AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 339 notes
5
21 avis
4
15 avis
3
5 avis
2
3 avis
1
0 avis
Une superbe découverte; je n'avais encore rien lu de cet auteur japonais. Lors d'un voyage, je me souviens avoir acheté ce roman pour son titre "Le marin rejeté par la mer" qui évoque l'aventure, les grands espaces, la solitude...
En m'emparant de cet ouvrage, dans cette bouquinerie de Toulon, j'ai fait preuve d'une très bonne intuition; j'ai eu la main heureuse. Ce roman déconcerte par des passages d'une cruauté extrême, une insensibilité dérangeante, mais derrière le drame qui se profile l'auteur raconte une magnifique et tragique histoire d'amour. de longs passages, très poétiques, sont aussi consacrés à la mer, à ces marins de commerce qui parcourent les océans. Un livre très bien écrit. Un beau roman!
Commenter  J’apprécie          230
Sombre et somptueuse tragédie autour d'un trio que la mer vient jeter les uns contre les autres, chacun charriant avec lui des aspirations irréconciliables: un marin qui dépose sur la jetée ses rêves de gloire, un garçon qui phantasme un père puissant,entre eux sa mère qui attend l'amour. Pendant que l'homme s'assouplit dans l'acceptation d'un bonheur familial, l'enfant,déçu et frustré, durcit ses nerfs fragiles dans un projet de revanche.
Je découvre Mishima avec ce texte tout en nuances, d'une délicatesse épurée dans les scènes de mer et de port sous la lune, et d'une violence sourde, proche du malaise, dès que paraît l'enfant. Un récit qui m'a à la fois envoûtée et mise mal à l'aise, semblant révéler un auteur implacable et torturé.
Commenter  J’apprécie          223
Premier livre de Mishima que je lis. C'est un indéniable conteur, pour nous narrer ainsi l'indicible et la cruauté qui découle du code d'honneur japonais.

Le roman est bref et bien mené. Beaucoup de choses sont suggérées y compris la fin par le titre, et c'est, ma foi, malgré les atrocités commises par ce groupe d'enfants en mal de héros, une lecture agréable.

Je tenterai certainement une autre incursion dans l'univers de cet auteur.
Commenter  J’apprécie          222
« A treize ans, Noboru se figurait avoir du génie (tous les membres de sa bande pensaient de même), il croyait que la vie se résumait à des symboles et des décisions simples, que la mort prenait racine au moment de la naissance… » Et voilà le genre d'idée que le chef de bande plante dans sa tête et celle de ses camarades : « Nous permettons l'existence des maîtres, des professeurs, des écoles, des pères, de la société, de tout ce tas d'ordures : ce n'est pas parce que nous manquons de puissance, mais permettre est notre privilège à nous, et si nous éprouvions la moindre pitié nous ne serions pas capables de consentir notre permission à tout cela d'un coeur insensible. »

Les garçons n'éprouvent en effet aucune pitié lorsqu'ils massacrent un jeune chat pour le disséquer consciencieusement. Depuis que Noboru s'est éclipsé une nuit pour rejoindre ses amis, sa mère l'enferme dans sa chambre chaque soir. Fusako est veuve bien qu'encore jeune. C'est une belle femme, propriétaire de surcroît d'un magasin de vêtements de mode. Elle débute une relation avec un officier de marine marchande, Ryüji, qui s'imagine un avenir glorieux par-delà les mers. C'est en découvrant derrière un tiroir de sa commode un trou donnant sur la chambre maternelle que Noboru va surprendre une nuit les deux amants, et qu'une image fantasmée du marin naîtra dans son esprit. Mais bientôt, le garçon se rend compte avec une cruelle déception que Ryüji n'a rien du héros qu'il s'imagine, qu'il n'est qu'un homme simple, honnête et droit sincèrement amoureux de sa mère…

Dans ce roman, je retrouve l'esprit et la plume savamment ciselée de Mishima, que je n'avais pas reconnus dans « le tumulte des flots ». L'histoire d'un amour et d'une relation à la mer encore, mais sous un angle radicalement différent. Des sentiments purs habitaient « le tumulte des flots », des visions corrompues colonisent « le marin rejeté par la mer ». Un récit à la fois triste et cruel, effrayant et oppressant aussi lorsque se révèlent les intentions de ces jeunes garçons pervertis par une doctrine malfaisante.
Commenter  J’apprécie          170
Un petit roman de 183 pages ,lu rapidement .
Comment un jeune garçon de 13 ans :Noboru,vivant seul avec sa mère : Fusako,jeune veuve,va t- il réagir lorsque sa mère lui présente son futur beau père: Un officier de Marine Marchande:Ryüji.
Un brave homme qui est prêt à tous les sacrifices par amour pour la belle et riche Fusako,patronne d'un magasin de vêtements haute couture.
Il renoncera à reprendre la mer ,car un mariage se profile et lorsqu'il l'annonce à Noboru ,le monde de l'adolescent s'écroule.
De cet homme, il s'en était fait un héros, mais il s'aperçoit que c'est un homme simple et à l'annonce du mariage ,il réagit très mal ,aidé en cela aussi par sa bande de copains.
Un roman sombre,surtout dans les réflexions et le comportement de cette bande d'ado.Issus pour la plupart d'un milieu favorisé mais qui ont une vision très noire de la vie,et veulent se montrer des durs auprès des autres ,surtout le N°1 ,le chef qui aura une très mauvaise influence sur Noboru.
Un roman étrange ,dur et froid et je n'ai pas été étonnée d'apprendre que l'auteur s'était donné la mort par Seppuku ( Hara-kiri.)suite à un coup d'État raté.
On ressent ce mal -être et ce mal de vivre tout au long du roman ,et la fin oscille entre frustration et délivrance.
Je viens de m'apercevoir que j'ai un 2ème livre de cet auteur Japonnais: le soleil et l'acier qui est en fait une confidence sur une partie de sa vie. À lire plus tard ,dans un état d'esprit au top, car il ne faut être dépressif pour ce genre de roman.⭐⭐⭐⭐
Commenter  J’apprécie          160
« Les doigts de Ryüji touchèrent les bouts de ses seins sur la robe de coton bleu. Elle tourna légèrement la tête, ses cheveux lui chatouillèrent le nez. Comme toujours, il eut la sensation d'être venu de très loin, de l'autre bout de la terre, pour arriver à un point délicatement sensible, un frisson au bout de ses doigts, près d'une fenêtre, un matin d'été »
 
J'aime tellement les livres qui me ramènent à la mer, qu'elle soit tempête ou douceur. Les vagues ont ce pouvoir de me bercer l'âme. Chaque fois, j'ai cette sensation de volupté marine qui chatouille le grain de ma peau. Dans ce roman, Mishima arrive si bien à allier les passions de la mer à la sensualité des corps nus dans l'étreinte. Cette imbrication des sens, dans l'amour, est enivrante...
 
Ryüji est un officier de la marine marchande. En bon solitaire, il n'a que, pour seule compagne, la mer. Jusqu'au jour où il rencontre Fusako, à Yokohama, cette femme douce et délicate, si féminine. C'est le choc amoureux. Il ne trouvera d'autres mots, pour lui exprimer sa passion, que ces longs baisers glissant le long de son corps. Un homme tendre et doux. Un homme sensible, saisissant. Ils s'aimeront des jours durant, jusqu'au petit matin, de nuits folles, de caresses et d'un amour charnel émouvant…
 
« Sa chair semblait comme une armure dont il aurait pu se débarrasser au besoin. Alors elle regarda avec surprise, émergeant de l'épaisse forêt du bas-ventre, la tour du temple triomphalement érigée »
 
…jusqu'au prochain départ en mer, tant redouté. À peine se sont-ils quittés qu'ils s'attendent déjà. Et au jour des retrouvailles, Ryüji pleure d'émotion de la revoir, les larmes s'écoulent le long de sa joue (un homme ému aux larmes, comme c'est craquant !). Abandonnera-t-il tout ce qui l'avait détaché du monde par amour ? Qui triomphera entre ces séparations dont il n'arrive pas à effacer le souvenir et son dégoût de la terre ferme ? La sirène retentit, l'histoire le dira…   
 
Une ombre noircit le tableau, le fils de Fusako, Norobu, 13 ans. Depuis la mort de son père, il n'a jamais pu accepter un autre homme dans leur vie. Il se sent troublé, confus. Il est profondément tourmenté par les étreintes de sa mère qu'il surprend, une nuit, à travers le petit interstice de sa commode. Tourmenté parce qu'il n'en comprend pas le sens. Ces nuits le placent dans un isolement qu'il ne supporte pas.  
 
Les jeunes qui lui tiennent lieu de famille sont une bande de délinquants. Leur mot d'ordre : « ne faire preuve d'aucune passion ». Quand ils se rencontrent, ils discutent de l' « inutilité de l'espèce humaine », ils changent le monde. Une scène assez horrifiante du roman nous décrit dans les détails la manière dont ils s'y prennent pour tuer sadiquement un chat et le disséquer ensuite. Deuxième mot d'ordre : « briser pour briser ». Des gestes qu'ils croient nécessaires pour combler les grands vides du monde. Suite à la nuit d'amour que Noboru surprend entre sa mère et Ryüji, Norobu leur parle du marin. Qu'en feront-ils?
 
Ce roman est bouleversant, sensible, humain, dérangeant. Ces Japonais ont le talent d'allier la douceur à la brutalité, pour la rendre presque belle, intouchable. Écrit avec cette poésie que j'aime tant, des métaphores sublimes, dans un langage imagé et tendre. Quand on connaît la manière dont l'auteur s'est donné la mort, on ne s'étonne pas que ses personnages soient habités par la fatalité. C'est pourtant d'une belle sensualité. Mishima, j'y reviens toujours…
 
« C'est vraiment grâce à la mer que l'idée m'est venue de penser à l'amour plus qu'à toute autre chose, à un amour qui vous consume, qui vaille qu'on en meure. Pour un homme constamment enfermé dans un bateau d'acier, la mer qui l'entoure ressemble à une femme. Cela est évident quand on connaît ses accalmies et ses tempêtes, ses caprices ou la beauté de sa poitrine reflétant le soleil couchant ».
Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
Commenter  J’apprécie          150
Ce livre a été un véritable coup de coeur !

C'est pourquoi, j'ai tardé à faire mon retour car je ne saurais presque pas dire pourquoi il m'a tellement plu. de manière habituelle, je m'étais renseignée avant sur Yukio Mishima l'auteur à la suite des précédentes critiques de ce livre et ai finalement décidé de lire ce roman, totalement détachée des pensées et actions de la biographie de l'auteur, juste le roman à part.

Comme souvent décrit, en effet ce court récit n'a de prime abord aucun suspense ou rebondissement car tout est dit dans la quatrième de couverture mais cela n'a aucune importance. le livre est uniquement porté par les pensées des différents personnages principaux, Noburu, l'enfant, Fusako, sa mère et Ryuji, l'officier de la marine marchande.

Tout n'est que contradiction et tout amène inexorablement à un fatalisme à la fois terrible et pourtant beau.
Un marin qui le devient non par amour de la mer mais parce qu'il n'aime pas la terre
Un marin qui ne retourne plus en mer car il n'y est pas mort
Un marin qui décide de se marier non par sentiments mais parce qu'il a accepté que la vie ne lui apportera plus rien et qu'il a perdu ses rêves
Une femme qui décide de se marier non par sentiments mais parce qu'elle sait ne pouvoir réellement le garder
Un enfant qui trouve enfin une idole, un guide mais veut le faire disparaitre car ce héro ne correspond plus aux critères aux yeux de l'enfant
Des critères qui ne sont même pas les siens, et un statut de héro défendu et qu'il avait pourtant réussi à faire accepter au départ
Des critères, règles et lois érigées par des enfants à l'encontre de tous les adultes
Des enfants qui rejettent tout et tous car ils n'ont rien
Des enfants qui veulent ressentir mais rejettent tout sentiment
Un village au bord de la mer qui abrite des gens sans ancrage
Des bateaux qui ne semblent que partir à peine revenus
Des corps qui se trouvent et ne se gardent que par la peur de vouloir s'éloigner
Une mort salvatrice ou pas, et pour qui le mort, les tueurs
Le tout n'étant qu'une course lente vers la perte pour ceux qui avaient déjà tellement perdu.

L'absence d'émotion directe dans ces différentes pensées n'est en fait que reportée sur les couleurs, les bruits, les odeurs, et à la toute fin la saveur. Il y a une perpétuelle confusion entre sentir, pressentir et ressentir.
Il m'a fallu lire, relire et relire encore tellement de passages voire finalement quasiment l'intégralité du récit car chaque phrase est suivie de son contraire et je me suis perdue en permanence. Cependant, toujours sans énervement, justement plutôt comme si je suivais, me promenais dans cette confusion avec tous les personnages.

C'est ce ressenti permanent qui m'a fait adorer ce livre. Je ne sais pas si mon retour sera convaincant et vous donnera la curiosité d'aller plus loin mais je l'espère.
Commenter  J’apprécie          137
Dans ce roman, nous suivons un jeune garçon, sa mère et l'amant de cette dernière. le garçon fait partie d'une bande de jeunes désabusés par la vie, qui ne lui trouve pas d'intérêt, qui pensent être meilleurs que leurs pères et qui veulent concrétiser leur vie en faisant quelque chose de sensationnel même si cela veut dire nuire à autrui. La mère tente de vivre sa vie de femme, d'être comblée dans l'amour tout en gérant son entreprise et en s'occupant de son fils. L'amant, marin, vogue sur les mers en aspirant trouver une lumière, un destin qui le sortirait de la banalité.

C'est un roman assez court dont j'ai beaucoup aimé l'écriture et la psychologie des personnages. Mishima parvient à mettre à nu totalement ses personnages, à mettre en avant leurs plus grandes peurs et angoisses, leurs aspirations. Il crée une ambiance tamisée, parfois angoissante où tous les personnages sont à la recherche d'un peu de lumière, qui serait une source salvatrice, un moyen d'échapper à leurs vies mornes. On ne peut s'empêcher de faire des parallèles entre le gamin, le marin et Mishima, à la conquête de cette vie palpitante, rêvant d'une vie sensationnelle, et d'une mort inoubliable.

Attention aux âmes sensibles : scène de tortures sur un chat.
Commenter  J’apprécie          130
Noboru est un tout jeune garçon, élevé seul par sa mère depuis la mort de son père. Quand elle rencontre un marin dont elle s'éprend éperdument, la vie de Noboru est chavirée. Au départ admiratif de celui qu'il prend pour un héros, le jeune adolescent le déteste peu à peu, car il ne correspond pas aux codes japonais de son époque. Il espionne sa mère qui l'enferme à clé dans sa chambre, dans une relation presque incestueuse à ses dépens (à elle). Noboru se laisse alors entraîner par sa bande de 5 copains, menée par "le chef" qui ne laisse aucune chance à son beau-père.

J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire... Il y a des scènes où la violence est dite, puis suggérée. le père, de manière générale, y est vu comme un être malfaisant, surtout s'il a la faiblesse de considérer les enfants.
On perçoit ici toute la dureté de la société japonaise, dans un roman très noir qui met parfois presque mal à l'aise.
Commenter  J’apprécie          111
Ce roman écrit dans les années soixante nous dépeint le désarroi d'une partie des tout jeunes adolescents japonais dans une période que l'on devine encore marquée par l'après-guerre que ces jeunes de treize ou quatorze ans n'ont pas connue. Bons élèves et enfants en apparence sans problèmes, ils sont en fait, à l'insu de leurs parents et éducateurs, prêts à tous les extrêmes, dans une forme de quête de sens et d'absolu. Mishima nous décrit la rencontre, peut-être devrais-je écrire la collision de cette jeunesse avec un homme, un marin qui entretient une sorte de relation mystique et complexe avec la mer et son métier, une sorte d'attirance-répulsion qui ne dissimule peut-être, là aussi, qu'un mal de vivre face à une existence souvent vécue comme absurde.
Ce récit ne m'a pas passionné, mais il reste l'écriture de Mishima, qui ne se fait parfois sèche et discrète que pour mieux révéler des pépites, des fulgurances nichées au creux d'un paragraphe. Un texte à découvrir, assez court, et une porte d'entrée accessible dans l'oeuvre complexe de Mishima.
Commenter  J’apprécie          110




Lecteurs (902) Voir plus



Quiz Voir plus

Mishima

Quel est le vrai nom de Yukio Mishima ?

Yukio Mishima évidement !
Kenji Matsuda
Kimitake Hiraoka
Yasunari Kawabata

15 questions
96 lecteurs ont répondu
Thème : Yukio MishimaCréer un quiz sur ce livre

{* *}