Les mille automnes de Jacob de Zoet

J'ai lu Les milles automnes sur le conseil d'un libraire. Avec l'habitude de me fier aveuglément aux recommandations des libraires - comment sinon, prendre des risques? - je me suis donc laissé prendre par les étranges péripéties de ce livre. J'y ai aimé la façon brillante et très incarné qu'a Mitchell de décrire la société japonaise et son interaction au monde. J'ai aimé plus simplement la capacité à transporter le lecteur dans un univers autre. J'ai aimé aussi le texte, par exemple les sortes de didascalies qui émaillent les paragraphes narratifs. Pour le reste, plus naturellement porté vers les univers intérieurs, ce livre n'est pas dans le registre qui me touche. Mais néanmoins, j'ai passé un bon moment de lecture. Loin, loin.

Si je peux dire aujourd'hui que j'ai plutôt bien aimé Les Mille automnes de Jacob de Zoet, je dois quand même vous avouer que ce n'était pas franchement le cas au début de ma lecture. Il m'a fallu quasiment 300 pages pour que l'action m'emballe vraiment et que je sois vraiment prise dans l'histoire…. 300 pages, quand on sait que ce sont au total 740 qui nous attendent, c'est très long. Je n'aime pas trop abandonner mes lectures, je ne le fais qu'en cas de force majeure où vraiment je deviens folle tellement je trouve ça nul, mais je comprends parfaitement les gens qui l'auraient abandonné.

Heureusement, l'action s'est révélée très intéressante et même follement captivante à partir de la page 300. Orito Aibagawa se fait en effet mystérieusement « kidnapper » par le grand méchant Enomoto et s'évapore alors dans les brumes du temple de ce dernier sur le mont Shiranui. Que se passe-t-il dans cet étrange endroit ? Comment Orito est-elle traitée ? Faut-il aller la libérer ? J'ai absolument adoré cet élément du récit, la dimension très palpitante liée à cette aventure et le rythme de l'action qui s'accélère à partir de la deuxième partie.
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Un intéressant roman historique, autour d'un comptoir occidental au Japon à la fin du 18ème siècle... Toutes les caractéristiques du colonialisme qui suivra sont déjà là : mépris profond et manque de curiosité des Occidentaux pour les autres peuples, rapports économiques inégaux, tentatives de domination politique de la part des Occidentaux qui en découle. On découvre aussi un Japon dictatorial et inégalitaire, très dur pour les femmes. Il y a des longueurs, mais les personnages ont une certaine profondeur et l'on suit leurs aventures avec plaisir.

Ce roman, très fourni, fait montre d'une connaissance approfondie de l'implantation des Compagnies occidentales, en particulier de la Compagnie néerlandaise, au Japon.Deux mondes, deux cultures se côtoient sans se rencontrer vraiment. Au travers d'un amour impossible, défilent une multitude de personnages et de coutumes séculaires. La vie est rude pour tous et surtout pour le petit peuple.L'auteur connaît si bien son histoire qu'il nous embrouille parfois avec trop de détails.S'il faut parfois s'accrocher au début, plus on avance dans la lecture, plus on y éprouve du plaisir. MB

Ouf. Un roman, que dis-je, une longue épopée sur l'histoire d'un clerc néerlandais au Japon, autour de l'an 1800. L'histoire de fond est intéressante, mais noyée dans un océan de mots, de personnages et d'histoires parallèles où je n'ai pas retrouvé la douce lenteur japonaise que j'apprécie tant. J'ai été séduite par la si belle facture du livre qui, malgré une histoire originale, ne fut pas à la hauteur de cette promesse de beauté. Je suis heureuse de l'avoir lu, mais, surtout, de l'avoir terminé.