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Critique de KRISS45


"Une âme douce", c'est une immersion en profondeur dans l'univers de Tchékov, un dramaturge mondialement connu. le seul Russe peut-être que l'on cite à côté de Shakespeare". le monde entier monte "Les trois soeurs, la Cerisaie", encore et toujours.
L'auteur de cet essai s'interroge d'abord sur le genre : S'agit-il d'un théâtre poétique ? "Mais dans les pièces, on parle sans arrêt d'argent, de dettes, d'intérêts".
Bien au-delà d'une analyse sur le théâtre de Tchékov, l'auteur se livre à une vaste enquête sur la littérature, l'impact des grands textes sur la vie et l'oeuvre des écrivains. Il établit des analogies dans les situations ou dans les mythes avec les tragédies d'Eschyle, Sophocle, Euripide ou Shakespeare.
Plus près de nous, Maupassant est souvent cité dans ce texte . "Mais les Français, en cent quinze ans, après des centaines de mises en scène, n'ont pas reconnu Maupassant et ses idées à travers les répliques de Trigorine, un personnage d'Anton Tchékov".
Autre passage : "Les critiques qualifiaient Tchékov de Maupassant russe."
Plus loin, l'auteur remarque : Nous ne pouvons comprendre les personnages tchékoviens que dans la messure où nous avons lu les mêmes livres : DostoÎevski, Schopenhauer..."
Autre allusion : " les personnages de "La Mouette" citent Shakespeare, Maupasant, Gogol, Tourgueniev, mentionnent Tolstoï, Zola..."

De nombreux paragraphes sont consacrés à l'importance de la mise en scène. L'auteur se livre à une vive critique sur ce sujet. Il insiste sur l'importance du travail des divers créateurs de spectacles, aussi primordial que le texte ou la qualité de l'interprétation.

Alexandre Minkine est écrivain, critique de théâtre, également analyste politique, d'où de nombreuses digressions sur les bouleversements historiques de la Russie du 20e siècle. Les multiples aptitudes et activités de l'auteur, alliées à une immense culture expliquent sans doute le mélange des genres de ce récit foisonnant et passionnant mais parfois confus et redondant.
Ce texte s'adresse indéniablement plus aux amoureux de l'oeuvre de Tchékov
qu'aux non-initiés qui risquent d'être un peu perdus face à l'abondance du propos.
Mon point d'interrogation est le suivant : faut-il relire les textes ou revoir les pièces avant ou après la découverte d'"Une âme douce". A coup sûr, la lecture est plus profitable si vous avez en mémoire "La Cerisaie, La Mouette, Oncle Vania ou Les trois soeurs". Sinon, comme moi, vous serez prêts à replonger dans toute l'oeuvre de Tchékov, mais aussi de Pouchkine, De Maupassant...Une grande envie de retour aux classiques.
Merci aux éditions des Syrtes et à Babelio pour ce texte, en leur présentant à nouveau mes excuses pour le retard de ma chronique, indépendant de ma volonté.


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