassait était baignée par le souffle frais qui précède le crépuscule, son corps était comme dans un vêtement de laine tiède. Tous ses mouvements étaient huilés, portés par une sensation de flottement. Il était épuisé .
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- Vous n'allez pas faire ça? Et la solidarité du sang? Nous sommes de la même race tout de même!
- Oh la race, tu parles, elle a bon dos, dit Zébulon.
- Mon cul la race! La race quand tu m'as volé mon cheval, mon or, mes gamelles et mes haricots, tu l'avais où?
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Il est difficile de faire justice soi-même sans être en butte au jugement collectif qui veut tout réguler.
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