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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le marquis de Sade. Une odeur de soufre à l'évocation de ce nom.


J'avoue ne pas avoir lu la prose du monsieur et à la lecture de ce livre, je me dis que ce ne serait pas ma tasse de thé. Car le Sade décrit ici est un monstre de cruauté et de perversion.
Certains passages sont très durs et ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains.

Un roman captivant où les femmes doivent faire face à la perversité des hommes, le marquis de Sade en tête.
Les femmes, justement, ce sont elles les véritables héroïnes de ce roman historique.

Rose Keller, qui donne son titre à l'ouvrage et qu'on suit avec angoisse enfermée derrière les portes closes du marquis de Sade. Julie Follecuisse, catin de son état au courage inébranlable et à la volonté de fer. Renée Pélagie Sade, l'épouse délaissée de l'ignoble marquis. Toutes luttent. Contre la société française de l'époque. Contre leur statut de femme.
On suit leurs déconvenues avec anxiété, espoir et empathie. Je n'ai pu lâcher ce livre une fois lancé. Ludovic Miserole, en plus d'offrir une histoire sans temps morts, utilise des faits historiques pour raconter ces femmes et ce sordide marquis.

En effet, solidement documenté sur l'existence du marquis sulfureux, il utilise des vérités pour rebâtir de l'intérieur un horrible et véridique fait divers. Je l'ai compris au fil de ma lecture et c'est bel et bien ce qui a fini par m'emporter complètement.

L'AFFAIRE ROSE KELLER est pour moi un coup de coeur du genre.

Noir, captivant et dérangeant. Vénéneux et historique. Un thriller historique documenté et réaliste, qui m'a donné des frissons !
Lien : https://labibliothequedejuju..
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Le Marquis de Sade. Un nom qui peut faire sourire, qui dégoûte ou qui suscite l'admiration pour l'audace intellectuelle dont il a fait preuve en son temps.
Pour ma part, aucune admiration ni curiosité pour cet homme qui, s'il avait vécu au 21ème siècle aurait été qualifié (et sans peine!) de sociopathe, ou de sale gosse de riche de la jeunesse dorée parisienne.

Malgré cette aversion et les a priori de mes lectures sadiennes du lycée, je me suis quand même laissée tenter par la dimension "affaire criminelle" de ce roman qui - à mon goût - remet ce cher marquis à sa digne place. Certes, j'ai eu peur de lire un roman qui serait "Les 50 nuances du divin marquis" entre dentelles, froufous et guenilles du 18ème.. et bien que nenni ! Et quelle surprise !

Avec humour et esprit, et grâce à une écriture directe et sans fioriture, Ludovic Miserole nous fait revivre le 18ème siècle, à l'aube de la Révolution. Ce siècle qui a montré à quel point le langage est une arme... pour discréditer, dissimuler ou semer les troubles. Des philosophes, aux aristocrates en passant par les révolutionnaires, chacun affute ses munitions. J'ai retrouvé dans ce roman toute la cruauté derrière les perruques et discours ampoulés qui m'avaient fascinée chez Laclos.

La particularité de Ludovic Miserole c'est sa capacité à capter avec justesse et précision à la fois :
- les émotions des personnages et leurs motivations - les ramenant ainsi à la vie sur le papier le temps de la lecture- ;
- les paradoxes de l'époque et le décalage qui existait entre ce que la morale exigeait et les dérives 'naturelles' de l'âme humaine (pour les vices ou les ragots...) ;
- l'attention du lecteur !
Grâce à de courts chapitres et une écriture efficace, je n'ai eu de cesse de vouloir tourner les pages pour connaître la suite des mésaventures de tous ces peronnages féminins qui ont cotoyés Sade (Rose Keller, une fille de joie, sa femme et sa belle-mère).

Et que dire de cette pauvre Rose Keller... car à l'heure du post #metoo#, il est triste de constater que certains discours culpabilisants du type "c'est sans doute qu'elle a bien cherchée" ont toujours cours... Et cette désinvolture insolente du marquis, qui m'aurait volontiers fait arracher les pages du livre tant il semblait réel !

Ce qui est certain, c'est que l'auteur est animé par la passion de l'Histoire et une envie de rétablir une certaine justice à sa manière : et il sait la transmettre. Et dire qu'il va falloir attendre la sortie du second tome pour connaître la suite !!
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Vous connaissez maintenant mes goûts littéraires et plus spécialement ma préférence pour les romans qui m'instruisent en me divertissant. Ludovic Misérole fait partie de ces auteurs qui me transporte dans une époque bien lointaine, mettent l'accent sur un personnage et/ ou un trait de l'Histoire en brodant de doigts de fée une aventure captivante.

L'affaire Rose Keller vous invite dans un coin sombre, une chambre où résonnent les pleurs, les cris, l'effroi pour le bon plaisir d'un homme. Un nom qui, encore aujourd'hui, est associé à la douleur : Le Marquis DE SADE. La pauvre Rose va découvrir un tortionnaire un peu trop tard.

L'auteur a, une nouvelle fois, mis l'accent sur un personnage de l'histoire qui m'avait jusqu'alors très peu intéressé. Je n'en connaissais que sa réputation (qui restera à jamais). Celle d'un homme qui prend du plaisir en donnant de la souffrance. Je n'avais aucune idée de la face cachée de cet homme, son mariage, ses enfants. ..Après Zamor, le nègre républicain et Rosalie Lamorliere, dernière servante de marie-Antoinette (que vous pouvez retrouver dans cette nouvelle édition ), nous côtoyons donc le fameux Marquis.

Alors oui, il y a des scènes de violence ! Oui, certaines lignes vous feront mal. Mais, ce n'est absolument pas l'ensemble du roman, mais les premiers chapitres. Il ne faut pas oublier que l'époque n'était pas facile (d'ailleurs aujourd'hui non plus, en réfléchissant ) bref, c'est une société, les nobles contre les autres, la richesse contre la pauvreté, le bien et le mal. Ce livre n'est pas que noirceur. A vous de découvrir, la lumière de ces pages. Moi j'y vois surtout un amour inconditionnel d'une femme pour son époux.

L'auteur a toujours la même aisance à nous plonger dans ses lignes. Entre fiction et Histoire finalement son coeur ne balance pas puisque tel un funambule, il voltige bien haut, mais avec grâce. Ce roman me faisait de l'oeil depuis que je suis au courant de sa sortie. Et je ne suis aucunement déçue ! J'attends maintenant la suite, car oui il y a une suite de prévue à ce roman 🙂

En attendant, découvrez ce livre, cet auteur, car franchement ils méritent tous les deux d'être dans votre bibliothèque !
Lien : https://lesciblesdunelectric..
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Il est difficile, très difficile pour une femme de faire reconnaître les torts qu'elle a subis. Il est tellement plus facile de lui proposer de l'argent contre son silence - surtout quand on en a à foison. Certes, on ne pourra pas toujours empêcher les gens de parler, mais ce sera plus simple, non ?
Précision de taille : cette affaire Rose Keller se passe au XVIIIe siècle, à une époque où les droits des femmes du peuple n'existaient absolument pas, à plus forte raison quand on était un noble, riche, puissant, qui ne désirait que d'aller au bout de ses désirs les plus pervers.
Face à lui, une autre femme, Julie, qui veut à toute force se venger. Elle est sans doute, à mes yeux, l'un des plus beaux personnages de ce roman très bien écrit, qui à aucun moment ne fait passer le marquis de Sade pour ce qu'il n'est pas : Sade ne pensait qu'à lui, qu'à faire ce qui lui faisait plaisir. Blesser autrui ? Que lui importait ?
Un roman pas nécessairement facile à lire, en dépit de toutes ses qualités.
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Cet homme est détestable au plus haut point. Cet homme n'est pas une fiction mais il a « bel et bien » existé. Compte tenu de la bibliographie fournie par l'auteur, les faits décrits semblent avérés, dans un contexte libertin de l'époque où le mot consentement n'avait pas encore été inventé. Une véritable oeuvre d'historien de l'horreur.
Un roman féministe tellement actuel.
Trois femmes se partagent l'affiche du premier volet de cette trilogie : la victime, la prostituée et la complice …elles ont toutes à en vouloir à l'infâme Marquis de Sade, bien connu et déjà condamné, influent et pervers, une seule l'aime. Il attire ses proies et les humilie pour son plaisir solitaire, ou partagé avec son non moins infâme serviteur.
Les rapports ambigus avec son épouse et sa belle famille en font le personnage le plus toxique que j'ai rencontré dans mes lectures. Quand je pense que dans le processus créatif, les auteurs partagent leur vie avec leurs personnages jusqu'à la publication de leurs oeuvres, j'espère que Ludovic Miserole a su se préserver du divin Marquis. J'ai découvert le talent d'historien de l'auteur, sachant ménager le suspense d'une histoire malheureusement connue.

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Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en me lançant dans la lecture de ce roman consacré à Rose Keller, victime des outrages du Marquis de Sade. Pour avoir il y a longtemps lu plusieurs pages sulfureuses de ce dernier, je redoutais de retrouver des passages similaires.
Et bien pas du tout ! Ludovic Miserole a su trouver la juste distance qui permet au lecteur de découvrir la personnalité du marquis de Sade et ses agissements cruels sans tomber dans l'excès.
Parce que l'on sent qu'il y a eu de longues et très sérieuses recherches historiques, ce livre est aussi un formidable témoignage sur le fonctionnement de la société du 18ème siècle, (rappelons-nous que nous sommes en plein siècle des Lumières) et de la façon dont pouvaient être résolues des “affaires” impliquant des notables.
L'affaire Rose Keller est donc l'histoire d'une femme, devenue récemment veuve à la recherche d'un travail pour pouvoir survivre. Elle va accepter la proposition d'un emploi de femme de ménage dans une maison d'Arcueil et surtout tomber dans un piège tendu par un véritable prédateur, à la recherche de proies lui permettant d'assouvir ses fantasmes de domination et de cruauté sexuelle.
Ludovic Miserole dynamise son roman en inventant le personnage de Julie Follecuisse, victime elle aussi de Sade et lancée à la rescousse de la malheureuse Rose Keller. La trajectoire de cette jeune femme est l'occasion de découvrir combien les femmes de cette époque pouvaient être exposées aux violences physiques, sexuelles des hommes et souvent en toute impunité.

Question centrale de ce roman : comment sauver sa réputation ? Cette question concerne autant les victimes du marquis de Sade que le camp de la belle-famille de ce dernier, et tout particulièrement “La Présidente”, belle-mère de Sade, personnage féminin très intéressant à suivre.
Autre femme jouant un rôle important : Renée Pélagie, épouse du Marquis de Sade, ambivalente à souhait.
Si le roman permet de mieux cerner la psychologie de Sade, sa “philosophie”, son rapport à Dieu, il m'a surtout beaucoup plu pour ses portraits de femmes, qui tentent chacune à sa façon et avec ses moyens d'empêcher ou de se relever des agissements du marquis Donatien de Sade.
Merci Ludovic Miserole pour ce beau moment de lecture !
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Le divin marquis n'était pas seulement un homme dépravé, adepte de parties fines dont le seul vice aurait été la luxure comme son image sulfureuse l'a parfois laissé penser. Non, c'était purement un sociopathe, emprisonné plusieurs fois pour violences et abus sexuels sur des jeunes filles, je vous laisse imaginer ce que sa condition lui a épargné. Son oeuvre porte l'étiquette «érotique», ce n'est pas ce que je pense des thèmes qui lui sont chers comme l'inceste, le viol et tout type de tortures. Vous l'aurez compris, le personnage me dégoute.
J'ai donc commencé cette lecture avec beaucoup d'a priori et j'ai souvent eu envie de balancer le bouquin tellement les sévices endurés par Rose Keller, entre autres, m'ont révoltée.
Ce roman qui n'est pas fiction est remarquablement bien documenté et une terrible ode au courage de ces femmes.
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Depuis longtemps, le personnage de Sade me fascine. J'ai souvent hésité à le lire sans jamais oser sauter le pas. Mon attirance allait vers la liberté d'être et de penser du personnage, son anti-cléricalisme assumé et ses choix de vie au-delà de toute convenance. Pour moi, il vivait, il jouissait et il emmerdait tous ceux qui l'entouraient. Un libre penseur et un libre jouisseur, voilà comment je le voyais.

J'aurais mieux fait de creuser mon sujet car le Divin Marquis n'était pas qu'un auteur subversif, il était un monstre de cruauté et de barbarie, sans limite, sans éthique et sans respect pour ses semblables. Ce qu'il faisait subir à d'autres n'était pas du libertinage, il n'y avait pas d'autre plaisir ni jouissance que les siens, pas d'autre consentement à l'orgie que le sien. Aujourd'hui j'ouvre les yeux et vois en cet homme ce que beaucoup, à commencer par sa propre famille, se sont échiné à cacher : un violeur, un pédophile et...un sadique. Je vous vois venir : vous vous dites que j'aurais pu m'en douter un peu quand même. Mais allez savoir pourquoi, je pensais que son côté sombre s'exprimait essentiellement dans ses oeuvres de l'esprit. Heureusement que Ludovic Miserole est passé par là pour me remettre les idées en place. La claque a été à la hauteur de mon ignorance : cinglante.

Dans L'affaire Rose Keller, il nous livre une version romancée (une exofiction) du premier scandale ayant visé Sade. Les faits se déroulent en 1768 à Arcueil dans une maison louée par le marquis pour se livrer à la débauche. On y croise son valet et complice en compagnie de prostituées. C'est dans cette maison de tous les vices que Sade va enfermer Rose Keller, une veuve attirée jusque-là par la promesse de quelques heures de ménage en échange d'un peu d'argent. A peine arrivée, la pauvre va subir les pires sévices. Dans ce roman, l'auteur mélange allègrement faits historiques attestés par des documents d'archive et pure fiction par l'ajout notamment de personnages secondaires servant le propos. C'est passionnant, instructif mais surtout très dérangeant car on perçoit la terrible vérité : sans ses complices, Sade n'aurait pu être...
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Cette petite chronique aujourd'hui pour vous présenter un auteur très sympathique, rencontré plusieurs fois sur des salons et dont je viens enfin de découvrir la jolie plume... Ludovic Miserole et son 1er tome du Marquis de Sade " L'affaire Rose Keller"

Que dire de ce 1er tome sinon qu'il est évidemment extrêmement agréable à lire.

C'est un roman historique, très fouillé, l'auteur nous en met plein la vue tant c'est documenté (annexes en fin de roman avec les archives nationales de 1768).
Cela m'a d'ailleurs donné l'envie d'en savoir un peu plus sur la maison où ces horreurs se sont passées, sur le village d'Arcueil, ses habitants mais aussi sur le faciès de ce Marquis et de son épouse et complice Madame de Sade...

Je n'avais que peu de connaissance sur sa vie et me voici à rechercher les traces de Rose Keller...

Ce roman est extrêmement bien écrit, d'une plume fluide, alerte et intelligente.

Les chapitres y sont courts et ne nous donnent que peu de temps pour digérer les faits monstrueux auxquelles se livre ce pervers dangereux sur les filles qu'il ramasse dans la rue avec la complicité de son cher valet Langlois...

On y perçoit la condition désastreuse de la femme à cette époque mais aussi les penchants de la classe bourgeoise à étouffer quoiqu'il en coûte les actes les plus répugnants de leurs congénères, ceci y compris les hommes d'église, afin de garder prestige et éviter le scandale.

Je pensais bêtement que le Marquis était un dépravé sexuel notoire mais c'est en fait un tortionnaire retord, un homme extrêmement cruel, qui ne jouit qu'en faisait mal, qui réfute à Dieu tout pouvoir, qui se plaît au plus haut point à offenser la religion et ses croyants en commettant des actes dont je n'aurais même pas imaginé la nature...

Le tome 2 m'attend bien sagement...
Le temps d'une petite lecture plus légère et je m'y collerai avec plaisir...
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Une très bonne surprise que ce roman qui nous plonge dans la vie du Marquis de Sade et se base sur des archives d'époque même si, pour les besoins de la narration, l'auteur a inventé quelques personnages (comme Julie, la prostituée décidée à se venger du Marquis). Cependant, ces personnages ajoutés ne nuisent pas à la véracité historique du roman dans le sens où ils n'interviennent pas directement dans l'affaire de moeurs proprement dite. le récit du calvaire de Rose Keller ainsi que des tractations qui s'ensuivent sont passionnants et j'ai apprécié la manière dont on s'immisce dans l'intimité de Sade en découvrant son épouse (pauvre Renée Pélagie !) ainsi que sa belle famille ( notamment sa redoutable belle mère, dite la Présidente qui a beaucoup oeuvré pour protéger sa famille du scandale). La reconstitution historique est parfaite et le tout se lit comme un roman, on est loin du style souvent ampoulé de ce type de biographie ! Les détails sont présents et on peut trouver les documents sur lesquels l'auteur s'est appuyé en annexe.


Ce que j'aime : une reconstitution précise, bien documentée.


Ce que j'aime moins : du coup j'aurais aimé que ça aille plus loin et que l'auteur nous raconte la suite de la vie de Sade


Pour résumer


Une biographie intéressante, bien documentée et plaisante à lire qui nous plonge dans l'intimité de Sade et nous fait découvrir sa personnalité


Ma note


8/10
Lien : http://jessswann.blogspot.co..
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