C'est compliqué, le style
Modiano. A écrire, j'entends... oui, parce qu'à lire, il n'y a rien de plus facile. Attention, "facile" ne veut pas dire simple.
Compliqué, parce qu'il en faut, du talent, pour faire affleurer la nostalgie mine de rien, à coups d'anecdotes ordinaires, d'allusions à peine décryptables... pour faire du souvenir une mélodie discrète mais tenace, qui vous titille le coeur et l'âme, qui laisse en vous comme une odeur de flétrissure légère mais précieuse.
Un style tout en finesse, qui louvoie entre réminiscences des événements passés et leurs résonances sur le présent, qui suggère plus qu'il ne dit, évoque plus qu'il n'exprime.
Pas facile à manier, donc. Pas facile de gérer l'équilibre entre subtilité et inconsistance, entre allusion et insignifiance.
Tout ça pour vous dire qu'en lisant "
Remise de peine", j'ai eu l'impression d'un vague loupé, que
Patrick Modiano avait, l'espace d'un instant, perdu son équilibre...
Patoche, le narrateur, revient sur une période de son enfance baignée par le mystère et le secret. Son frère et lui sont alors confiés par leur mère, actrice en tournée, à ses amies Hélène et Annie, autour desquelles orbitent d'autres personnages, qui semblent tous occupés par des activités opaques.
L'enfant entend des bribes de conversations nocturnes, accompagne parfois les adultes en des lieux que l'on soupçonne d'abriter des trafics louches. Rien n'est clairement énoncé, comme toujours chez
Modiano. Il faut deviner, de recoupements en supputations, le marché noir, les liens entretenus par les hôtesses des deux garçons avec le milieu de la collaboration...
Une lecture au goût un peu fade, qui n'a laissé derrière elle ni émotion, ni quelque empreinte que ce soit... Je ne vois même pas l'intérêt de vous en dire plus...
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