Dans les pas de Vincent

Le 9 juin 2016, soirée littéraire à la brasserie l'Orléans de Bordeaux, du monde, de la convivialité et la découverte d'Émeric Mirallès. Sapeur-Pompier à la caserne de la Benauge, il prend la plume pour que celui qui a établit son errance dans le quartier de la Bastide ait un nom: Vincent.

Saint Vincent fut diacre de Saragosse. Il est mort en martyr, à Valence, au IVe siècle. Il fit face aux cruels supplices de son tortionnaire, en riant et en chantant. Saint Vincent est le patron des taverniers, vignerons et vinaigriers. Il est honoré le 22 janvier.
Vincent vient du latin "vicere" qui signifie vaincre...

Bien sûr ce n'est pas du saint dont nous parle l'auteur mais du clochard Vincent qui a vaincu tous les aléas de cette situation en lisière de la Vie puisqu'il a "vécu" plus de quarante ans dans la rue.
Personnellement je préfère employé le mot clochard à SDF, car pour moi il n'a pas de connotation péjorative, juste un mot qui dit bien ce qu'il dit. En effet autrefois on sonnait la cloche pour signifier la fin des marchés et la possibilité pour ceux qui n'avaient rien à manger de récupérer ce qui était abandonné. Marre aussi de cette façon de rebaptiser, sous couvert de respect les choses qui dérangent plutôt que de remédier à ce qu'elles induisent, le changement de nom ne change pas la situation.

Le fait déclencheur de cette errance on le découvre, mais après comment tenir sans mendier ni s'alcooliser, ni vitupérer, juste à se fondre dans cette ville Bordeaux qu'il aime tant lui colle à la peau. Comment ?
Émeric n'est pas parti en chasse sur les pas de...Il a fait mieux et c'est ce qui donne ce respect, il a marché DANS les pas de Vincent.
Je pense que si Vincent a survécu à cette errance c'est qu'il n'a pas rencontré que des imbéciles, il a aussi bénéficier de certains gestes faits dans l'anonymat et la générosité naturelle.
Merci à Madame Luce et toutes ses petites mains qui font, font, font...

Vincent a eu des "semelles de vent" pendant tellement d'années et ce vent l'a respecté aussi. Il est à l'abri, maintenant à plus de 80 ans, il a des amis qui le visitent et non des voyeurs.

Par ce livre il a été, il est et sera Vincent Real, un Homme et non pas une ombre.
D'une écriture colorée à la Vincent van Gogh, avec la verve du Jean Giono de "l'homme qui plantait des arbres" ayant pris l'accent bordeluche, avec la musique du vent et du fleuve, Vincent est là .
En refermant ce livre j'ai le coeur gonflé de reconnaissance, comme la voile du bateau qui trace vers des horizons infinis.
Merci Émeric Mirallès pour ce regard qui nous est offert comme un cadeau.

C'est avec un regard plein de respect et de tendresse que l'auteur nous relate dans ce roman la vie Bordelaise de Vincent.
Pas une vie ordinaire ni extraordinaire, mais une vie d'errance. Vincent est en effet " le clochard " du quartier de la Bastide .... je suis sûre que les Bordelais l'on connu... mais l'ont t'ils seulement regardé ? ... Pour certains comme Madame Luce, Émeric (l'auteur) et ses collègues de la caserne de pompier de la Benauge pas de doute, tout est raconté dans ce roman !
Grâce à ma lecture, j'ai marché moi aussi dans les pas de Vincent. Ce qui m'a amené à visiter Bordeaux autrement (souvent au ras du sol), ressenti les saisons, les jours, les nuits .... la vie différemment !