Scarlett est, au début du roman, une jeune fille pleine d'entrain, partagée entre la bonne éducation de future « Dame » inculquée par Ellen, se mère et par sa Mama, et la spontanéité qu'elle tient de son père, Irlandais, qui s'est construit seul à son arrivée en Géorgie aux Etats-Unis.
Au cours des évènements dramatiques qui perturberont la vie de Scarlett, on se rendra compte qu'elle sera toujours partagée entre ces deux influences. Cependant, celle de son père aura tendance à prédominer et elle usera de cette formule « j'y penserai demain » pour se déculpabiliser de ne pouvoir agir en « grande dame ».
Scarlett a un début de vie heureuse, elle est belle, enjouée et récolte toutes les attentions des jeunes hommes de la région. Et malgré cela, c'est par Ashley, le seul jeune homme qui ne la courtise pas, qu'elle est attirée et vers lequel elle portera toutes ses attentions jusqu'à la (presque) fin du roman.
La guerre de Sécession va venir pertuber cette heureuse période, et Scarlett devra prendre des décisions qui ne reviennent traditionnellement pas à une jeune femme. Elle portera sur ses épaules la sauvegarde de Tara puis son expansion, la santé de Mélanie, et finalement, elle sera tant terrorisée par le manque d'argent, la faim et le froid, que l'appât du gain va devenir son credo.
J'ai été touchée par le courage de Scarlett pour contrecarrer ses peurs, elle a une volonté féroce de s'en sortir, contrairement aux personnages de Mélanie et d'Ashley qui resteront toujours fidèles à leur éducation et qui s'appuient sur Scarlett.
Certes, Scarlett n'est pas bien dans son époque, et pourtant, malgré le combat qui s'opère en elle, elle parvient à rester fidèle à ses convictions, à vouloir son indépendance financière, à dire son indifférence sur les évènements politiques. Cette indépendance, elle la paiera dans ses relations avec Rhett Butler qui ne lui avouera jamais son amour et qui se lassera de tenter de se faire aimer d'elle sans succès.
La fin du roman m'a marquée par un cruel réalisme. C'est une histoire d'une autre époque, teintée d'évènements qui nous sont étrangers, et pourtant les relations humaines sont tellement compliquées qu'elles en paraissent vraies. C'est l'histoire d'une rencontre manquée (malgré le mariage) et d'un malheur partagé.
Au-delà de l'histoire d'amour, j'ai été très intéressée par le contexte historique de la Guerre de Sécession, le Ku-Klux-Klan, l'esclavagisme, les Affranchis etc... que je ne connaissais pratiquement pas.
Margaret Mitchell a su faire évoluer son roman dans ce contexte d'une manière très délicate.
Je ne souhaite pas non plus lire la « pseudo » suite de ce roman. Si
Margaret Mitchell n'a pas été plus loin, c'est qu'elle n'en voyait pas l'intérêt. Je ne crois pas aux retrouvailles de Scarlett et de Rhett bien que cela m'attriste.
Concernant le film, j'attendrai un certain temps avant de le voir. J'ai également peur d'être déçue.