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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au 18e siecle, du temps où Djakarta s'appelait Batavia et que les Pays-Bas régnaient sur le commerce de cette partie du monde, la Companie néerlandaise des Indes Orientales détenait un comptoir au Japon, une miscroscopique île artificielle rattachée au port de Nagasaki : Dejima. C'est dans cette minuscule enclave isolée et étroitement surveillée que se déroule l'histoire de Jacob de Zoet, employé intègre, idéaliste et ambitieux de la Compagnie.
Jacob, embauché pour redresser les comptes de la Compagnie, se retrouve parachuté dans une micro-société violente et corrompue, dont le seul but est d'extirper tout ce qu'elle peut d'un Japon inconnu et mystérieux : le Japon sous l'ère Edo, était totalement replié sur lui-même et hostile à toute ingérence occidentale ce qui, bien évidemment ne facilitait pas la compréhension entre les deux cultures.
C'est en premier lieu ce choc des cultures qui donne tout l'intérêt de ce gros roman, la rencontre entre les samurais à la tradition millénaire et les commerçants occidentaux corrompus et peu intéressés par une culture qu'ils méprisent : afin de pouvoir communiquer avec des étrangers dont ils se méfient, les japonais leur ont interdit d'apprendre leur langue et ont recours à une escouade d'interprètes, ce qui donne parfois lieu à certains comiques de situation … ! A cela s'ajoute une impossible histoire d'amour entre Jacob, tiraillé entre sa fiancée néerlandaise restée au pays et la belle et instruite Orito Aibagawa, une sage-femme japonaise. L'idylle impossible se double d'une enquête et même d'un conte néo-gothique lorsque Orito est enlevée par le puissant seigneur-abbé Enomoto qui la séquestrera dans sa sinistre secte-monastère…
Il y en a donc pour tous les goûts : de l'histoire, de l'ethnologie, de l'amour, du policier et du gore… que demande le peuple ! Et en plus, afin de ne pas ennuyer son lecteur, David Mitchell déroule son histoire au présent dans une langue très moderne qui garantit un rythme soutenu : on ne s'ennuie pas une minute !
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Très bon roman qui se déroule au début du XIXè siècle au Japon, sur l'île artificielle de Déjima dans le port de Nagasaki. Cette île était la résidence des commerçants hollandais pendant les 2 siècles d'isolation du Japon à l'ère Edo. L'histoire raconte l'arrivée de Jacob de Zoet et sa découverte du Japon, puis sa rencontre avec une japonaise ... La rencontre entre les deux cultures et les descriptions de la vie au Japon à l'époque sont passionnantes. Les recherches poussées de l'auteur donnent un résultat d'une grande érudition. Peut-être le seul bémol est-il justement que les détails historiques, s'ils donnent de la véracité au récit, peuvent aussi le complexifier quand ils sont trop nombreux ou qu'ils ont peu de rapport avec l'histoire principale. Enfin le texte est d'une très bonne qualité littéraire mais l'alternance entre un style narratif et un style plus poétique affecte un peu la fluidité de la lecture.
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Pour le poste de traite néerlandais de Dejima, près de Nagazaki, ce début de XIXe siècle a un goût de déclin... Au milieu de cet environnement, Jacob de Zoet est venu faire fortune, pour atteindre son véritable objectif : épouser celle qu'il aime, restée aux Pays-Bas...

Ce roman est surprenant : si c'était un policier, comme la quatrième de couverture tente de nous le vendre, il serait décevant : démarrage tardif, rythme lent, texte long (730 pages). Mais heureusement pour nous, l'auteur a une autre ambition.

Car ce texte est bien une grande fresque historique, narrée "à hauteur d'homme", avec ses épisodes dramatiques et ses moments de gloire. L'ambiance exotique est extrêmement bien rendue, avec une mise en scène qui frise souvent la poésie. Il y a des passages qu'on se prend à lire à haute voix, pour la musique des mots. Et cette ambiance "japonisante" est un délice quand elle est alliée à une telle précision historique.

Bref, on l'aura compris : l'auteur maîtrise son roman et son style. La lecture est très plaisante, et on ne s'y ennuie pas !
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Une fresque somptueuse
Du roman d'aventures à l'histoire sentimentale en passant par le récit initiatique, ce livre est aussi un roman historique sur les premières relations entre le Japon et l'occident. L'intrigue est comme une partie de Go, les personnages y sont comme des pions avançant dans des univers clos entre deux espaces ouverts complètement antagonistes. Les navires, univers clos en eux-mêmes, sont les vecteurs des désirs d'explorations de l'occident, l'île de Nagasaki d'où les occidentaux ne peuvent sortir est une zone-tampon où une relation s'articule avec l'univers inexploré et fascinant du Japon. C'est sur cette frontière que l'exubérance avide de l'occident se heurte au protocole nippon. Ce jeu complexe est reconduit sans cesse à travers différentes intrigues, entre dominant et dominé, entre enfermement et liberté.
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Décidément pas un roman de David Mitchell ne se ressemble. J'avais adoré "Le fond des forêts", qui se passait intégralement dans l'angleterre des années 80, pendant la guerre des Malouines. Celui-ci, plus élégiaque, prend tout son temps pour refléter la vie d'employés d'une compagnie néerlandaise de négoce ayant un comptoir des plus réduits dans le port de Nagasaki au tournant des 18ème et 19ème siècles. Jacob de Zoet est un puritain venu là dans le but de faire fortune pour pouvoir se marier avec une jeune fille d'un milieu social plus élevé que le sien. Il doit faire avec des hommes frustres, violents, intéressés. Petit à petit Mitchell établit des relations entre les personnages, hollandais ou japonais. de cet ample récit, je précise juste que de Zoet tombe amoureux d'une jeune femme, Orito, qui est fille de médecin et qui apprend auprès du médecin de Dejima (le comptoir), le Dr Marinus, la médecine occidentale. Orita sera enlevée par le seigneur abbé Enamoto pour être enfermée dans monastère sinistre où ses talents de sage-femme sont requis... le temps passera, tous n'en sortiront pas indemnes. Bref, je me suis vraiment laissé envoûter par ce roman, auquel je reprocherai quelques longueurs au cours de ses 700 pages et parfois quelques coquetteries de style inutiles.
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(Lu en anglais) L’histoire de ce livre se situe au XVIIIe siècle, à l’ère Edo. La compagnie hollandaise des indes orientales commerce avec le Japon à partir de l’île de Dejima, seul lieu où ces étrangers ont le droit de séjourner. Les Hollandais sont le seul contact du Japon avec le monde extérieur depuis que les missionnaires Portugais ont été expulsés pour avoir voulu convertir les Japonais à la religion chrétienne.

La vie sur l’île est dépeinte au travers de l’histoire d’un jeune clerc un peu naïf Jacob de Zoet, qui tombera amoureux d’une jeune sage-femme, étudiante en médecine auprès d’un de ses compatriotes et qui découvrira les interdits et la complexité de la culture féodale japonaise.

L’auteur illustre avec humour les difficultés de la rencontre entre deux civilisations, vue tour à tour au travers des personnages hollandais et japonais.

Un livre très riche, très dense et parfois un peu trop détaillé peut-être mais avec de belles descriptions du Nagasaki de l’époque et de ce monde hautement codifié.
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Ce roman d'aventures se déroule à Nagasaki, à la fin du 18e siècle. le clerc Jacob y débarque afin de travailler dans la minuscule île artificielle de Dejima, seul poste permettant de commercer avec le Japon, alors coupé du reste du monde par sa stricte politique d'isolement.

L'honnête Jacob, venu faire fortune dans le but de mériter le coeur d'Anna, restée en Hollande, va bien vite s'apercevoir que Dejima est un nid de vipères : trafiquants à la nationalité douteuse, espions, interprètes approximatifs, voleurs et profiteurs y sont légion. Il y fait aussi la connaissance de l'humaniste Dr Marinus, qui a parmi ses élèves japonais une sage femme dont la moitié du visage est brûlé, Orito Aibagawa. Cette dernière ne laisse pas de marbre Jacob, qui a aussi fort à faire avec les manigances de ses chefs.

Orito va être enlevée par l'énigmatique et puissant Seigneur abbé Ennomoto, et se retrouver dans un mystérieux château où vivent des femmes souffrant de diverses infirmités. 

Comment Jacob pourrait-il aller à son secours, alors qu'il ne peut poser un pied au dehors de Dejima sans une autorisation expresse ? Un interprète amoureux d'Ortie s'y risquera à sa place, sans qu'il ne soit au courant… Mais il restera à affronter les manigances du magistrat de Nagasaki, Shiroyama, et celles d'un capitaine anglais bien décidé à forcer le Japon à commercer avec l'Angleterre, même s'il doit pour cela raser Dejima…

David Mitchell nous offre là un grand (700 pages) roman d'aventures, semant avec talent de nombreuses fausses pistes et déjouant avec brio les suppositions du lecteur. Il décrit extrêmement bien le contexte et les personnages, et a une profonde connaissance du mode de fonctionnement de la société japonaise de l'époque. D. Mitchell a vécu huit années au Japon, ayant enseigné l'anglais à Hiroshima, et est marié à une Japonaise ; et cette connaissance approfondie du japon transparaît à chaque page du roman.

La traduction de Manuel Berri est bien réalisée, et maintient le rythme enlevé de l'auteur. Les pages et les chapitres défilent sans longueurs, et la grande histoire (nous sommes à l'époque des guerres napoléoniennes) s'invite dans la petite île de Dejima et s'entremêle aux petites histoires de ses habitants.

Le livre lui-même existe en deux éditions :

L'édition broché (24 €), au format 14 x 22 cm, aux éditions de l'Olivier, imprimé en France en janvier 2012, est de bonne facture, écrit en caractères assez gros pour que la lecture en soit facile et agréable. C'est celle que j'ai lue.

L'édition poche, aux éditions points, au format 11 x 18, comprend 740 pages et ne coute que 3,56 €. Pourquoi s'en priver ?

Il est dommage qu'il ne soit pas mieux connu, d'autant qu'il a remporté le prix des écrivains du Commonwealth en 2011 et a été considéré à sa parution comme un des meilleurs livres de l'année par Time magazine et le New York Times.

Originellement, je me suis procuré ce roman car il se déroule à l'endroit où va se jouer l'intrigue de mon prochain livre (qui lui commencera trente années plus tard), mais j'y ai découvert avec plaisir une belle histoire, remarquablement contée.
Lien : https://www.litteraturedusol..
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SUPERBE
Enfin un livre de David Mitchell que j'arrive à lire de bout en bout
Après les échecs de lecture de "écrits fantômes" et de "cartographie des nuages" que j'avais abandonnés en cours de lecture sans avoir pu "accrocher" à cet auteur qui pourtant m'intéressait.
Mais avec "les mille automnes de Jacob de Zoet" quel plaisir de la première à la dernière page de suivre la confrontation de deux mondes formidablement décrit par un auteur européen mais qui a semble t'il l'âme d'un réel écrivain japonnais.
Et que dire de ce Jacob de Zoet sinon qu'il est sans doute lui aussi le plus japonnais des néerlandais.

un vrai temps de lecture
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Du très bon divertissement, une écriture fluide, une histoire prenante et suffisamment surprenante et surtout des personnages très crédibles et très fouillés. Un vrai plaisir
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Une belle fresque qui mêle descriptions très précises des conditions de vie dans les villes portuaires commerçantes, et aventure romanesque dans un Japon médiéval !

Je suis toujours très curieuse de tout ce qui touche à la culture japonaise donc j'ai découvert avec plaisir cette période de l'époque Edo où les Néerlandais commerçaient avec les Japonais. Les relations entre chaque peuple, la vie confinée dans l'enceinte de la ville portuaire, les liens d'amitié, voire d'amour, qui se nouent entre un clerc néerlandais et une sage femme japonaise.
J'ai surtout adoré le deuxième chapitre plus romanesque où l'héroïne est prisonnière d'un temple qui renferme une secte monstrueuse.
Lien : https://aufildeslectures.wor..
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