AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,94

sur 889 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  

Célestine femme de chambre raconte ce qu'elle vit au quotidien auprès de ses maîtres des Bourgeois et ses compagnons de labeur. Célestine ne mâche pas ses mots, elle se moque de ces gens de la haute société, de leur hypocrisie, leur avarice et n'hésite pas à jouer de ses charmes pour les ridiculiser.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Célestine qui est arrogante, ambitieuse, méprisante, intelligente rusée, manipulatrice elle est aussi parfois cynique, mais elle a un charme fou !
Certains passages étaient très drôles et d'autres très sombres, elle a réussi avec ses mots à me faire éclater de rire et d'autres moments verser quelques larmes.
Elle dénonce l'hypocrisie de ces maîtres (le passage où une de ses maîtresses interdit à sa femme de chambre d'avoir des enfants m'a bouleversé) les conditions de vie des domestiques, les humiliations....
Elle va s'éprendre de Joseph un domestique très secret qu'elle soupçonne de vols, de viol et même d'assassinat mais qui l'attire énormément !
Est t'il coupable ou est-ce bien le fruit de l'imagination de Celestine ?...

J'ai apprécié la plume de l'auteur qui est parfaitement adapté au personnage ainsi que le côté historique de l'époque qui est très intéressant.

Je me suis régalée en le lisant.
Un petit bijou.

Fabuleux, passionnant violent et drôle.
Commenter  J’apprécie          50
Une vraie perle. Un portrait au vitriol de la petite bourgeoisie (et du reste de l'humanité au passage, tout le monde en prenant pour son grade). C'est d'une férocité jouissive, portée en outre par une plume magnifique. A ne pas manquer...
Commenter  J’apprécie          40
J'avais pas mal d'a priori concernant ce livre et je suis contente de les avoir surmontés car j'ai beaucoup apprécié cette lecture. Je tiens tout d'abord à dire que j'ai été sous le charme de la plume de Mirbeau dès la première page, il a admirablement su allier style littéraire irréprochable et franc parler de l'héroïne, sur ce point je suis vraiment conquise. J'ai été assez surprise de l'atmosphère sombre mais qui finalement m'a bien plu, d'autant plus qu'elle est tempérée par l'humour de la narratrice (j'ai beaucoup ri lors de certains passages). Seul point négatif, je pense que le livre est trop long, certaines anecdotes me paraissent un peu répétitives, 100 pages de moins auraient, à mes yeux, pu lui faire gagner en efficacité.
Commenter  J’apprécie          40
Le journal d'une femme de chambre/Octave Mirbeau
Publié en 1900, ce roman remarquable d'Octave Mirbeau est le journal intime de Célestine, femme de chambre en Normandie.
de ce roman furent tirés divers films dont ceux de Jean Renoir et celui plus proche de Luis Bunuel avec une extraordinaire Jeanne Moreau dans le rôle de Célestine.
Après avoir connu des déboires dans la capitale, Célestine trouve une place en Normandie. Elle nous conte le quotidien d'une famille bourgeoise, en toute franchise, avec les contraintes sexuelles à la clé. Monsieur est un homme tranquille, qui a abdiqué toute autorité de maître de maison et toute dignité d'homme au profit de sa femme. Mais ses regards vers Célestine en disent long ! Il est vrai que Monsieur et Madame ne sont plus rien l'un pour l'autre. Madame dirige tout, règle tout, organise tout, administre tout.
Octave Mirbeau se livre dans un style élégant, fluide et raffiné à une violente satire des moeurs provinciales et parisiennes de la Belle Époque, en mettant en relief cet antisémitisme latent et ce nationalisme qui prévalaient alors. L'affaire Dreyfus est dans tous les esprits.
Célestine est une fine et intelligente observatrice qui adore servir à table, car c'est là que l'on surprend ses maîtres dans toute leur saleté et dans toute la bassesse de leur nature intime.
Mais elle connaît des moments de mélancolie et la solitude lui pèse parfois et elle écrit dans son journal :
« La solitude, ce n'est pas de vivre seule, c'est de vivre chez les autres, chez des gens qui ne s'intéressent pas à vous, pour qui vous comptez moins qu'un chien, gavé de pâtée, ou qu'une fleur soignée comme un enfant de riche…des gens dont vous n'avez que les défroques inutiles ou les restes gâtés. »
Cette solitude est autant morale que physique : « Des désirs me persécutaient et faute de les pouvoir satisfaire comme j'eusse voulu, me livraient avec une frénésie sauvage à l'abêtissante, à la morne obsession de mes propres caresses. »
Célestine n'est pas insensible à la poésie et écrit :
« Ce qu'il ya de sublime dans les vers, c'est qu'il n'est point besoin d'être savant pour les comprendre et pour les aimer…au contraire…Les savants ne les comprennent pas et la plupart du temps, ils les méprisent…Pour aimer les vers, il suffit d'avoir une âme…une petite âme toute nue, comme une fleur… »
Les rencontres que fait Célestine, jeune fille naïve et innocente, dans les premiers temps, ne lui laisse pas souvent de beaux souvenirs :
« Rien ne m'était pénible comme de voir que je n'eusse pas laissé la moindre trace d'affection, pas la plus petite tendresse dans le coeur de cet homme, bien que je me pliasse à tous les caprices de sa luxure, que j'acceptasse à l'avance, que je devançasse même toutes ses fantaisies…Et Dieu sait s'il en avait d'extraordinaires, Dieu sait qu'il en avait d'effrayantes ! Ce qu'il était corrompu, ce morveux ! Pire qu'un vieux, plus inventif et plus féroce dans la débauche qu'un sénile impuissant ou un prêtre satanique. »
Un beau jour, le destin sourit à la sympathique Célestine et bien qu'elle affirmât souvent que d'être domestique, on a ça dans le sang, elle sut renoncer sans regret au spectacle du luxe bourgeois pour vivre une belle aventure, avec l'amour, le vrai, en offrande.
Un roman passionnant très bien écrit, en toute simplicité.
Commenter  J’apprécie          30
« Il est près de deux heures, et ma lumière va s'éteindre … moi aussi, je vais être obligée de me coucher … Mais je sens que je ne pourrai pas dormir … Ah ! ce que je vais me faire vielle dans cette baraque ! »

Comme son intitulé l'indique, le journal d'une femme de chambre raconte les mémoires d'une jeune femme de chambre, Célestine, décrivant son vécu et les souvenirs marquants de sa vie parmi les domestiques, au sein des différents foyers qu'elle a servi.

Le journal nous emporte aussi bien dans le présent tel qu'il est vécu et ressenti par Célestine, où elle décrit la vie des domestiques, des maîtres et les tourments de la servitude, que dans les paysages flous de ses réminiscences douloureuses, recueillies des années de service errant, flottant d'une maison à une autre.

Le journal raconte les tourments de Célestine, une jeune femme bien faite au cheveux blonds, belle et d'un caractère malicieusement impétueux. Son esprit est hanté par une perpétuelle recherche de soi étouffée par la pauvreté et la misère, son coeur est enflammé par une avidité poétique de sensations fortes frustrée par la piqure des amours bouleversants et inachevés. Seul l'espoir flétri d'un avenir meilleur émeut l'existence endurcie de Célestine.

Le tempérament impulsif et fougueux de l'héroïne lui cause un emploi instable, ne dépassant pas six mois dans chaque foyer, tantôt congédiée, tantôt partie de plein gré par un moment de rébellion, qui finit par approfondir la gangrène de son désespoir.

Célestine nous raconte, avec un humour délicieusement tordu, ses déceptions amoureuses, les habitudes secrètes de ses maîtres bourgeois, leurs conflits familiaux interminables et leurs bassesses les plus sombres, en nous emportant dans leur univers et leur psychologie dérangée.

S'aventurer dans cette lecture requiert un détachement des conceptions morales et un courage à se lancer dans l'exploration des contradictions du coeur humain, des désirs les plus obscurs de l'âme, transcendant les valeurs, la pudeur et le sens du devoir et de la loyauté, vers des sensations étranges, une ivresse poétique de l'âme, allant même à l'admiration amoureuse du crime.

La plume talentueuse de Mirbeau, à travers le journal d'une femme de chambre, et les malheurs de Célestine, nous peint d'une forte sincérité, le portrait de la condition domestique, les vices de la société bourgeoise, et dresse ainsi une imposante satire sociale.

Vivement recommandé.
Commenter  J’apprécie          20
Découverte qui m'a profondément marquée ... mon livre préféré, juste après entretien avec un vampire. Humain, vrai, sans fard, l'humain tel qu'il est, sans faux semblant. Inoubliable...
Commenter  J’apprécie          20
Juste après avoir lu "l'assommoir" de Zola, j'ai abordé ce livre dans la même optique : découvrir le XIXe siècle, ses moeurs et sa société. Je n'ai pas été déçue: l'écriture est fraîche, le style plus simple que celui de Zola, moins de longueurs, moins de descriptions... peut-être moins de noirceur aussi ... je me suis attachée très vite au personnage de Célestine, malgré tous ses paradoxes... la rudesse de la condition de domestique est très bien mise en opposition à l'indécente opulence du monde bourgeois... le fossé social dans toute sa splendeur!
Commenter  J’apprécie          20
Oeuvre majeure, critique de la société "bourgeoise" de la fin du XIXIieme siècle par le biais d'une modeste femme de chambre. Un classique à la portée encore actuelle.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
Commenter  J’apprécie          10
Un texte puissant et dérangeant. le vice est partout, aussi bien chez les maîtres bourgeois que chez leurs serviteurs. le meurtre, le sexe, tout y est.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai dévoré ce roman passionnant sur la vie gens de maison et de leurs maîtres. Quelle modernité, quelle acuité pour dépeindre la société du 19eme en France. du niveau De Maupassant ou Flaubert. Trop bien !
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (2287) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Chefs-d'oeuvre de la littérature

Quel écrivain est l'auteur de Madame Bovary ?

Honoré de Balzac
Stendhal
Gustave Flaubert
Guy de Maupassant

8 questions
11136 lecteurs ont répondu
Thèmes : chef d'oeuvre intemporels , classiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}