Faite de vers courts mais touchant leur but à chaque strophe,
le Misanthrope est doté d'une rythmique prenante, qui nous emporte dans une série d'actes où les personnages débattent plus qu'ils ne discourent.
Ce système d'arguments et contre arguments entretient une dynamique du début à la fin de la pièce, soutenue par des personnages peu communs : Alceste,
le Misanthrope, ne peut souffrir de masquer ses véritables impressions et fait preuve d'une franchise qui contraste avec les tournures et l'hypocrisie des autres personnages.
Molière pose ici la question de la vie en société : peut-on vivre en société sans faire preuve d'hypocrisie ? Critique des courtisans et de leurs fausses manières et fausses amitiés,
le Misanthrope n'en démontre pas moins l'importance de ne pas dévoiler ses véritables sentiments trop brutalement.
Qui d'Alceste ou de Philinte a raison ? Et dans lequel d'entre eux le lecteur s'incarne-t-il ? Question que l'on se pose inévitablement à la lecture du Misanthrope, que j'estime être une des meilleures pièces de
Molière.