Une rapide biographie de Rossini présentée comme un génie de la musique mais un génie un peu malin, paresseux et facétieux, un tantinet pédant et intéressé. le portrait n'est pas des plus flatteurs mais le style légèrement suranné rend la lecture plaisante et la musique reste !
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La ville entière était dans le délire, et, quand le compositeur se montrait quelque part, on lui rendait hommage comme à un roi.
Des bateliers le reconnaissent, un soir, sur la lagune et le saluent de hourras joyeux.
Aussitôt toutes les barques de se grouper autour de Rossini ; des milliers de voix entonnent ses plus beaux airs ; on le conduit avec des cris d’allégresse, de canal en canal. Au rivage, il trouve le chemin semé de fleurs, et la multitude l’accompagne jusqu’à son auberge sans discontinuer les chants et les bravos.
Jamais existence d’artiste ne fut plus glorieuse et plus triomphale.
Chacun devine avec quel empressement Rossini regagna sa ville natale, pour déposer celte première couronne aux genoux de sa noble maîtresse. Il écrivit sous ses yeux, avec trop de bonheur peut-être, et conséquemment avec des distractions trop fréquentes, l'Equivoco stratagante, que le parterre du Corso, à Bologne, crut devoir siffler sans miséricorde.
Le nombre des sottises qu'on a débitées, depuis un demi-siècle, tantôt sur la musique italienne, tantôt sur la musique allemande ou sur la musique française, est vraiment incalculable. Messieurs les feuilletonistes , qui raisonnent là-dessus à tort et à travers, oublient que la logique ne marche sûrement et ne trouve l'appui des principes que dans le domaine intellectuel, jamais ailleurs.